Les publicités des streams et des évènements constituent une part importante des sommes perçues par les différentes organisations du sport électronique. À la différence de celles des sponsors qui sont rattachées aux acteurs de l'industrie par un partage de valeurs communes, les entreprises qui font la promotion de leur produit par le biais de la publicité se contentent de mettre des spots pendant les évènements ou des bannières sur les sites web de leurs partenaires.
Ce financement qui peut paraître bénin devient en réalité très important dès que le nombre de vues augmente. Le système utilisé par les publicitaires dans la plupart des cas est le modèle de revenus CPM, ou Cost per mile. Pour chaque millier de vues sur une vidéo ou une page web contenant une publicité spécifique, l'entreprise souhaitant mettre en valeur ses produits ou services devra dépenser une certaine somme. Cela signifie que les revenus des entreprises ou joueurs qui diffusent la publicité seront directement proportionnels à leur nombre de vues, et donc à leur influence et visibilité sur le web.
HuskyStarcraft a réussi à séduire grâce à son contenu consistant et de qualité des centaines de milliers de subscribers sur sa chaîne youtube. Les revenus combinés de la publicité générée par ses vidéos lui permettent de vivre confortablement à Los Angeles, une des villes des États-Unis où les loyers sont les parmi les plus chers (1400 $ par mois pour une chambre simple en centre-ville). Bien que le salaire mensuel exact d'Husky reste inconnu, cela signifie qu'il n'est pas à plaindre en terme de revenus et tout cela grâce à la publicité.
Twitch.tv offre des services de streamings basés sur la publicité
La publicité est un secteur tellement rentable que les différents services d'hébergement de vidéos sont entrées en compétition pour proposer à la Major League Gaming de prendre en charge les VODS des matchs des différents tournois, ne demandant en contrepartie qu'un pourcentage sur les publicités diffusées. Les coûts matériels pour des services de mise à disposition de contenu vidéo en haute qualité sont énormes : si twitch.tv s'est battu pour accueillir sur sa plateforme la centaine de vidéos de la MLG, c'est que les gains des publicités étaient extrêmement profitables.
Bien sûr, il arrive également que les équipes et entreprises soient directement financées par des fonds privés. Dans ce cas, on ne parle pas de sponsoring mais d'investissements. Par exemple, l'équipe coréenne Samsung Khan appartient au géant des télécoms du pays du matin calme. Tous ses coûts opératoires sont absorbés par la multinationale qui utilise l'équipe comme un moyen d'augmenter son rayonnement, quel que soit le secteur.
La dernière forme de revenus pour les entreprises dans l'eSport concerne directement la cible. Plutôt que d'être dans une optique où l'entreprise propose au public du contenu gratuit sponsorisé par un tiers, les entreprises font directement payer le spectateur qui devient client des services apportés.
Le cas du Pay-Per-View en est un exemple significatif. La GSL, la MLG, la NASL... Toutes ces compétitions mettent à disposition une partie de leur contenu (les vidéos des matchs joués ou les lives haute définition) contre espèces sonnantes et trébuchantes (généralement un pass à acheter sur internet pour accéder au stream HQ). Les sommes ne dépassent jamais une vingtaine d'euros mais forcent le spectateur à payer pour le service qui leur est apporté. Pour la MLG, les services de Premium Access aux différentes compétitions représentent un pourcentage substantiel de leur chiffre d'affaires, démontrant que la formule peut avoir un certain succès.
La foule de l'Iron Squid (crédit photo : FreeGamer)
Les achats de tickets lors des évènements live représentent une autre forme de gains. Lors de l'Iron Squid, plus de 2700 spectateurs sont venus assister aux demi-finales et à la finale du tournoi au Grand Rex. La place dans la salle parisienne avoisinant les 35 euros, un rapide calcul indique que les revenus liés à la vente de tickets sont de plus de 94 000 euros (moins les pourcentages du Grand Rex) : une somme non négligeable.