Monster Hunter Rise marche dans les pas de Monster Hunter World, en nous proposant à son tour une extension majeure. Iceborne est ce qui avait vraiment fait de MH World un excellent jeu, et les mêmes espoirs reposent sur Sunbreak.
- Genre : Action-RPG
- Date de sortie : 30 juin 2022
- Plateformes : Switch, PC
- Développeur : Capcom
- Éditeur : Capcom
- Prix : 39,99 €
- Testé sur : PC
Monster Hunter Classic
Sunbreak démarre juste après la victoire face au dernier boss de Monster Hunter Rise, l'extension est donc exclusivement réservée aux joueurs vétérans. Prévoyez 20 à 40 heures pour atteindre ce point si vous démarrez juste le jeu, ou si vous avez perdu votre sauvegarde, il n'y a malheureusement pas d'option pour créer un chasseur déjà prêt pour affronter la suite. S'il y a bien une chose qui ne change pas dans les jeux Monster Hunter, c'est l'histoire. Sans nous étaler, elle suit presque à l'identique le schéma de tous les jeux précédents : de nouveaux monstres agressifs font irruption, et il faut les éliminer tout en enquêtant sur les causes derrière ce bouleversement écologique. Cela va bien entendu vous mener à affronter des monstres de plus en plus redoutables. Dans le cas présent, on voyage jusqu'au royaume voisin, et à son avant-poste d'Elgado, qui va vous servir de nouvelle base. On passe d'une ambiance japonisante à quelque chose de plus Occidental, avec des chevaliers royaux en armure.
Au moins, les développeurs se sont tout de même creusé la tête pour trouver quelques thèmes originaux, et si les nouveaux monstres de Monster Hunter Rise étaient souvent inspirés des yokais japonais, ceux de Sunbreak sont tirés des contes populaires, des mythes et des histoires d'horreur occidentales. On retrouve donc un monstre de Frankenstein (assez littéralement), un loup-garou, et un vampire, le dragon ancien Malzeno, qui sert de tête d'affiche du jeu. L'histoire ne vous surprendra probablement jamais, puisqu'elle est totalement convenue, mais il y a tout de même des moments assez classes, et les combats sont globalement très bons, d'autant que la difficulté augmente d'un très gros cran par rapport au jeu de base. Tout cela va se dérouler en partie sur les 5 régions du jeu de base, et surtout dans les nouvelles régions introduites par l'extension : la jungle et la citadelle. La jungle est une carte classique modernisée, une île tropicale peuplée de monstres. La Citadelle est une zone inédite mélangeant différents biomes, comme la forêt, les montagnes enneigées, les ruines et les marais. C'est relativement peu, d'autant que la jungle est assez petite. Au moins une nouvelle région est prévue avec la mise à jour d'août, et le fait qu'elle soit déjà annoncée montre que Capcom a l'air conscient que le jeu pèche un peu sur ce point.
Des rangs et du sang
Alors que Rise vous initiait à la chasse avec les difficultés Novice et Expert, comme dans Iceborne, Sunbreak retire les gants et vous force à jouer en rang Maître, l'équivalent du G-Rank des vieux titres. Cela se sent immédiatement, non seulement les monstres ont bien plus de vie, mais ils frappent aussi comme des brutes. Même avec un excellent équipement, il est possible de se faire tuer en 2 ou 3 coups lorsqu'on affronte les monstres, il faut donc bien gérer sa survie. Et c'est loin d'être si facile, puisque tous les monstres, y compris ceux du jeu de base, gagnent de nouveaux mouvements, attaques et capacités plus redoutables. Même la bête Rathian qu'on pensait connaître par cœur nous a surpris. Les temps morts et les ouvertures pour attaquer sont plus courts, et pas mal de monstres disposent d'attaques d'une rapidité redoutable. On a l'impression qu'ils se sont tous fait greffer en secret les ailes du Valstrax. Si vous ne comptez pas jouer avec un équipement défensif ou passer la moitié du temps à vous soigner, il va falloir apprendre à gérer tout cela, et c'est tant mieux. Le manque de difficulté à haut niveau était certainement la plus grosse critique qu'on pouvait faire à Rise.
Les chasseurs étaient devenus beaucoup trop rapides et mobiles avec le Filoptère, et les monstres ne suivaient plus. D'autres, comme le Rajang, étaient aussi présents sous une forme un peu trop lente et faiblarde. Mais c'est du passé, et ce maudit singe est à nouveau un rude défi à relever. Les nouveaux monstres ne plaisantent pas non plus, et ils ont leur lot de joyeusetés, qu'il s'agisse du Seregios avec sa pluie d'écailles, du Gore Magala avec le virus de fureur enfin de retour, du Lunagaron avec ses griffes de glace, ou du Malzeno qui se bat effectivement comme on pourrait l'attendre d'un vampire. Au total, c'est plus d'une quinzaine de nouveaux monstres qui sont introduits avec Sunbreak, ce qui est plutôt correct. Mais il est vraiment dommage que ce chiffre ait été atteint en se reposant trop sur les variantes de monstres existants, comme la Somnacanth Aurore ou le Bishaten Sanguin, qui ont davantage l'air d'être présents pour offrir une véritable version de haut niveau d'un monstre structurellement trop faible. Ils sont loin d'être les seuls monstres recyclés, et on a un peu trop souvent l'impression de recroiser les mêmes têtes dans cette extension, malgré les quelques retrouvailles émouvantes
Des améliorations aux poils
Capcom n'a pas l'air de s'être reposé sur ses lauriers, et de nombreux éléments du jeu ont été améliorés, même si c'est souvent assez subtil. Par exemple, l'escalade sur les parois et les surfaces se fait à présent automatiquement, ce qui permet d'explorer d'une façon plus naturelle et agréable. Les actions sur les murs ont été révisées. Il est aussi possible de choisir de ne plus chevaucher les grands monstres en les attaquant, par exemple. La gestion de vos compagnons palicos et chumsky a aussi été enrichie et améliorée, avec de nouvelles capacités passives comme actives à débloquer. Il devient enfin possible de leur faire apprendre librement des compétences, afin de créer soi-même le compagnon de chasse idéal, sans avoir à attendre des dizaines d'heures que la chance veuille bien nous sourire lors du recrutement. Cela devient donc un véritable outil d'optimisation, tant en solo qu'en multijoueur.
Les 14 armes du jeu n'ont pas été oubliées, et chacune d'entre elles a reçu de nouvelles attaques et capacités spéciales capables d'en changer radicalement le gameplay. La grande épée, par exemple, favorisait un gameplay à base d'attaques chargées les unes après les autres et de tacles afin de tanker les coups le temps de pouvoir infliger une attaque surpuissante. Elle gagne à présent un enchaînement rapide d'attaques puissantes et mobiles qui permet ensuite d'effectuer une attaque chargée très rapidement. Cela permet de la jouer très différemment si vous le souhaitez. Cela fait fortement penser aux styles de Monster Hunter Generations Ultimate. Elle gagne aussi une parade spéciale qui consomme 2 filoptères, et qui peut être suivie d'une attaque chargée à puissance maximale, l'épée longue n'est plus la seule à bénéficier de ce luxe. Nous n'allons pas lister toutes les améliorations de chaque arme, mais c'est globalement très bon, même s'il semble y avoir quelques exceptions.
Et ce qui rend tous ces mouvements et nouveaux arts de combat vraiment bons, c'est l'intégration du talent de substitution. Au lieu de choisir une liste fixe de capacités dans la liste et de devoir se limiter à ça, il est à présent possible de créer deux listes libres de techniques, avec des doublons ou non. Ainsi, on peut changer complètement de style de combat durant la même partie de chasse, que ce soit pour affronter des monstres différents, plusieurs phases d'un même adversaire, ou même pour changer à la volée, afin de créer le combo dévastateur parfait. Les joueurs prêts à maîtriser ces outils vont vraiment se faire plaisir.
One man party
Si on met de côté les ajouts habituels qui répondent tous à l'appel, on retiendra surtout l'introduction de véritables compagnons de jeu en solo. Cela fait des années qu'on peut chasser avec des chats de combat, et à présent des chiens, mais ironiquement, les chasseurs contrôlés par l'IA n'étaient presque jamais au rendez-vous. C'est à présent du passé avec le système de Parangon, ces quêtes exclusivement faisables en solo permettent de se faire accompagner par un des chasseurs du village, qu'il s'agisse de Fugen, d'Hinoa, de Minoto, votre professeur, ou d'un des nombreux chevaliers qui font leur entrée avec Sunbreak. Chacun d'entre eux a une arme de prédilection, ses talents, et même son propre style de combat. Certains préfèrent jouer en soutien, et ils n'hésiteront pas à utiliser potions et poudres entre deux coups pour vous maintenir en vie. D'autres sont bien plus agressifs et privilégieront l'attaque à n'importe quel prix. Ils sont étonnamment humains.
Il faut admettre qu'ils sont vraiment bien conçus, en plus de jouer correctement et d'utiliser des consommables, ils font ce qu'il faut, quand il faut. Ils posent même des barils explosifs à côté de la tête des monstres endormis. Voir votre Parangon aller chercher un monstre à l'autre bout de la carte et revenir vers vous en le chevauchant afin de tabasser joyeusement ensemble la cible de la chasse est un bon moment. C'est d'autant plus bon, qu'ils ont tous une personnalité bien trempée, similaire à leur style de chasse, et qu'ils vont alimenter la discussion durant la chasse. Peut-être que Capcom a enfin trouvé le bon angle pour enrichir l'histoire de ses jeux sans nous endormir ou nous faire rouler des yeux. Au fil de votre progression, vous allez débloquer davantage de Parangons, et vous pourrez même en choisir 2 librement durant les expéditions. Cela permet de faire des combinaisons intéressantes, comme une folle furieuse au Fusarbalète lourd d'un côté, et un soutien à la Corne de chasse de l'autre, afin de buff tout le monde. Ajoutez à cela vos 2 compagnons Pilpoils, et les 2 montures Chumsky de vos Parangons, et cela donne un joyeux carnage à 7, alors que techniquement, vous jouez en solo. Ce n'est cependant une solution que sur une série d'expéditions, et une large majorité des quêtes et affrontements du jeu ne peut pas être réalisée de cette manière.
Adieu calamité, bonjour farming
Un point qui risque de réjouir beaucoup de joueurs est la mise au placard du mode Calamité, l'espèce de tower defense de Monster Hunter Rise. Il n'est plus jamais nécessaire d'y remettre les pieds dans Sunbreak, et il ne dispose même pas d'une version de rang Maître. Les monstres supérieurs qui peuplaient ce mode de jeu, et qui ont ensuite été introduits dans des chasses conventionnelles, sont aussi oubliés, ce qui est probablement une bonne chose. À la place, Sunbreak propose beaucoup de quêtes, entre les pages de chasses conventionnelles et celles des modes Paragon (quête et expédition), il y a déjà de quoi faire. Il y a aussi beaucoup de quêtes qui impliquent 2 ou 3 monstres, ce qui offre de la variété et accélère le farming, surtout en groupe. Mais ce n'est pas tout, une fois l'histoire principale terminée, les niveaux de Maître supérieurs sont ouverts, avec des monstres toujours plus redoutables à débloquer, comme dans le jeu de base après son patch de contenu.
Pour les joueurs qui trouvent les monstres de rang maître encore trop faciles, et qui veulent continuer à faire progresser leur équipement, de nouveaux types de monstres sont introduits. Le principe est un peu similaire aux monstres enragés ou hyper des vieux titres, avec des dégâts encore plus massifs, des points vulnérables à toucher, mais aussi des pénalités importantes infligées sur vos soins. Bien jouer est vraiment récompensé, et les chasses sont aussi plus longues, puisque ces monstres infectés ont vraiment beaucoup de vie et quelques surprises en stock, mais il est aussi très satisfaisant de les chasser. Contrairement aux monstres supérieurs mentionnés plus haut, ils se comportent comme des monstres normaux, et ils peuvent être chevauchés par exemple. Même un Grand Izuchi est capable de vous faire suer dans ces conditions, alors que le dernier boss a déjà été battu. Continuer de débloquer des monstres et de nouvelles chasses en montant les rangs s'avère donc satisfaisant, d'autant que cela s'accompagne en permanence de nouveaux joyaux, d'ensembles d'armure, de joyaux de la calamité pour les armes (qui remplacent les améliorations à base de tickets), et de la forme finale de chaque arme. En résumé, il y a vraiment de quoi s'occuper un moment, même pour les bons joueurs. Les mises à jour planifiées pour les mois qui viennent devraient aussi finir de lui donner un contenu capable de séduire les chasseurs les plus exigeants.
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