Après la sortie d'Oblivion, Zenimax continue de voir grand. Le studio rachète ID Software en 2009. L'auteur de Quake, et surtout des Wolfenstein et autres Doom qui avaient inspiré les vues FPS des années 1990 font désormais partie de la famille.
Depuis Oblivion, Zenimax exprime son souhait d'adapter son univers dans un MMO. Pour cela, il fonde Zenimax Online Studios, et place à sa tête l'un des mentors dans le milieu : Matt Firor. Alors qu'il concevait déjà des jeux en ligne au début des années 1990, il est surtout connu pour avoir dirigé le lancement de Dark Age of Camelot en 2001.
On l'a dit : au moment où Skyrim arrive dans les magasins, le développement de The Elder Scrolls Online ("TESO") est déjà entamé depuis plusieurs années. Ceci signifie que l'influence d'Oblivion a été au moins aussi importante que celle de Skyrim.
En réalité, il semble même que cela ait pu remonter plus loin. Matt Firor l'a exprimé dans une interview en mai 2012. Il insistait sur l'importance de garder le sens du monde d'Elder Scrolls, et de reprendre le meilleur de ce qui avait constitué les épisodes précédents, depuis Morrowind. De celui-ci, TESO a repris une diversité des cultures et la cohérence du monde. D'Oblivion, il a conservé l'esthétique de l'environnement. Et de Skyrim, il a gardé le dynamisme du gameplay. Après une introduction faisant office de didacticiel, le joueur est lâché dans un monde que Zenimax a cherché à rendre vivant.
Ainsi, on retrouve le fast traveling, l'aide aux quêtes, ainsi qu'un territoire de Tamriel divisé entre trois factions : l'alliance de Daguefilante, le domaine Aldmeri et le pacte de Coeurébène. Cyrodiil, au centre, est un royaume PvP où s'affrontent les membres de ces trois clans.
Le jeu intègre la possibilité de se camoufler, y compris aux yeux des autres joueurs et la possibilité de nommer l'un d'entre eux empereur de Tamriel. Il a également développé la notion de vétéran, une sorte de phase de leveling supplémentaire pour les joueurs expérimentés.
On est de retour dans une guerre interne, comme pour Skyrim. L'histoire se passe durant la seconde ère, tandis que la plupart des autres épisodes (exception faite de Redguard) ont pris place au cours de la troisième.
Le prince daedrique Molag Bal menace les terres de l'Empire. À la suite d'un évènement nommé "Éruption", celui-ci tente de faire fusionner le plan d'Oblivion avec l'univers de Tamriel. Et alors que le danger menace, les peuples autrefois gouvernés par Cyrodiil se sont alliés entre eux, et chacun lutte pour la possession du trône.
Les serveurs ont été ouverts en avril 2014. Le lancement se passe assez bien. Les bugs les plus gênants sont corrigés rapidement. Mais en Europe, les joueurs se sont sentis lésés, les maintenances se faisant dans des créneaux horaires qui les désavantagent (Zenimax étant américain, les maintenances ont lieu durant son temps de travail, et non celui de ceux outre-Atlantique).
Deux mois plus tard, le jeu comptabilisait environ 770 000 joueurs. C'est un score qui semble faible comparé à d'autres. On ne donnera pas de chiffres précis, les studios aimant rester vagues, mais Final Fantasy XIV prétend dépasser les 2,5 millions de joueurs. Pourtant, la performance est respectable pour un MMORPG qui, à l'ère du free-to-play, a courageusement choisi le système de l'abonnement.
Pourtant, les joueurs qui ont signalé avoir arrêté le jeu sont nombreux. Parmi les raisons l'expliquant, on retrouve un manque de contenu end game, des combats somme toute basiques, et il y a des bugs récurrents, notamment lorsque l'on atteint les rangs vétérans. Au bout du compte, sans pouvoir apporter de chiffres, il est possible que nombre d'abonnés aient fini par abandonner les contrées d'Elder Scrolls, quelques semaines seulement après y être arrivés.
Seul l'avenir dira si TESO peut devenir un concurent valable face à certains géants.