Là où de nombreux fans de Baldur's Gate 3 s'accordent sur le fait qu'il s'agit d'un jeu exceptionnel et unique en son genre, ce quasi-consensus est teinté d'une vive déception pour celles et ceux ayant déjà au moins une fois tenté de faire des choix divergeant de ce que l'on nommerait "la norme", ou plus simplement les "bons choix". Parce que là où la narration est une franche réussie pour le camp du "Bien", encore qu'elle a ses défauts, celui du "Mal" peine un peu plus à convaincre.
Faire le "Mal", ou l'art de l'auto-sabotage façon Baldur's Gate 3
Si l'on en croit les statistiques révélées par Larian Studios, l'écrasante majorité des joueuses et joueurs de Baldur's Gate 3 ont tendance à faire des choix plutôt positifs au cours de leur première aventure dans les contrées de Faerûn. Mais un petit tiers des aventuriers a tout de même opté pour ce que l'on nommerait une "Evil Run" dont le principe consiste à être le plus méchant possible au cours de votre périple. Malheureusement, l'accueil de cette version du jeu n'est pas aussi unanime que pour le "camp du Bien".
Si l'on en croit certains retours, à commencer par un fil de discussion sur Reddit lancé par Awesomeninja, jouer en tant que "méchant" dans Baldur's Gate 3 reviendrait à s'auto-saboter à bien des égards. Ainsi, non seulement vous manquez énormément de quêtes disponibles dans l'univers de ce RPG, mais vous devez également faire l'impasse sur moults compagnons de route, de l'équipement, et même sur des relations amicales ou plus intimes avec certains PNJs.
Sur ce fil de discussion, les utilisateurs de Reddit critiquent largement le fait que jouer un personnage "mauvais" serait en fait trop punitif et sans réel intérêt dans le jeu de Larian Studios. On nous donnerait ainsi la sensation de nombreux choix qui n'en sont pas vraiment pour nous inciter grandement à nous orienter vers un arc plutôt "Bon". Et si vous veniez à diverger de cette voie tracée par l'éditeur alors vous vous retrouveriez pénalisé à bien des égards : si vous sauvez Minthara durant l'Acte 1 par exemple, vous devez obligatoirement vous séparer de Wyll (et donc par extension de Mizora et de la fin la moins négative pour Karlach) . Terrible !
De la théorie à la pratique du Mal
Si dans dans la théorie on pourrait être entièrement d'accord avec ces critiques, il s'avère que la réalité est un brin plus complexe. En effet, si vous choisissez de jouer au grand méchant alors votre narration se retrouvera amputée de pas mal d'éléments, mais elle vous permettra aussi d'en découvrir d'autres au moins aussi intéressants ! Nous, par exemple, on a opté pour un Paladin spécialisé Parjure incarné par Sombres pulsions en tant que personnage faisant le "Mal", et les possibilités sont tout de suite beaucoup, beaucoup plus nombreuses et intéressantes !
Il faut aussi faire preuve de malice dans vos actions : jouer au gros dur qui casse tout c'est drôle une fois ou deux, mais en pratique cela ne vous apporte jamais rien de bon (même côté "gentils" d'ailleurs). Montez les Tieffelins contre les druides du Bosquet d'émeraude par exemple, faites-les s'entretuer, puis alliez-vous aux gobelins pour finir le travail. C'est ça aussi être méchant, et ça vous permet d'accéder à une bonne partie des quêtes qui n'auraient pas été accessibles si vous aviez simplement massacré tout le Bosquet d'émeraude frontalement.
La "Evil Run" comme on la nomme n'a, selon nous, un réel intérêt que lorsque vous avez terminé au moins une fois le jeu. De cette façon, vous vous assurez de découvrir tout ce que vous avez à découvrir, avant de chercher à en apprendre davantage sur celles et ceux que vous venez de combattre. En plus, si vous cumulez les méfaits en étant Sombres pulsions Parjure et mauvais vous avez accès à tellement de possibilités (parfois délirantes) que vous vous retrouverez à un moment donné à vous dire "Mince, je vais devoir faire une troisième partie !".
Mention spéciale d'ailleurs : Le cas de Sombres pulsions est particulier. De nombreux joueurs chercheront à lutter contre lesdites pulsions, leur offrant une version particulière de l'histoire de ce personnage spécial, mais le fait de vous laisser aller vous ouvre aussi un champ des possibles absolument colossal. Certains de vos "ennemis" vous reconnaissent au fil de votre aventure et vous offrent des éléments cruciaux afin de comprendre l'histoire du jeu dans sa globalité . Un passage incontournable que l'on vous recommande chaudement !
Bref, faire le "Mal" reste selon nous une expérience très sous-estimée dans Baldur's Gate 3, mais on ne la recommanderait pas à quelqu'un qui n'a jamais mis les pieds sur le jeu puisque c'est le cumul des choix "mauvais" qui rend ce mode de jeu vraiment intéressant (Parjure + Sombres pulsions + mauvais choix). Découvrez, essayez, puis livrez-vous au mal dans une autre partie pour avoir accès à toutes les versions majeures de la narration.