En 2010, Level-5 proposait Ni No Kuni, un jeu de rôle japonais avec une esthétique très agréable tirée des films d’animation Ghibli. Les studios de Miyazaki étaient d’ailleurs également au développement du titre et le public en parlait alors comme l’un des meilleurs rpg au monde. 8 ans après, Bandai et Level-5 revenaient pour proposer une suite intitulée Revenant Kingdom. Déjà disponible sur PC et PS4, Ni No Kuni 2 est désormais sorti sur Nintendo Switch ce 17 septembre 2021. Un portage qui s’est longuement fait attendre et qui, malgré quelques difficultés techniques, propose une bonne (re)découverte de l’histoire d’Evan.
- Genre : RPG, aventure
- Date de sortie : 17 septembre 2021 (pour la switch uniquement)
- Plateforme : PC, PS4, Nintendo Switch
- Développeur : Level-5
- Éditeur : BANDAI NAMCO Entertainment
- Prix : 59,99€
- Testé sur : Nintendo Switch
La découverte grand public d'un classique du J-RPG
Ni no Kuni 2 : L'avènement d'un nouveau royaume se déroule plus de cent ans après le premier opus. L’histoire, plutôt simple mais prenante, nous propose de découvrir un jeune roi, Evan, subissant son premier coup d'État. Condamné à s’enfuir de son château avec l’aide de Roland, le PDG d’une entreprise dans une dimension parallèle, il devra combattre des ennemis terrifiants à tête de rat mais également rebâtir un royaume avec ses alliés.
Après une cinématique d’introduction quelque peu surprenante (une bombe nucléaire dont la présence ne sera jamais expliquée au cours de l’aventure), on se retrouve à contrôler un haut dignitaire en costard cravate dans un monde coloré où les habitants ont des oreilles de chats. Un contraste très plaisant au final qui sublime l’histoire touchante du roi orphelin. Tout du long, on le verra alors évoluer pour devenir un vrai chef digne de ce nom. Dans ce royaume appelé Carabas, le terrible Ratoléon a réuni ses sbires maléfiques pour prendre le contrôle et détrôner Evan. Vous l’aurez compris, vous devrez fuir et affronter de nombreux ennemis pendant que le tutoriel du jeu vous apprendra à bien manier les différentes armes et compétences disponibles.
Si le premier opus de Ni No Kuni avait réussi à charmer les fans de Ghibli, la direction artistique de Revenant Kingdom s’en est inspirée mais marquera peut-être moins les esprits.
Les cinématiques et dialogues du jeu sont bien captivants mais il faut avouer que nous avons eu une certaine désillusion en entrant dans les couloirs souterrains de certains donjons. Quasiment tous identiques et ternes, les graphismes de la switch ne leur ont pas fait honneur du tout. Et c’est bien pire lorsque l’on découvre la world map pour la première fois sur la console de Nintendo. Le système est repris de JRPG classiques comme Dragon Quest, Final Fantasy ou encore Bravely Default : en mode chibi, nos petits personnages peuvent se déplacer sur l’immense monde pour découvrir des monstres, coffres et autres lieux importants. Malheureusement, les textures sur switch sont terriblement laides et on se hâte de trouver refuge dans un combat pour souffler un peu.
Quoi qu’il en soit, dans leur ensemble, les graphismes ne sont pas mauvais et même plutôt bien réussis sur la console hybride. Si l’on oublie la worldmap et les donjons insipides, le portage est bien plus beau que prévu. D’ailleurs, l’aspect d’un jeu ne fait pas tout et Ni No Kuni II a bien plus de qualités que de problèmes.
Un gameplay varié, simple et efficace
Toujours aussi féerique, le J-RPG propose une interface plutôt simple et ce n’est pas pour déplaire. On peut dire adieu aux menus incompréhensibles et aux centaines de sous-menu dont on a l’habitude avec ce genre. On pourra peut-être lui reprocher sa simplicité extrême, mais cela le rend accessible à tous, surtout sur cette console grand public. L’occasion au final de faire découvrir ce classique à toute sa famille.
Nous vous l’avons décrit plus haut : le scénario n’est pas très recherché mais il n’en reste pas moins intéressant et nous donne envie d’aller toujours plus loin. A vrai dire, le personnage d’Evan n’est pas assez charismatique (limite un peu barbant) mais Roland est là pour contrecarrer cela. Les autres personnages secondaires sont d’ailleurs assez attachants et leur présence est bien soulignée via les différentes cinématiques. Tout cela rend l’univers de Ni No Kuni 2 attachant et dépaysant au possible. On notera cependant une certaine fainéantise sur le doublage : si celui-ci est réussi haut la main, on ne l’entendra pas beaucoup pendant toute la durée du jeu. À l'inverse, les différents dialogues seront accompagnés des mêmes onomatopées encore et encore. Petit plus toutefois sur la vostfr et les très bons jeux de mots présents tout du long.
Côté musique, on retrouve l’admirable Joe Hisaishi (à la tête de la quasi-totalité des films Ghibli). Malheureusement, ses compositions sont parfois entêtantes de part leur répétitivité.
Pour ce qui est du gameplay, Ni No Kuni 2 propose une panoplie de différentes activités que l’on aurait eu du mal à imaginer dans un J-RPG. Outre l’exploration et les différents combats, il vous faudra parfois compléter des sortes de labyrinthes à énigmes comme dans Zelda par exemple, ou encore effectuer des combats militaires complexes. Le titre propose un savant mélange de fonctionnalités intéressantes et la plus importante est très certainement le Mode Royaume.
Le Mode Royaume est un aspect à ne pas négliger qui permet de bien avancer en récupérant une tonne de bonus pour l’aventure. En plus d’être un mode très agréable et ludique, il propose une gestion complète d’une ville qui évolue en fonction de ce que l’on fait (construction, recrutement de main d'œuvre, amélioration etc..) Cela permet également de récupérer des matériaux et de l’argent en fonction du niveau de vos bâtiments. Des bénéfices certains qui dépendent également de votre temps de jeu. La main d'œuvre elle-même peut être améliorée en passant des niveaux. Bref un système de progression supplémentaire dans le jeu qui rallongera la route vers le 100% du titre.
Ceci étant dit, l’amélioration de votre Royaume passe par le recrutement de nouveaux personnages, rendant alors les quêtes secondaires quasiment obligatoires. C’est bien dommage puisque les quêtes en question sont redondantes et inintéressantes au possible (combats ou livraisons non stop). Heureusement, d’autres petites choses peuvent être réalisées : l’exploration est fortement récompensée avec la tonne de loot sur la carte, l’apprentissage de nouveaux sorts vous permet d’aller toujours plus loin et de découvrir des endroits secrets, et vous pourrez bien évidemment trouver des Mousses sur votre passage. Ces petits esprits sont importants pour vos combats (ils vous aident à faire plus de dégâts par exemple ou à vous soigner) et vous pourrez les collectionner au fur et à mesure.
Ni No Kuni 2 dispose d’ailleurs d’une très bonne durée de vie si l’on essaie d’accomplir toutes les missions annexes et d’améliorer à fond son Royaume. En revanche, la facilité des combats combinée à un scénario un peu court pourront peut-être vous retenir d’acheter à plein tarif (59,99€) le titre sur Switch. Pour autant, il est bon de noter que le portage est de très bonne qualité : si les graphismes ne valent évidemment pas les versions PC et PS4, les animations sur la console de Nintendo sont impeccables, tout comme la maniabilité. Attention par contre aux chutes de framerates assez fréquentes.
On reprochera toutefois des temps de chargement bien trop présents (à chaque sortie de pièce, en début et fin de combat sur la world map etc…). Dernier point important : le prix peut être justifié par l'intégration de tous les DLC dans la version Prince's Edition sur Switch : de quoi vous régaler pendant des heures encore.
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