Cela fait désormais plus de 48 heures que Microsoft a dévoilé ses plans d'acquisition du plus gros éditeur occidental de jeux-vidéo, Activision-Blizzard. Depuis c'est un peu tendu pour s'y retrouver si vous ne suivez pas assidument l'actualité du jeu vidéo, entre les informations business, celles qui concernent le futur ex-CEO et les employés de Actiblizzard, ou encore les conséquences sur le long-terme, dont nous ne pourrons prendre pleinement conscience que dans quelques années. Ici, nous allons sortir 5 faits concrets autour du sujet, détaillés de manière concise, afin, on l'espère, de vous aider à mesurer l'ampleur du coup de maitre (?) de Microsoft.
Le plus gros rachat de l'histoire du jeu-vidéo
Attention, on va commencer par préciser que rien n'est fait dans cette histoire : si la communication "officielle" de MS a été lancée mardi dernier, le plan précise tout de même que tout ne sera gravé dans le marbre qu'en juin 2023. Vu les propos de Microsoft autour de cette annonce de rachat et le précédent Zenimax/Bethesda, cela tend tout de même se montrer confiant quant à la concrétisation de ce deal sans précédent. Le montant du chèque signé par Xbox est d'un montant astronomique, dépassant de loin tout ce qui avait été examiné jusqu'alors dans ce domaine : 80 milliards pour changer le cours de l'histoire ? Peut-être bien.
Les 5 plus gros rachats du JV
- Microsoft rachète Activision en 2022 : 68,7 milliards de dollars
- Take Two rachète Zynga en 2022 : 12,7 milliards de dollars
- Tencent rachète Supercell en 2019 : 10,2 milliards de dollars
- Microsoft rachète Bethesda en 2020 : 7,5 milliards de dollars
- Activision rachète King en 2016 : 5,9 milliards de dollars
Activision-Blizzard : Un nombre de licences hallucinant en jeu
On vous a fait la liste du véritable trésor de guerre récupéré par Microsoft juste en dessous, c'est quand même assez impressionnant, vous en conviendrez. Pour le moment, la communication autour du destin de licences multi-supports iconiques (coucou Call of) est assez flou. Sony espère en tout cas que le constructeur américain respectera ses engagements en continuant de distribuer ces rouleaux-compresseurs sur leurs machines, tandis que Activision a bien précisé qu'ils ne prévoyaient pas des stores Playstation. Reste que la situation est assez similaire à celle du rachat de Bethesda, avec un Phil Spencer déclarant qu'il continuerait évidemment à fournir "certains" des jeux de la marque sur leur plate-forme. Toutefois MS pourrait rencontrer quelques difficultés juridiques s'ils projetaient de faire de Call of Duty une licence exclusivement Xbox.
Le départ de Bobby Kotick prévu pour 2023
C'est écrit directement dans le communiqué du site de Microsoft, Bobby Kotick est censé bouger une fois le contrat appliqué en 2023 et a priori ça ne se fera pas sans un joli pactole. Une sortie estimée trop douce par n'importe qui d'un tant soit peu censé, lorsque l'on sait ce que l'homme d'affaires a laissé couler au sein de ses studios. Cela ouvre toutefois une nouvelle fenêtre pour les employés de Actiblizzard, qui vont pouvoir profiter d'une culture d'entreprise qui sera certainement plus acceptable que celle qui a peut-être encore cours dans les locaux de l'éditeur. On espère évidemment pour eux que la transition se fera sans heurts. Mr Kotick a également ajouté une casserole à sa splendide collection dans le rapport de mardi du Wall Street Journal : le CEO voulait mettre la main sur PC Gamer et Kotaku pour faire taire ses journalistes.
Le Xbox Game Pass, arme de souscription massive
Plus de 25 millions d'utilisateurs inscrits, de grandes victoires l'année dernière grâce à la sortie de Forza Horizon 5 et le shadow drop du multijoueur de Halo Infinite dans le game pass. Cela fait des années qu'on le dit, mais on pense que c'est le bon moment pour le rappeler une énième fois : le service Xbox Game Pass est l'argument-massue n°1 de Microsoft pour installer la marque Xbox dans les foyers. En plus du xCloud, un des meilleurs dispositifs du genre, l'application Xbox Game Pass est désormais intégrée au store à de nombreuses Smart TV. Imaginez un peu la force de frappe dont disposerait MS pour alimenter son abo : c'est monumental, tout simplement. D'autant que Phil Spencer a clairement indiqué qu'un certain The Elder Scrolls VI ne sera finalement pas sur Playstation 5. Les choses peuvent encore changer, mais le principal reproche fait à Xbox lors de la génération précédente, était de ne pas avoir assez d'exclusivités "piliers" pour se distinguer : une fois le rachat validé, cela ne sera plus du tout le cas, d'autant que de grosses cartouches comme Starfield ou Fable sont déjà dans le chargeur.
Les rachats de l'espace, une tendance qui se confirme
Cela fait des mois que cela a commencé, voire des années : en fin d'année 2020, c'était déjà Microsoft qui avait tiré le coup d'envoi des rachats de l'impossible, en acquérant Zenimax, la maison-mère de Bethesda pour 8,1 milliards de dollars. Depuis, Sony a également annoncé le rachat de plusieurs studios qui gravitaient déjà autour de ses activités depuis un moment, comme Housemarque ou Bluepoint, tandis que de gros éditeurs absorbaient eux aussi des studios de renom en perte de vitesse : on retient par exemple Codemasters, racheté par Electronic Arts en février 2021 pour 1 milliard, ou encore Zynga par Take Two pour 12,7 milliards de dollars. Avec ce coup à presque 80 milliards, Xbox fait dans "l'escalade de la violence" et on voit mal comment ce courant pourrait s'inverser en 2022, nous ne sommes pas au bout de nos surprises.
Pour entrer dans le détail
Et comme nous sommes sur MGG, vous pouvez retrouver nos impressions détaillées sur cette annonce dans plusieurs articles à retrouver sur nos portails dédiés.