Comme expliqué précédemment, le gameplay du jeu joue une place prépondérante puisqu'il permettra de créer du spectacle. Celui de Counter-Strike : Global Offensive est parfaitement adapté à cet attribut. En effet, il est toujours impressionnant de voir un joueur mettre une balle entre les deux yeux d'un autre à l'antipode de la carte ou d'en voir un remporter un round alors qu'il était le dernier survivant de son équipe face à deux adversaires.
Malgré un fond prometteur, VALVe n'a pas (encore?) souhaité s'investir dans son FPS pour l'orienter vers l'événementiel. Counter-Strike : Global Offensive est déjà présent dans de nombreuses compétitions, mais il est loin d'être le personnage principal d'un spectacle. Il n'est pas systématiquement mis en avant et la scène principale des grandes compétitions est souvent réservée à League of Legends ou Starcraft 2. Ainsi, la DreamHack se concentre généralement sur le jeu de Blizzard au risque de marginaliser celui de VALVe même si elle organise une compétition sur le FPS.
Seuls les derniers matchs ont lieu sur la scène, les autres ont lieu en Backstage
Le spectacle dépend également de la scène eSportive du jeu. Celle actuelle présente un très bon niveau et quelques équipes se disputent la première place même si les Ninjas in Pyjamas restent au-dessus du lot. La scène présente différentes caractéristiques qui freinent encore le spectacle et qui pourraient même nuire au jeu sur le long terme.
L'équipe Ninjas in Pyjamas dominent la scène depuis la sortie du jeu malgré quelques défaites relativement récentes. Cette hégémonie nuit au spectacle et peut nuire à Global Offensive comme la domination de Team Verygames a porté préjudice à Counter-Strike : Source. En effet, le niveau de l'équipe annihile tout suspens, caractéristique inhérente au spectacle. Heureusement, la formation suédoise a été très largement secouée par Virtus.Pro, Western Wolves et Team-LDLC. Ces équipes ont montré que les champions du monde avaient plusieurs failles et qu'il est possible de les exploiter. Il est nécessaire de remarquer que cette dernière est d'ailleurs la seule équipe à ne pas avoir changé de joueurs. Les victoires permettent évidemment d'atteindre une stabilité, mais les formations qui les ont fait chancelé se sont toutes séparées. Pour que la scène continue d'être attrayante, il est nécessaire que le règne sans partage des Ninjas in Pyjamas cesse.
Parallèlement, plus de 400 000 euros ont été brassés et dont la plus grande partie est tombée dans les poches des cinq Suédois. La dotation du tournoi majeur de Defense of the Ancients 2, The International, est beaucoup plus importante en s'élevant à plus de 2 000 000. Il y a donc eu plus de quatre fois plus d'argent distribué en un seul tournoi d'un MOBA qu'en une année pour Global Offensive. Il est nécessaire de regarder plus loin que la dotation pour considérer toute la dimension de cette finale-spectacle : le lieu de la finale, la publicité relative à la compétition et des prestigieuses équipes.
L'inscription sur le bas de l'image peut en dire très long
Une scène manquant de suspens et d'événements d'ampleurs, voilà ce qui pourraient nuire à Counter-Strike : Global Offensive sur le long terme à moins que VALVe ne s'y implique.
En l'état actuel, Counter-Strike : Global Offensive existe sur la scène eSportive, mais il ne se démarque pas vraiment des autres jeux. Il ne peut pas se hisser à la hauteur des trois mastodontes de l'eSport seulement grâce à sa communauté : League of Legends, Defense of the Ancients 2 et Starcraft 2. Il est nécessaire que VALVe s'implique personnellement, comme elle a fait pour The International 3 avec son MOBA.
Comme lors du dossier précédent, un détail est passé inaperçu auprès de la communauté qui pourrait pourtant en dire long. Il s'agit de l'image relative à Counter-Strike : Global Offensive qui se trouve sur le site officiel de VALVe (photo ci-dessus). La firme américaine montre clairement quelle finalité poursuit son FPS, à moins qu'elle ne compte pas respecter la phrase qu'elle a inscrite elle-même. Cela ne passe que par l'organisation d'un événement d'envergure ou l'ouverture du jeu à une nouvelle vague de joueur. L'inscription peut être comprise de différentes manières, notamment dans celle du passage vers un Free-to-Play. Mais Counter-strike, qui est âgé de 14 ans, est-il encore aux goûts du jour pour s'affirmer parmi les autres FPS ? C'est cette question que nous étudierons dans le prochain dossier.
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