Dans 3 mois, le tout nouvel épisode numéroté de la série Final Fantasy verra le jour en exclusivité sur PlayStation 5. Disponible le 22 juin, de premières previews de Final Fantasy XVI ont été publiées un peu partout dans le monde et ce qu'il en ressort, c'est que le jeu mise absolument tout sur l'action côté gameplay. Il n'en a pas fallu davantage pour que les "aficionados" sortent leurs fourches en plastique sur les réseaux, clamant que ça ne serait donc "plus vraiment Final Fantasy".
Les craintes des (vieux) fans
C'est finalement le même problème qu'avec les autres séries populaires qui cherchent à se réinventer pour plaire à de nouvelles générations : il y aura toujours un noyau dur de fans, très vocaux et prompts à défendre leur propriété intellectuelle favorite, pour sauvegarder tout ce qu'elle leur a apporté à un instant T. Pour Final Fantasy, c'est encore plus délicat, puisque chaque épisode se suffit à lui-même et dispose de sa propre communauté d'admirateurs. Mais ce n'est pas la première fois que Square a cherché à bousculer les habitudes des joueurs. Joueurs des générations 16/32 bits : vous vous souvenez des overworld gigantesques et des nombreux moyens de transport pour les explorer de part en part ? Alors essayez de vous souvenir de votre réaction en voyant le planisphère de Final Fantasy X et sa grande linéarité. Est-ce que ça l'a empêché de marquer des millions de gens ? Bien sûr que non. Et à moins que FFXVI ne soit finalement un ratage complet, l'absence de tour par tour et le fait de ne contrôler qu'un seul personnage, ne devrait pas émouvoir grand monde, si ce n'est les deux vieux ronchons du fond de la salle.
Une série qui se cherche depuis un moment
C'est un fait, cela fait des lustres qu'un jeu Final Fantasy de la série principale n'a pas fait l'unanimité et, depuis le XIII qui tentait tout de même de nouvelles choses (parfois maladroitement), on sent que la saga culte de Square Enix se cherche sans trop savoir où aller, tentant de contenter à la fois les anciennes et les nouvelles générations. On en veut pour preuve les décisions étranges survenues pendant le développement de Final Fantasy XV : alors qu'aucun véhicule volant ne devait être intégré au jeu, Tabatha finit par céder aux plaintes des fans et introduit la Regalia F. Toujours dans l'optique de contenter les vieux fans, le jeu avait aussi eu le droit à l'ajout d'un pseudo mode tour par tour.
Intégré à la va-vite, le Wait Mode ne fonctionnait pas du tout, simplement parce que le gameplay du titre n'était pas fait pour ça à la base. Dans le même ordre d'idée, Final Fantasy VII Remake, qui a pourtant un excellent système de combat liant tradition et modernité, proposait lui aussi un pseudo mode tour par tour grâce à l'ATB. Avec Final Fantasy XVI et Naoki Yoshida aux commandes, fini les demi-mesures : constatant qu'il n'y avait personne de suffisamment expérimenté pour réaliser un jeu d'action chez SE, il est lui-même allé chercher Ryota Suzuki, combat designer connu pour ses travaux sur Dragon' Dogma et Devil May Cry 4/5. La Creative Business Unit 3 va livrer une vision entière de ce qu'ils considèrent être un Final Fantasy pour les nouvelles générations, quitte à déplaire aux anciennes, et c'est une excellente chose.
Le renouveau passe par des changements radicaux
L'histoire du jeu vidéo nous l'a montré plusieurs fois au cours de ces dernières années ; pour se réinventer, des licences vieilles de plusieurs dizaines d'années doivent complètement briser ce qu'elles ont été, pour renaitre sous un nouveau jour. Chez Nintendo, on pense notamment à la saga Metroid et le volet Prime qui fait passer Samus de la plate-forme 2D au FPS 3D. Plus proche de nous, Zelda Breath of the Wild, bourré de partis pris radicaux mais qui réussit tout de même à préserver l'âme de la série. Et peut-être le meilleur exemple possible, la licence God of War et son reboot de gameplay total, qui va venir soutenir un Kratos flambant neuf dans un univers lui aussi tout à fait inédit pour la licence. Toutes ces réinventions ont été des succès gigantesques et ont permis d'étendre leur public cible de base à de nouveaux publics.