Chaque tournoi de Starcraft II a une personnalité bien distincte. Que ce soit au niveau du nombre de joueurs, de la fréquence des matchs, de leurs histoires ou des gains potentiels ; tous ces évènements ont un parfum bien particulier qui les rend uniques. Être différent des autres, c'est la seule manière de survivre dans une industrie saturée par la compétition : en 2011, pas moins de quarante évènements majeurs (GSL, MLG, IPL...) eurent lieu au cours de l'année.
Cela signifie qu'en moyenne, en 2011, il était possible de regarder une compétition majeure trois week-ends sur quatre (avec parfois des week-ends doubles MLG / DreamHack ; un enfer pour les spectateurs et les joueurs). Il est naturel que les tournois aient commencé à se distinguer les uns des autres, à se personnaliser, pour obtenir l'attention des spectateurs submergés par tant d'offres. Voici une liste des différents types d'évènements, chacun ayant ses propres caractéristiques.
La coupe du monde de SC2
Fréquence : une édition par an.
Tout comme la coupe du monde de football, c'est l'évènement majeur et explosif que tout le monde attend. Une compétition divisée en centaines de phases de qualifications régionales et nationales pour une grande finale digne de ce nom à Shanghaï. Extrêmement populaires, les WCS ont un véritable sens du spectacle avec une édition européenne à couper le souffle (remportée par notre champion national Stephano). Il s'agit du type d'évènement qui fait sensation lorsqu'il apparaît : centaines de milliers de dollars de gains pour les compétiteurs, meilleurs commentateurs, meilleurs joueurs (toutes nationalités confondues)... À ne manquer sous aucun prétexte – ambiance et émotion seront au rendez-vous.
La Premiere Ligue
Fréquence : Plusieurs fois par an
La GSL et l'OSL sont les deux compétitions présentant toutes les caractéristiques de ligues d'élite. Évènements réguliers, bien organisés (mis à part le lancement un peu loupé de l'OSL SC2), aux règles claires et à la compétition féroce, l'OSL et la GSL font figure de chefs de file des tournois. Toujours stricte, on peut s'attendre en regardant des matchs des deux titans à du très haut niveau, voire le plus haut niveau possible de Starcraft II. À déguster entre amis dans des soirées Starcraft II, l'OSL et la GSL sont ces évènements qui créent l'histoire de la scène de Starcraft II et dont tout le monde se souvient longtemps après.
Les Titans
Fréquence : environ 4 à 5 fois par an
Les titans sont au nombre de quatre : la MLG mène la charge, suivie de la DreamHack, l'IGN ProLeague et les Intel Extreme Masters. Leurs règles sont claires : tournois réguliers (4 éditions par an en moyenne), beaucoup de joueurs, beaucoup de matchs, toujours en un week-end. Il s'agit d'une dose de Starcraft II, d'un shot de matchs des plus grands joueurs pros qui donnent tout en deux jours de leur vie pour être couronnés à la fin d'une série de rencontres épuisantes. Ces évènements restent dans les mémoires, même s'ils n'ont pas le gage de sérieux qu'a la Premiere Ligue. Les compétiteurs sont internationaux, ce qui provoque d'habitude de nombreux matchs coréens contre foreigners (joueurs non coréens) et alimentent le débat sur la supériorité des Asiatiques sur le reste du monde. Bien que le niveau de jeu global ne soit pas aussi bon qu'en GSL ou en OSL, la qualité de la production de ces évènements donne le ton : parfait pour passer un bon week-end à mater du Starcraft chez soi avec quelques bières.
Tous ont leur style, mais leur format est identique.
Les one-time
Fréquence : généralement une fois par an
Ces évènements ont une saveur plus particulière que le reste. Leur très faible fréquence leur donne ce petit côté spécial qui fait qu'ils restent dans notre mémoire même une fois le tournoi depuis longtemps passé. La victoire d'MMA au Grand Rex lors de l'Iron Squid, devant une foule en délire, sera gravée dans l'esprit de chacune des 2700 personnes venues spécialement pour l'occasion. En plus des matchs, le staff de l'Iron Squid a ponctué la journée de la finale par des animations régulières. Ainsi, les spectateurs ont eu le droit à In Uchronia, un groupe live animant les intermatchs de compositions musicales sur les joueurs, a un match 4v4 avec Elky, Moman, Kyan Khojandi et Norman, et diverses autres animations comme des jeux avec le public.
La TeamLiquid Star League n'a eu que 4 saisons (deux sur Brood War, et deux sur Starcraft II). Il s'agit d'un tournoi particulièrement soigné et très suivi par la communauté. Bien que la dernière édition n'ait pas été aussi populaire que la TSL 3, généralement chaque Star League de l'équipe Liquid est un évènement en soi qu'il ne faut pas manquer, car il est spécial.
La qualité de la production du tournoi couplée à un reporting démentiel est un gage de qualité peu commun dans les autres compétitions du genre. Ainsi chaque match est doté d'une preview et d'une review, avec énormément d'interviews et de contenu associé. C'est ainsi que ThorZain en battant Naniwa lors de la finale de la TSL 3 a su s'établir comme un top pro Européen et à se faire connaître de la scène.
N'oublions pas les classiques ESWC et WCG, considérés comme la coupe du monde des jeux vidéo, et comme les Jeux olympiques pour gamers. Ces compétitions permettent aux joueurs qualifiés de porter haut les couleurs de leur pays, comme l'ont fait Stephano et MvP, les deux derniers vainqueurs de ces deux tournois importants pour l'opinion publique
Les tournois « détente »
Fréquence : Occasionnellement
Les tournois comme la MLG ont pour priorité de divertir les spectateurs. L'atmosphère de ces championnats peut être très stressante pour les joueurs, qui enchaînent beaucoup de matchs en très peu de temps. Charge à eux de s'adapter au rythme de ces compétitions qui se déroulent sur 48 ou 72 heures (avec voyage et décalage horaire inclus). Ce n'est pas le cas de la HomeStory Cup et la Numericable Cup. Ces derniers évènements ne se déroulent pas dans l'optique de plaire au spectateur, mais au contraire dans celle de faire plutôt plaisir aux joueurs.
Se déroulant dans un lieu plutôt sympathique pour les joueurs, comme un grand loft confortable ou une Gaming House, les pros peuvent disputer leurs parties, mais aussi se reposer, jouer au Poker, cuisiner... La HomeStoryCup 4, tout comme les précédentes éditions, a ainsi élu domicile dans les spacieux appartements de Take, l'organisateur, au-dessus d'un bar à Krefeld (Allemagne). Le faible nombre d'organisateurs couplés à l'ambiance décontractée du tournoi permet aux joueurs pros de se relaxer sans se soucier en permanence d'une foule gigantesque et source de stress. C'est également l'occasion pour les spectateurs, tel un explorateur embusqué dans un milieu naturel, d'approcher les pros sous un autre angle que pendant les matchs dans lesquels ils sont concentrés à 100%. La HSC a été également l'occasion d'écouter le cast sublime dans un anglais très approximatif de MarineKing, d'MC, et de bien d'autres coréens.
Honor