Lorsque Pierre de Coubertin a ressuscité les Jeux Olympiques, sa maxime était : « L'important, c'est de participer ». Plus d'un siècle après leur réapparition, chaque événement sportif montre plutôt que l'important est de gagner et non de participer. Le sport s'est engagé au fil du temps dans une dimension uniquement compétitive et non plus participative. En effet, seul le médaillé olympique, qui aura écrasé ses concurrents, entrera dans l'histoire (et le reste du podium à moindre mesure) et sera adulé par ses paires. Le Gaming s'est engagé sur le même chemin. Depuis quelques années, une multitude de joueurs ne jouent plus pour s'amuser mais pour gagner. C'est ainsi que l'eSport est apparu, discipline à mi-chemin entre les jeux-vidéos et la compétition sportive.
Le logo des World Cyber Games, avec une copie des anneaux utilisée au service de l'eSport
Il peut sembler ridicule de se demander si Counter-Strike : Global Offensive est un jeu eSportif ou non, mais il n'en est rien. En effet, il est nécessaire d'étudier différents aspects pour qualifier le FPS de VALVe ainsi, d'autant plus que League of Legends, Defense of the Ancients 2 et Starcraft 2 ont modifié la définition empirique. En effet, les éditeurs de ces différents jeux ont simplement su s'adapter à l'évolution du sport moderne pour populariser leur jeux en prenant compte une variable récente. Fondamentalement, un jeu eSport doit présenter quatre attributs calqués sur la définition du sport :
- Simple et accessible à tous
- Jeu tourné vers la compétition
- Règles universelles appliquées par les compétitions
-Egalité entre les participants
Cependant, un nouvel attribut est apparu, celui du sport-spectacle. En effet, chaque événement sportif doit marquer les esprits. Ainsi, Pékin avait impressionné la planète entière lors de sa cérémonie d'ouverture, la finale de Superball franchit chaque année un nouveau pallier en invitant des stars et la coupe du monde de football en 2010 a été inaugurée avec un concert de Shakira. Au-delà de la performance des participants, un environnement exceptionnel est mis en place.
Riot a parfaitement compris l'intérêt de marquer les esprits et la création des LCS avec une finale mondiale en est l'exemple typique. Pour Defense of the Ancients, VALVe a choisi de mettre en place son propre tournoi dont la dotation défie l'imagination avec plus de 2 millions de dollars. Blizzard est resté longtemps en retrait, mais Starcraft 2 prend le même chemin comme en témoigne les WCS. Cependant, il ne faut pas oublier l'importance du gameplay qui produit lui-même du spectacle. Dans chacun des jeux pré-cités, un joueur peut retourner une situation en exécutant une action défiant la réalité et enflammant le public.
Le Staples Center à Los Angeles, futur lieu de la finale des LCS pour League of Legends
Counter-Strike : Global Offensive semble largement répondre aux quatre attributs fondamentaux. En effet, il s'agit d'un FPS où l'objectif est de vaincre ses adversaires et qui est joué en compétition depuis ses débuts. Différentes organisations comme l'ESL et la DreamHack se sont accordées sur quelques règles universelles pour que les joueurs soient toujours dans les mêmes conditions. Enfin, la triche est proscrite et quiconque ose franchir la ligne s'expose à des sanctions. Mais qu'en est-il pour le sport-spectacle ?