Avec une sortie européenne programmée pour le 10 décembre, Wild Rift va polariser de nombreux regards, et pas uniquement chez les vétérans de la faille de l'invocateur.
En adaptant League of Legends, son jeu phare, au mobile, Riot Games s'attaque en effet à un défi herculéen. Celui de concilier l'esprit compétitif omniprésent dans le célèbre MOBA avec la configuration d'un nouveau type de support. Pendant quelques heures nous avons pu nous plonger dans quelques games — plus ou moins acharnées — de Wild Rift. S'agit-il d'un portage mobile lucratif ou plutôt d'un petit bijou de renouveau, sur l'un des titres esportifs les plus joués au monde ? Premiers éléments de réponse dans cette preview.
- Genre : MOBA, stratégie
- Date de sortie : 10 décembre 2020 (beta ouverte)
- Plateforme : Android, iOS
- Développeur et éditeur : Riot Games
- Gratuit avec microtransactions optionnelles
Welcome to the Rift
Wild Rift aura un son de cloche différent selon que vous êtes un aficionado du League of Legends originel, ou un tout nouveau joueur, qui part à la découverte de son premier MOBA. La bonne nouvelle, c'est que Riot Games semble avoir soigneusement appréhendé ce grand écart, et adapté son dernier né à tous les types de public. Impossible selon vous ?
Il est vrai que si on considère un instant LoL, le grand frère de Wild Rift, on peut se poser des questions. Communauté réputée hautement toxique, mécanismes complexes, connaissance encyclopédique des champions requise... League of Legends peut avoir l'air d'une colossale montagne impossible à escalader, ou en tout cas pas très engageante.
Ce n'est pas le cas de Wild Rift. Riot Games a pris soin de rendre accessibles certaines mécaniques (le hit and run par exemple), sans rien enlever à la densité tactique de League of Legends.
Vos premiers pas seront d'ailleurs agrémentés de plusieurs tutoriels plutôt bien fichus, ni trop longs ni trop expéditifs, qui apprendront même quelques astuces très utiles aux vétérans loliens. L'interface est très intuitive et ergonomique, même si la profondeur stratégique du jeu nous oblige parfois à tapoter des tous petits icônes avec des toutes petites lignes de texte (on n'a pas tous la chance d'avoir des tablettes hein).
Faker sur le pouce
La praticabilité des mécaniques de LoL, parfois aussi stylées qu'exigeantes, était au cœur de toutes les interrogations sur un jeu qui ne mobilisera, le plus souvent, que nos deux pouces. Car jouer à un portage de League of Legends, sans pouvoir briller mécaniquement, cela aurait été comme de déguster un cake sans olive : pas dégueu, mais un peu fade quoi.
Et c'est là que votre serviteur est tombé de sa chaise : car en l'espace de quelques games, l'aisance mécanique s'installe, à un point qu'on a vu au cours de cette preview des exécutions mécaniques qui n'ont rien à envier aux highlights de joueurs "hauts elo" sur le LoL "classique". Et voilà que mon Lee Sin cale une inSec aux petits oignons, et voici que mon Blitzcrank touche son flash grab... Pixel on vous dit. La jouabilité de chaque champion a été savamment étudiée en amont. Même ceux qui exigent de grosses appétences mécaniques sont pertinents.
Fast faille
Wild Rift propose une arène plus petite que les MOBA PC. Parallèlement à cela, la montée en niveau est accélérée, ce qui donne des matchs beaucoup plus rapides que sur LoL, et surtout plus denses. Il est facile d'aller d'une voie à l'autre pour surprendre un adversaire, et le moindre objectif devient vite un prétexte pour se taper dessus. Exit le CSing qui n'en finit pas, les parties de 55 minutes et les compositions scaling qui dorment sous leurs tours. Wild Rift, comme son nom l'indique, est un MOBA quelque peu sauvage. Bagarre club avant tout, il n'est pas rare de voir le nexus exploser en dix minutes, montre en main.
De quoi flatter le regard de l'Invocateur
Les détracteurs précoces de Wild Rift attendaient un jeu mobile tout pixelisé, avec des textures grossières et des hitboxes douteuses ? Encore raté. Pour un jeu mobile, le titre est très beau, et surtout très fluide. Pas besoin d'un téléphone optimisé pour aller faire la guerre afin de profiter pleinement du jeu. La faille elle-même est quasiment équivalente à ce qu'on peut admirer sur PC. Pareil pour les animations des compétences.
Seules les mini cinématiques d'acquisition de champions sont un peu en dessous niveau graphisme, mais rien de gênant, surtout qu'elles compensent avec leur inventivité et leur humour.
En route pour le Challenger ?
Nous n'avons pas encore pu éprouver pleinement la sensation de progression, mais l'aspect compétitif du jeu semble avoir du répondant. Durant les semaines qui suivent son lancement, il va d'ailleurs être passionnant de suivre la naissance de la méta de Wild Rift. car même si le jeu emprunte la plupart de ses concepts à LoL, il s'agit indéniablement d'un jeu différent, possédant son propre format de partie et sa propre map. Certaines synergies entre champions resteront d'actualité dans le portage mobile, mais il est à prévoir qu'un theorycrafting approfondi de Wild Rift fasse la part belle aux compositions inédites.
Outre le système de file classée, Wild Rift propose bien évidemment la possibilité de jouer en équipe avec ses amis, avec chat vocal intégré. En clair : Wild Rift sera dès son lancement un vrai plaisir compétitif. Et pouvoir ressentir l'excitation de la confrontation, la cohésion d'une équipe après un combat gagné, si chères aux amateurs de LoL, c'est en effet quelque chose qu'on attendait depuis longtemps sur nos téléphones, en Europe.
Crédits miniature : Riot Games