Photo : LoL Esports
La scène compétitive de League of Legends est très bien structurée, il faut dire que Riot Games a toujours fait de l'esport l'une de ses priorités. LoL représente son poulain le plus abouti, mais on peut aussi parler de Valorant ou dans une moindre mesure de TFT. Mais pour construire de telles scènes, cela nécessite forcément une masse importante d'argent... en sachant en plus que la dimension compétitive coûte cher et qu'elle n'est pas forcément vitale pour faire fructifier un jeu, comme le montre très bien Fortnite.
John Needham, le maître de l'esport chez Riot Games a pris la parole pour parler du futur de l'esport chez Riot Games, en abordant sans tabou les questions financières. Sans être alarmiste, il a quand même souligné à plusieurs reprises que l'écosystème et les différentes structures partenaires (franchises) avaient besoin de générer de nouveaux revenus, pour se développer et continuer à être engagées. Plusieurs options ont été détaillées.
L'option qui est mise de côté : vendre les droits de diffusion
Regarder de l'esport aujourd'hui, c'est gratuit. On peut même avoir de nombreux choix avec plusieurs plateformes (Twitch, YouTube) et même parfois plusieurs chaînes, notamment avec l'émergence du co-cast (LEC, LCS, LFL...). Pour les plus gros évènements, comme les Worlds, il existe également une pléthore de langues et en France, on peut alterner entre le cast inter et le cast OTP. Cette gratuité différence l'esport de l'industrie du sport traditionnel où il faut désormais payer pour la majorité des compétitions. Même quand c'est gratuit, les diffuseurs se battent pour obtenir l'exclusivité et peuvent débourser des sommes astronomiques, qui permettent ensuite d'être redistribuées sous forme de droits TV.
Rien n'empêche vraiment Riot Games d'aller dans cette voie, pour vendre au plus offrant les droits de diffusion. Mais John Needham a promis de conserver cette tradition de gratuité. Son but premier, reste "d'être partout" pour toucher un maximum de monde. De plus, concernant l'exclusivité, d'autres compétitions esport comme l'Overwatch League ont tenté l'expérience, avec un résultat très discutable. Vendre ses droits de diffusion, c'est un grand non !
Les options qui sont en réflexion : une politique de ventes de contenus plus "agressive"
Riot Games n'entend donc pas se approcher du modèle du sport traditionnel et de ses droits de diffusion. L'objectif c'est en revanche de suivre ce qui se fait dans l'industrie du jeu vidéo, en vendant plus de produits, notamment dans les boutiques en ligne. On pourrait donc aboutir à une politique marketing plus "agressive" afin de booster les ventes. Les stratégiques exactes n'ont pas encore été validées, mais John Needham a évoqué plusieurs possibilités.
- Une plateforme de visionnage et de vente : en Occident, 40 % des viewers regarderaient les grosses compétitions via la plateforme LoLEsport. L'avantage c'est de notamment gagner des récompenses gratuites (drop). Riot Games aimerait aller plus loin, en proposant via cette plateforme des ventes de produits... Par exemple, on pourrait imaginer qu'au moment de la draft, les champions sélectionnés soient mis en avant dans la boutique avec leurs différents skins.
- Des offres personnalisées : un autre projet pourrait être d'utiliser les données collectées par la plateforme LoLEsport, pour offrir des ventes personnalisées aux viewers. Ainsi, si un joueur regarde tous les matchs de G2, la plateforme pourrait lui proposer d'acheter un pack de supporter des Samouraïs.
Quand on parle de ventes plus agressives, ce n'est pas forcément négatif étant donné qu'il y a derrière l'idée de proposer des contenus personnalités et dynamiques. Mais dans tous les cas, le but sous-jacent c'est de faire consommer les fans.
L'option qui a déjà été validée : un pass virtuel
Pour le moment, une seule option a déjà été validée pour créer de nouveaux revenus : l'introduction d'un pass virtuel pour les Worlds 2023. L'idée c'est d'offrir une expérience encore plus immersive aux fans, qui deviendrait des sortes de "VIP". Dans ce ticket d'or, les acheteurs retrouveront des produits virtuels (skins in-game...) mais également des produits physiques (merch classique). L'idée serait de faire pareil sur Valorant pour la saison 2024 du VCT.
Au-delà des produits, les fans pourront acheter des pass virtuels dédiés à une équipe afin d'échanger avec les joueurs. On espère que les médias conserveront un peu d'exclusivité, mais pour les supporteurs cela reste une bonne nouvelle.