Astarion, le vampire en quête de liberté et de sécurité, se distingue par son arc narratif unique dans Baldur's Gate 3. Si beaucoup considèrent que la pire possible pour le personnage est celle où il devient vampire ascendant, poursuivant le cycle d'abus de son maître, une autre issue pourrait s'avérer encore plus tragique.
Une fin surprenamment cruelle pour Astarion
Dans Baldur's Gate 3, l'histoire d'Astarion est étonnamment déconnectée de l'intrigue principale. Contrairement à des compagnons comme Ombrecoeur ou Laezel, dont les quêtes personnelles peuvent se mêler directement aux enjeux du jeu, celle d'Astarion peut être ignorée sans conséquence majeure pour le déroulement de l'aventure : le joueur peut traverser le jeu sans jamais affronter Cazador, même en intégrant Astarion dans sa campagne Origine. Pourtant, ne pas s'impliquer dans cette quête condamne Astarion à un destin pire que la mort ou la domination.
En évitant d'affronter Cazador, Astarion reste sous sa menace constante. Il est contraint de se cacher dans les bas-fonds de Baldur's Gate, se nourrissant de rats et vivant dans une paranoïa permanente. Loin d'être un acte de neutralité, l'inaction du joueur le prive de toute chance de rédemption ou de vengeance.
Dans l'épilogue, il tente de masquer son angoisse sous un optimisme feint, mais ses mots révèlent rapidement une réalité glaçante : il sait que Cazador finira par le retrouver.
Sauver Astarion est une des actions les plus altruistes de Baldur's Gate 3
Contrairement à d'autres compagnons, aider Astarion ne rapporte aucun avantage majeur dans la lutte contre le Cerveau Vénérable. Sauver Ombrecoeur permet d'affaiblir Ketheric Thorm, aider Wyll mène à des vérités essentielles sur l'Empereur, mais s'opposer à Cazador ne change rien à la quête principale. Pourtant, nombreux sont les joueurs qui choisissent de l'aider, prouvant ainsi que leur décision repose uniquement sur l'empathie.
Cette indépendance de l'intrigue principale confère à Astarion une profondeur rare, ce qui justifie probablement en partie pourquoi il est si aimé par les joueurs. Son désir de liberté n'est pas lié à un grand enjeu cosmique, mais à une lutte personnelle contre l'oppression. En ce sens, Baldur's Gate 3 réussit à humaniser ses personnages en les dotant d'histoires qui existent en dehors de la grande aventure. C'est cette subtilité qui rend le destin d'Astarion si poignant et qui pousse les joueurs à l'aider, non par obligation, mais par pur souci du sort d'un compagnon qui n'a jamais connu la liberté.
Ainsi, la pire fin d'Astarion n'est peut-être pas celle où il devient un monstre sanguinaire, mais bien celle où il demeure un esclave invisible, perdu dans les ombres d'une cité qui ne le reconnaît pas. Un sort cruel, rendu d'autant plus réel par le silence du joueur.