Photo : VCT
La situation en Ukraine n'est toujours pas réglée et dans le monde de l'esport comme ailleurs, de nombreuses organisations ont pris position contre l'invasion militaire russe. Pour ne citer qu'elles, on peut parler de l'ESL Pro League ou de Riot Games sur Valorant qui ont demandé aux équipes de joueurs russes de concourir sous bannière neutre (Gambit, Virtus.Pro).
Les enjeux géopolitiques sont énormes et on est loin d'être spécialiste sur la question. On essaye de suivre comme on peut l'actualité et une décision prise par Fnatic, structure bien connue de la scène européenne, a attisé notre curiosité. L'équipe a décidé de suspendre (et non virer) un joueur russe du département Valorant. Ce dernier est accusé, captures d'écran à l'appui, de soutenir l'invasion russe. Une enquête est en cours et il faut prendre le dossier avec des pincettes. Mais sur les réseaux, beaucoup ont déjà exprimé leur opinion avec passion.
Des captures d'écran compromettantes ?
Pour être tout à fait honnête, quand on a entendu parler d'une suspension à cause de screenshots, on a pensé à une énième affaire d'harcèlement sexuel. Mais au final, le joueur russe Andrey “BraveAF” Gorchakov se retrouve dans la sauce pour une raison totalement différente. Il aurait défendu l'action de son gouvernement et par extension légitimé l'intervention militaire et la guerre qui a lieu en ce moment. Ce genre de discours est évidemment intenable dans la sphère publique occidentale aujourd'hui. Le silence reste la solution de sécurité, certaines personnalités russes ont même appelé à la paix (comme Zanzarah, jungler d'Astralis en LEC).
Pour donner un peu de contexte, les captures d'écran en question proviennent d'échanges privés entre BraveAF et une Ukrainienne. Les messages étant écrits et parcellaires, il est compliqué de se faire une idée précise de la discussion. On ne parle pas non plus russe et on ne sait pas non plus ce que vaut la traduction Twitter partagée. On peut quand même dire que la position du joueur semble délicate, maladroite ou un peu déplacée... Reste à voir s'il mérite effectivement une sanction de la part de sa structure. Pour le moment il est simplement suspendu, mais on ne sait pas s'il va recevoir une amende où être potentiellement viré. Ce drama tombe mal alors que l'équipe doit bientôt jouer les Masters Reykjavik.
Des explications qu'il faut aussi entendre
Sur le net, il est facile de condamner. Depuis que l'affaire est sortie, le joueur s'est exprimé pour essayer de défendre sa peau et il est également nécessaire d'entendre sa version. Il a expliqué qu'il était pour la paix et que ses propos ont été mal interprétés. Il pointe également du doigt que les questions politiques sont toujours polémiques et qu'il n'était pas non plus la personne la mieux informée ou placée pour exprimer ses opinions.
On ne sait pas si ses excuses sont sincères, mais c'est un début. À titre personnel et pour la beauté de la compétition, on aimerait que Fnatic puisse pleinement défendre sa chance aux premiers Masters Valorant de l'année. La structure doit en plus faire face à un potentiel cas de Covid-19... On suivre dans tous les cas avec attention la suite des évènements. Que cela soit sur Valorant ou en Ukraine.