Un des projets secrets mentionnés durant l'anniversaire de CD Projekt Red était Canis Majoris, et on sait enfin ce que c'est : le remake complet de The Witcher sous UE5. Le jeu n'en serait qu'au tout début de son développement via le studio polonais Fool's Theory, d'après l'annonce officielle. Il serait néanmoins créé sous la supervision de CD Projekt Red et de vétérans de la licence. Il est malheureusement trop tôt pour offrir davantage de détails, il va donc falloir faire preuve de pas mal de patience avant d'y jouer.
La petite histoire derrière la création de The Witcher
Quand on suit l'histoire et le parcourt des studios de jeu vidéo, on peut parfois croiser des choses incroyable. Pour ceux qui l'ignoraient, CD Projekt Red a été fondé en 2002, et il a fêté en grande pompe ses 20 ans il y a peu, avec des tonnes d'annonces ambitieuses, comme Cyberpunk Projet Orion, The Witcher 4 et une nouvelle licence encore gardée secrète. CD Projekt Red compte à présent plusieurs centaines d'employés, des studios dans plusieurs pays, et un chiffres d'affaire annuel de plus de 400 millions d'euros.
Les débuts du studio CD Projekt Red étaient loin d'être aussi glorieux, puisqu'ils ont commencé avec la distribution de copies de jeux localisés en Polonais sous le manteau, avant de s'attaquer à la localisation et à la distribution d'un jeu culte, Baldur's Gate. Le studio était à l'époque composé de ce que l'on pourrait presque décrire comme une bande d'étudiants. Le marché polonais était complétement négligé par les gros éditeurs, et il faut dire qu'être le premier éditeur de jeu vidéo en Pologne a ses avantages et ses inconvénients. Cela leur a permis de saisir cette opportunité négligée, puis de localiser en Polonais et d'éditer les autres jeux de Black Isle par la suite, comme Planescape Torment et les Icewind Dale. C'est ce qui a donné à la petite équipe de l'époque les fonds, l'expérience et la légitimité afin de se lancer dans leur propre projet, avec le développement interne d'un jeu, The Witcher, lui aussi basé sur une célèbre série de romans polonais d'Andrzej Sapkowski.
C'est donc 5 ans plus tard, en 2007, que The Witcher a vu le jour sur PC. Les versions consoles, quant à elle, furent abandonnées. Pour un premier jeu, The Witcher a reçu une bonne réception critique, avec une moyenne de 81/100 sur Metacritic, et il s'est aussi très bien vendu, puisqu'il a passé la barre des 1,2 million d'exemplaires sur son unique plateforme. The Witcher: Enhanced Edition, sorti l'année suivante, a grandement contribué à la chose, avec des améliorations diverses. Ce succès a permis au studio de se lancer dans des projets bien plus ambitieux par la suite, comme vous devez le savoir.
Retour sur The Witcher, 15 ans après
À l'époque de sa sortie, The Witcher était considéré comme un beau jeu, ce qui est toujours un bon moyen d'attirer les joueurs. On a du mal à croire qu'il soit basé sur le même moteur que Neverwinter Nights. Alors que l'histoire et les dialogues ont été unanimement acclamés pour leur richesse et les différents embranchements scénaristiques bien distincts, on ne peut pas en dire autant des combats, considérés comme superficiels et ennuyeux par certains, même s'ils avaient le mérite d'être simples à prendre en main. Le système de combat était lié à trois styles différents pour chaque arme, et il fallait choisir le bon pour chaque cible (puissant, agile, groupe), ce qui donnait du tout ou rien. C'est clairement le point sur lequel le studio péchait, et on pourrait dire que cette faiblesse demeure encore aujourd'hui. En effet, malgré toutes les louanges adressées à The Witcher 3, beaucoup critiquent aussi le gameplay des combats. Espérons qu'ils finiront par s'améliorer dans ce domaine.
On peut aussi voir que The Witcher est le fruit de son époque, à travers certains choix faits par les développeurs. Geralt a tendance à multiplier les conquêtes amoureuses et les coups d'une nuit dans les romans, mais le premier titre poussait la chose encore plus loin, en incorporant un mini-jeu de collection de cartes coquines, à l'effigie de ses amourettes du moment. On pouvait donc aller charmer la paysanne du coin dans le foin, ou la dryade peu farouche des bois qu'on croise chez les druides, afin de les ajouter à la "collection" de Geralt. C'est probablement une bonne idée d'avoir abandonné la chose par la suite, pour proposer des romances principales un peu plus sérieuses.
Un autre aspect qui a bien évolué est le fait que The Witcher incluait déjà un mini-jeu de hasard, auquel il était possible de jouer avec quasiment tout le monde, dont le roi : le poker aux dés. Autant dire qu'il n'a pas rencontré le succès de son lointain successeur, le Gwynt. Il faut dire qu'il était terriblement aléatoire, et loin d'être aussi fun qu'un TCG, sans la collection ni la progression. Au moins, on peut dire que le studio a progressé dans ce domaine, puisque les cartes à collectionner ont été transférées où il le fallait.
En dehors de cela, The Witcher a aussi été l'introduction aux romans pour pas mal de joueurs. Mais pour les lecteurs, on peut dire que la réconciliation entre l'histoire des romans et celle des jeux n'était pas facile. Ciri et Yennefer n'apparaissent pas dans le jeu, et ne sont même pas mentionnées, si notre mémoire est bonne. Il aura fallu attendre le troisième jeu afin de faire le lien entre les deux histoires, et beaucoup de fans des premiers jeux ont dû être complètement perdus durant l'audience avec l'empereur Emhyr. L'impact des choix faits dans les deux premiers jeux est d'ailleurs très limité dans le troisième opus. C'est malheureusement une des grosses limitations auxquelles se sont heurtés d'autres licences, comme Mass Effect. Il n'est juste pas possible de développer une histoire pour chaque choix possible dans les deux jeux précédents.
Jouer à The Witcher 1 en 2022
Si vous n'avez pas envie d'attendre le Remake, ou si vous souhaitez un avant-goût, il est possible de jouer à The Witcher, ou d'y rejouer, via son remaster, qui est justement en solde. The Witcher: Enhanced Edition Director's Cut est à -85% sur Steam jusqu'au premier novembre, avec un prix de 1,19 euros, ce qui n'est pas gratuit, mais presque. Il est aussi disponible sur GoG, mais sans promotion. Malheureusement, il n'a jamais eu droit à son portage sur consoles, ce que le remake va contribuer à résoudre.