Photo : LoL Esports
Décidemment, G2 Esports et Fnatic sont vraiment inséparables. Alors que le premier roi d'Europe a pris la porte très tôt durant les playoffs, son successeur l'a rejoint en se faisant sortir par Rogue. Pour la première fois de son histoire, la ligue européenne connaît une finale qui n'impliquera ni Fnatic ni G2 Esports. Est-ce l'heure du renouvellement ou l'heure de la décadence ? La réponse se situe certainement entre les deux. Mais pour le public, cela reste sans doute une bonne nouvelle à court terme. La rivalité entre les deux grands d'Europe commençait un peu à lasser et voir un nouveau champion européen sur la scène League of Legends, promet de redynamiser la compétition. Mais si on regarde un peu plus loin en pensant notamment au MSI, on fronce un peu plus les sourcils... Verre d'eau à moitié vide ou verre d'eau à moitié plein, que penser de la chute de G2 Esports ?
Une grosse inconnue pour les futurs tournois internationaux
Tous les joueurs rêvent de fouler la scène internationale et de bien figurer au MSI et aux Worlds. Mais si la qualification n'a rien de facile, il est encore plus compliqué de réaliser de bonnes performances à l'international. On y rencontre les meilleurs joueurs du monde mais on doit surtout faire face à une énorme pression. Les néophytes ont généralement du mal à suivre le rythme et l'expérience est précieuse pour ne pas se laisser submerger. Dans ce contexte, la chute de G2 et celle dans une moindre mesure de Fnatic fait mal à l'Europe. Ces structures nous ont montré ces dernières années qu'elles pouvaient rivaliser avec les meilleures équipes du globe, chinoises comme coréennes. Elles ont emmagasiné beaucoup d'expérience et le LEC a besoin d'elles pour maintenir et améliorer son statut... Le seeding et le nombre d'équipes de ces compétitions dépend en effet des performances passées à l'international et sans ses locomotives, l'Europe peut se sentir menacée...
Les deux anciens rois d'Europe conservent encore toutes leurs chance d'être aux Worlds en fin d'année, mais on ne les verra pas au MSI. Le LEC enverra en Islande MAD Lions ou Rogue, qui iront crânement jouer leur chance. On peut laisser le bénéficie du doute à ces deux équipes ambitieuses qui ne cessent de progresser, mais à l'international elles n'apportent pas de grosses garanties et manquent cruellement d'expérience. On a d'ailleurs pu le voir aux Worlds l'année dernière. Rogue a terminé dernière de son groupe (1 victoire 5 défaites) et MAD Lions s'est fait piteusement sortir en Play-In, grande première pour une équipe issue d'une région majeure. Si G2 pouvait espérer chatouiller une équipe comme DWG KIA, on voit mal Rogue ou MAD Lions faire quelque chose face aux champions coréens...
Une bonne nouvelle pour la compétitivité du LEC
La chute de G2 Esports est cependant une très bonne nouvelle pour la scène domestique européenne. Si on pourra sans doute pointer du doigt le niveau de certains joueurs comme papy Marcin "Jankos" Jankowski qui a cruellement manqué de souffle, on ne peut pas mettre de côte les très bonnes performances de Rogue et de MAD Lions. Alors que ces équipes comptent les meilleurs rookies de l'année dans leur rang (Adrian "Trymbi" Trybus et Javier "Elyoya" Prades Batalla ), elles ont encore une belle marge de progression. En faisant tomber les géants d'Europe, elles ont également montré un gros mental, ce qui présage du bon pour la suite. L'Europe ne manque pas de talent et prouve une nouvelle fois qu'elle peut envisager l'avenir avec sérénité puisqu'une jeune génération pousse et ne demande qu'à prendre la relève. Si les fanboys pourront toujours rester fidèles à leurs maisons, ce renouveau permet également de donner un coup de boost à la scène en faisant naître de nouveaux fan clubs.
Enfin, la chute de G2 pourrait également très bénéfique à G2. Tout le monde les voyait peut être trop beau. On promettait à l'équipe une domination sans partage avec sa dream team et la combinaison gagnante Rekkles - G2 Esports. Mais après avoir perdu deux B05, l'équipe redescend sur terre. Comme le dit le diction, c'est dans la défaite qu'on apprend le plus. L'équipe ratera certes le MSI mais pourrait revenir encore plus forte pour les Worlds en fin d'année, après avoir été piquée au vif durant ce spring split. On voit mal la structure changer son roster en cours de saison, mais il devrait y avoir des ajustements au niveau de la draft ou de la stratégie à adopter. Et puis comme l'a dit le coach de l'équipe, la métagame ne convenait pas à G2 Esport et celle-ci devrait bien changer dans les mois à venir.