Le premier Dragon's Dogma n'a pas rencontré un grand succès à sa sortie, mais avec ses choix de design tranchés, il a gagné en popularité au fil des ans. Dragon's Dogma 2 poursuit dans sa lancée, mais il se distingue d'autant plus de la concurrence en 2024. On reproche souvent aux AAA (Voire aux AAAA pour les bouses en manque de publicité.) d'être génériques et de ne pas prendre de risques. Le titre de Capcom prouve que ce n'est pas son cas. Il ne cherche clairement pas à plaire à tout le monde, il s'adresse à ceux qui ont adoré des titres comme Zelda Breath of the Wild et Elden Ring, et qui n'aiment pas qu'on leur tienne la main. Il décide de sacrifier deux décennies de design privilégiant la qualité de vie, pour une aventure sans compromis.
- Genre : Action-RPG, Monde ouvert
- Date de sortie : 22 mars 2024
- Plateformes : PC Steam, PS5, Xbox Series S|X
- Développeur : Capcom
- Éditeur : Capcom
- Prix : 64,99€ à 74,99€ pour la version de base
- Testé sur : PC et PS5
Barrière d'entrée
Le premier contact avec Dragon's Dogma 2 est assez rude, avec des premières heures de jeu qui risquent de mettre la motivation de plus d'un joueur à l'épreuve. Après une étrange scène de couronnement vue à la première personne, on se retrouve en cellule au fond d'une mine, en tant que prisonnier. Notre geôlier nous appelle pour aller travailler, tout en expérimentant de sérieux flash-back d'un certain jeu démarrant à bord d'un chariot. On peut alors choisir une apparence prédéterminée, ou alors utiliser le très puissant générateur de personnage, offrant des options suffisamment larges pour créer une version humanoïde de Pikachu. Seules deux races sont disponibles, les humains et les léonins, et cela aura quelques répercussions sur la façon dont les PNJ vous traiteront.
Après un rapide tutoriel et l'attaque d'Alduin de la Gorgone, on s'évade, et on fini dans la nature. Libre à vous de suivre l'histoire principale ou de partir en vadrouille durant des dizaines d'heures. Il faut dire que le scénario est peu engageant au départ, l'étrange monde dans lequel se déroule Dragon's Dogma 2 semble être bloqué au tout début du moyen-âge, c'est terne, les gens sont misérables, et sans les monstres sortis de la mythologie grecque, on pourrait presque se croire dans un jeu historique. Du moins, avant de poser un pied dans de l'eau un peu trop profonde et être dévoré par le Kraken, mais on y reviendra.
Il faut beaucoup de temps pour s'intéresser à l'histoire, puisque durant la majorité de l'aventure elle semble assez secondaire et les premières étapes ne sont pas vraiment engageante : vous devez simplement remplir votre rôle d'Insurgé, l'élu, le protagoniste certifié, celui choisit par le dragon pour l'affronter. Votre trône a aussi été usurpé, et il faut aller le récupérer lorsque vous en aurez envie, et cela implique de courir pendant 1 heure jusqu'à la capitale. Les dialogues ne sont absolument pas engageants, votre protagoniste est muet, et il n'a même pas droit à des lignes de texte. L'aspect rôle play est réduit au minimum syndical, et on a parfois envie de s'arracher les cheveux devant la stupide léthargie de notre protagoniste.
Cela donne d'étranges monologues menés par les PNJ, durant lesquels on ne peut que se baser sur le contexte pour déduire les réponses données par le protagoniste. D'autres jeux comme Zelda ou les Souls, s'en tirent assez bien avec cette méthode, mais c'est assez maladroit ici. Quelques rares choix vous seront offerts, mais la plupart du temps, vos actes parleront à votre place. Quand on découvre que coller son poing dans le visage de quelqu'un est une façon légitime de communiquer, cela change beaucoup de choses.
Il n'y a pas besoin d'avoir fait le premier jeu pour comprendre l'histoire, même si cela peut aider à la contextualiser et à l'apprécier davantage. Sans rien spoiler, elle s'avère assez courte au final, et elle va prendre une tournure surprenante, qui risque de perdre pas mal de joueurs. Mais ironiquement, elle va plutôt bien avec le reste du jeu, puisque des choix vous sont offerts, mais vous n'allez pas forcément être capable de les voir, ou de saisir toutes les opportunités présentées.
Il faut préciser que Dragon's Dogma 2 ne possède qu'un seul emplacement de sauvegarde par personnage, et elle est automatique. Vous pourrez parfois choisir de recommencer toute la journée en cas de mort, au risque de perdre de nombreuses heures de jeu, mais à moins de tricher avec vos fichiers de sauvegarde, tous vos actes et vos échecs ont des répercussions permanentes. Si vous avez raté une quête, il vous faudra probablement relancer une partie, ou attendre d'être en New Game Plus, pour tenter de corriger le tir.
Classification
À l'opposé des dialogues, DD2 propose un système de classes assez intuitif. On débute l'aventure avec une des 4 classes de base (guerrier, mage, archer ou voleur), et on progresse dans cette dernière en tuant des ennemis. On peut ensuite acheter et équiper jusqu'à 4 compétences à la fois auprès des maîtres de classe. Chaque classe est extrêmement limitée en termes d'équipement et de capacités, seul le guerrier peut équiper un bouclier et s'en servir pour bloquer et parer, et il n'y a que le voleur qui peut esquiver. Cela peut surprendre, voire frustrer au départ, quand ces deux actions semblent aller de soi dans un RPG orienté sur l'action.
Mais ce n'est pas dénué de logique, puisque vous allez créer votre Pion principal dès la fin du tutoriel. Vous allez choisir son apparence, sa voix et sa classe aussi. Ce fidèle serviteur vous assistera au combat, en vous soignant si c'est un mage, ou en bloquant pour vous si c'est un guerrier par exemple. Vous êtes aussi lourdement encouragé à recruter 2 Pions provisoires, créés par Capcom ou d'autres joueurs. Vous ne pourrez pas les modifier, et ils changeront souvent, mais leur assistance au combat est absolument vitale. Tous les Pions sont contrôlés par l'IA, et les ordres que vous pouvez leur donner sont très limités. En pratique, on a un peu l'impression de jouer à un jeu coopératif à 4 joueurs, mais en solo et hors ligne.
Avec un groupe de 4 personnages, il est normal d'avoir des limitations sur les actions disponibles. Et si cela vous frustre, vous pouvez changer de classe d'un clic, ce qui vous permettra aussi d'expérimenter le jeu d'une façon différente. Il faut admettre que le gameplay de chaque classe est unique, avec des mécanismes spécifiques, et vos choix de compétences actives peuvent aussi drastiquement changer la donne. Le mage peut servir de soigneur ou de lanceurs de sorts offensifs par exemple. Vous êtes aussi encouragés à tester les différentes classes, afin de collectionner les meilleurs bonus passifs, un peu comme dans les vieux Final Fantasy, mais aussi pour réaliser des quêtes spécifiques ou vaincre certains boss.
Cela ne sera pas du goût de tout le monde, mais prendre le temps de monter chaque classe au niveau maximum sur son personnage et son Pion est un bon moyen de rafraîchir régulièrement l'expérience de jeu et de découvrir les combats sous un nouveau jour à chaque fois. Il faut dire qu'il y a quelques classes très originales, comme l'illusionniste, qui est quasiment incapable d'infliger des dégâts, mais qui va manipuler le champ de bataille avec des illusions pendant que ses Pions tuent les ennemis, et ça marche.
On retrouve pas mal de points communs avec une autre licence de Capcom : Monster Hunter. À la fois dans le gameplay des armes/classes, la façon dont les compagnons se comportent, mais aussi dans les mécanismes des combats. C'est un peu déroutant au départ, mais on ne peut pas verrouiller une cible par exemple. Les mêlées sont particulièrement chaotiques contre de larges groupes d'ennemis, qui sont toujours incroyablement agressifs, et il est difficile de toujours garder sa cible à l'écran, ou son personnage orienté de la bonne manière. Les effets spectaculaires des sorts ont aussi tendance à complètement noyer l'action sous un déluge de lumières durant quelques instants.
Si on ajoute à cela le fait que votre personnage peut se retrouver à ramper de longues secondes au sol, s'il reçoit un mauvais coup, cela rend les combats assez délicats à gérer au départ. Il est tout à fait possible de se faire écraser par le poids du nombre, ou un enchaînement de coups, sans pouvoir rien y faire, si vos compagnons n'interviennent pas. Foncer dans la mêlée et tout gérer avec de bons réflexes n'est pas une option ici. Jouer solo, sans aucun Pion n'est probablement pas une bonne idée. Un des rares compromis fait par les développeurs est que votre personnage va automatiquement cibler l'ennemi le plus proche avec ses attaques. Mais n'allez pas croire que cela suffira.
Dragon's Dogma 2 prend bien en compte les points faibles des ennemis, et c'est un élément essentiel de nombreux combats de boss. En plus de l'habituel système de vulnérabilités et de résistances élémentaires, attaquer spécifiquement là ou ça fait mal fera toute la différence. Il y a des dizaines de monstres gigantesques/boss qui peuvent être rencontrés dans la nature ou dans les donjons, chacun avec ses propres capacités.
Le cyclope ne se préoccupera pas trop des coups d'épée donnés dans ses jambes épaisses comme des barils, mais une flèche dans son œil unique peut le faire trébucher, voire le faire tomber au sol, ou il sera exposé à une frappe mortelle. Bien entendu, ce n'est pas une option si vous jouez un voleur, mais dans ce cas, vous pouvez tout simplement vous accrocher au monstre et l'escalader à la Shadow of the Colossus, afin d'atteindre sa tête, avant de l’énucléer proprement avec vos dagues.
Et cela ne s'arrête pas là, avec un personnage musclé, vous pouvez tenter de saisir un membre du monstre pour le tirer directement en tentant de faire du judo à un ennemi de 2 tonnes. Cela peut le faire tomber aussi, en s'y prenant bien. C'est aussi un moyen efficace d'immobiliser un petit monstre pendant que vos amis lui ouvrent le bide. Si on combine tout cela aux animations aussi brutales que spectaculaires des personnages, et à la musique qui va bien avec, et on se retrouve avec des combats incroyablement passionnants. Ils constituent indubitablement un des deux piliers du jeu, et il y en a vraiment beaucoup. Ils ne sont pas très difficiles, il n'y a pas besoin d'effectuer des roulades parfaites, mais derrière le gameplay en apparence assez simple et direct de nombreux éléments sont à prendre en compte.
Dans de nombreuses zones du monde, vous allez croiser des monstres toutes les quelques dizaines de mètres, et si vous sortez de nuit, cela peut devenir brutal avec des hordes de fantômes et de squelettes en prime. Il est possible de se retrouver face à plusieurs grands monstres, accompagnés de gobelins, de harpies et d'autres opportunistes. On a presque l'impression d'être dans un hack'n slash par moment. Il faut s'attendre à devoir tuer plusieurs milliers d'ennemis sur une partie, dont de nombreux exemplaires de la majorité des grands monstres. Une fois de plus, on est davantage dans le Monster Hunter que dans du Dark Souls. Il faut se battre pour le plaisir aussi, ou il vaut mieux abandonner le jeu.
Échecs et matériaux
Revenons plus en détails sur un des éléments les plus uniques de Dragon's Dogma 2, les Pions. Ils sont loin d'être de simples compagnons automatisés, on pourrait les décrire comme une version amicale du système de Némésis de Shadow of Mordor, puisqu'ils vont évoluer. Le caractère et la voix que vous choisissez vont influencer le comportement de votre pion, et il n'y a même pas besoin de mentionner la classe. Les pions sont capables de jouer efficacement toutes les classes de base, mais ils n'ont pas accès à celles avancées, comme l’illusionniste, qui était probablement un peu trop difficile à intégrer.
Vous pouvez aussi leur apprendre une spécialité calquée par le caractère de certains PNJ avec lesquels votre affinité est élevée (un étrange système, assez mal intégré). Les Pions de base ramassent déjà les objets à votre place, ils ouvrent même les coffres, mais un Pion logisticien possédera une capacité inégalée à trouver d'autres objets et à afficher les filons sur la carte du monde. Un Pion linguiste pour permettra de communiquer avec les elfes, qui sont un peu comme nous, ils n'aiment pas les langues étrangères. Mais si vous n'avez pas débloqué tout ça, vous pouvez tout simplement engager les Pions d'autres joueurs avec la bonne spécialisation. Et de la même manière, votre Pion est susceptible d'être recruté provisoirement par d'autres joueurs tout en restant avec vous en permanence, tout cela est asynchrone.
La beauté de la chose est que les Pions vont apprendre de leurs aventures. Votre Pion personnel retiendra la position des coffres, des grottes, et même les faiblesses des monstres rencontrés avec d'autres joueurs, et il mettra ce savoir à votre disposition dans votre partie si vous le souhaitez. Les Pions des autres joueurs rapporteront vos découvertes à leur maître. Mentionnons aussi que recruter un Pion connaissant la quête sur laquelle vous êtes actuellement permet d'obtenir son aide, et il peut vous conduire jusqu'à l'objectif, ce qui remplace en partie les marqueurs et autres guides auxquels nous sommes habitués, même si c'est loin d'être parfait.
Leurs nombreux dialogues, avec l'Insurgé et entre eux leur donnent un aspect très humain et vivant qui fait souvent défaut au reste du jeu. Les Pions sont aussi incroyablement doués au combat dans certains domaines, et c'est un plaisir de les voir agripper aux gros monstres pour les frapper là ou ça fait mal. Mais les Pions ont aussi leur face sombre. Leurs dialogues ont tendance à se répéter bien trop régulièrement ce qui est vite lassant, et cela se transforme même en back-sitting extrêmement pénible à partir d'un certain point. "Non, je n'ai pas besoin qu'on me rappelle pour la 50e fois après 40 heures de jeu que les matériaux sont utiles et que je peux les combiner pour fabriquer des consommables." Vous êtes au courant aussi de cette manière. Vous pouvez complètement couper leurs dialogues, mais on aurait préféré simplement réduire leur fréquence ou les limiter à ceux pertinents.
Même s'ils sont très pratiques, les ordres pouvant être donnés aux Pions sont parfois trop basiques : "Stop", "Suivez moi," "Aidez moi", et une commande pour les inciter à agir avec plus de liberté, ou à mettre à exécution leur proposition, mais qui échoue régulièrement. Il est impossible de leur demander d'activer certaines capacités pourtant spécifiquement dédiées au franchissement des obstacles, ce qui est particulièrement décevant. Le jeu pousse même le vice encore plus loin, avec une épidémie transmise de Pion en Pion, qui les rend hyper actifs, voire désobéissants jusqu'à ce qu'ils transmettent leurs germes draconiques à quelqu'un d'autre. C'est un peu comme jouer avec des amis pénibles en fait.
Marathon
Tout ceci étant dit, les bases ont été posées pour aborder l'autre véritable pilier de Dragon's Dogma 2, son monde ouvert. C'est aussi dans ce domaine qu'on retrouve certains des choix de design les plus osés, et ils vont continuer d'alimenter les débats longtemps après sa sortie. La carte générale est loin d'être la plus grande dans son genre, mais il est difficile de s'en rendre compte avec le menu du jeu qui ne présente qu'une vague carte fixe, au style médiéval, avec une interface presque aussi datée autour. Une fois de plus, cela donne l'impression que les développeurs ont volontairement désigné le jeu pour lui donner l'air de sortir d'une autre époque. Votre carte personnelle commence en étant vierge, et elle ne s'étoffera qu'en explorant vous-même chaque centimètre carré de ce monde aussi joyeux et pluvieux que la Bretagne en automne.
Plusieurs biomes sont disponibles, avec des monstres et une topographie qui leur est propre, mais cela reste assez limité et plutôt classique. Les points d'intérêt sont presque exclusivement liés au combat et à l'exploration pure, loin des clichés auxquels on a pu s'habituer. Ici, pas de tour à escalader pour révéler la carte, pas de montures, ni même de voyage rapide au départ. La campagne grouille littéralement de monstres, la nuit est noire, et votre barre d'endurance est très limitée, ce qui rend les déplacements sur de longues distances à la fois lents et difficiles.
D'un autre côté, cela rend l'exploration vraiment intéressante, avec son lot de surprises et atteindre une nouvelle destination peut être un réel challenge. En ville, l'endurance est illimitée, et on aurait apprécié qu'elle le soit aussi hors de combat. Quelques outils sont malgré tout à votre disposition, comme les chars à bœufs voyageant entre les principales villes du monde. De plus, des pierres rares et très coûteuses sont aussi disponibles pour se téléporter sur les rarissimes balises de la carte, ou sur celles que vous avez posées. Elles servent surtout à ne pas devoir retraverser toute la carte après avoir terminé un donjon épuisant ou une quête dans un trou perdu.
Aquaphobie
Ce monde est tellement hostile que même l'eau peut vous tuer, du moins, encore plus que d'habitude. Dès qu'elle dépasse une certaine profondeur, une créature mythique nommée le Kraken va tenter de vous engloutir avec ses tentacules magiques, comme si vous étiez l'héroïne d'un hentai japonais. Cela s'applique même aux rivières et aux étangs, autant dire que les résidents de ce monde ont une bonne excuse pour ne pas prendre de bain. C'est une méthode intéressante pour forcer le joueur à contourner les obstacles que sont les étendues d'eau dans le monde réel, au lieu de simplement nager en armure lourde comme si de rien n'était. Et si cela peut vous rassurer, il y a des raisons scénaristiques à la chose. En contrepartie, vous pouvez aussi utiliser l'eau pour tuer les grands monstres que vous croisez, c'est équitable.
On ne peut pas considérer Dragon's Dogma 2 comme un jeu de survie, mais il vous faudra souvent camper ou retourner en ville. Outre la gestion du poids de l'inventaire qui peut s'avérer contraignant quand on oublie qu'on se balade littéralement avec 3 mules dans l'équipe, votre vie aussi va s'épuiser. Recevoir des dégâts va réduire votre barre de vie maximale ainsi que celle de vos pions, vous allez forcément finir par atteindre un point ou le moindre coup s'avère mortel, même après avoir été soigné au maximum. Mentionnons au passage que les afflictions comme le poison sont aussi permanentes si vous ne disposez d'aucun moyen de les soigner.
Il faut alors sortir un des lourds sacs de campement, et l'utiliser sur un point éligible pour le camping. Après avoir fait cuire de la viande et admiré la vidéo étrangement réaliste d'une entrecôte en train de cuire, il ne reste plus qu'à vous reposer, en espérant que les monstres ne vous attaqueront pas durant la nuit, ce qui limiterait la récupération accordée et vous fera perdre votre matériel de camping. Mentionnons aussi que de nombreuses quêtes sont à réaliser en temps limité, le petit Rodge enlevé par des loups ne va pas attendre sagement avant de finir sous la forme d'engrais dans les fourrées, réfléchissez bien avant d'aller dormir.
Si un PNJ meurt, c'est permanent, et cela s'applique même à des personnages importants pour l'histoire principale, voire pour des fonctionnalités basiques. Si le conducteur du chariot à bœufs est tué dans une embuscade, il est impossible de reprendre votre voyage à moins d'utiliser un autre consommable rare pour le ramener à la vie, la pierre d'éveil. Sachant que pierres vous permettent aussi de revenir instantanément à la vie avec vos HP au maximum, elles servent de très précieux filet de sécurité dans ce monde hostile qui aime sauvegarder automatiquement vos pires décisions. Cela aide à mitiger la difficulté, et à éviter le Game Over quand il le faut vraiment.
Tout cela n'a pas forcément l'air très fun dit comme ça, surtout si vous préférez jouer de façon décontractée, mais cela contribue à donner une réelle importance au monde, à l'exploration et à votre équipe. Il faut des heures pour explorer un coin de la carte et dénicher ses secrets, et c'est ce qui est intéressant. On n'a pas vraiment le temps de s'ennuyer, puisque les assauts ennemis maintiendront la pression, et de nombreuses trouvailles vous attendent un peu partout. Cela donne vraiment l'impression de partir à l'aventure, plutôt que d'avoir à nettoyer une série de points d'intérêt sur la carte d'un open world de plus.
Le fait de ne pas être guidé, de pouvoir rater entièrement des quêtes, voire des zones comme le village des elfes ne sera clairement pas au goût de tout le monde, mais combiné au reste, il est peu probable que deux joueurs aient la même expérience de jeu sur Dragon's Dogma 2. Même sans être le jeu le plus beau, ni le plus grand, ni même être capable de vous offrir la plus grande liberté comme le ferait Baldur's Gate 3 par exemple, il parvient à réexplorer le genre et à proposer une aventure unique en son genre.
Performances et bugs
Avant de conclure, passons à quelques points techniques qui peuvent fâcher. Sur PC, avec des réglages graphiques élevés, Dragon's Dogma 2 tournait correctement en 4K avec un RTX 3090, 16 GB de Ram et un i7, même si quelques ralentissements étaient à déplorer. Des ralentissements plus importants ont été remarqués sur d'autres machines avec lesquelles nous l'avons testé. Sans entrer dans les détails, il peut être considéré comme assez gourmand, sans pour autant être particulièrement impressionnant graphiquement. Espérons que de nouveaux drivers et des mises à jour aideront à optimiser tout cela à la sortie.
La version PS5 du jeu que nous avons pu tester était limitée à 30 FPS, avec des chutes à 20 FPS durant certains combats. Il faut dire qu'il peut y avoir un nombre surprenant de personnages et de monstres impliqués en même temps. En contrepartie, nous n'avons rencontré que très peu de bugs, et seulement deux crashes durant les 45 heures de jeu dont nous avons eu besoin pour finir l'histoire principale (avec une grande partie du monde qui restait à explorer). Prévoyez quelques dizaines d'heures de plus si vous avez l'intention d'explorer sérieusement.
Voir la suite