Fruit du travail du studio Level-5, Ni No Kuni est une série née au Japon en 2010. Les développeurs de Professeur Layton, Inazuma Eleven ou encore Yo-Kai Watch (licences sur la console portable de Nintendo) ont tout naturellement sorti le premier épisode sur la DS. Un spin-off est parallèlement sorti sur mobile.
Ni No Kuni : La Vengeance de la Sorcière Céleste, l'épisode qui nous occupe aujourd'hui, est apparu au Japon fin 2011 sur la PS3. Il aura fallu attendre début 2013 pour que le jeu soit "occidentalisé" et édité par Bandai Namco. Tout comme l'épisode fondateur, celui-ci comporte des cinématiques créées par le fameux studio Ghibli (Mon Voisin Totoro, Porco Rosso, Princesse Mononoké, etc.) fondé par le non moins fameux Hayao Miyazaki. Ces visuels reconnaissables entre mille rehaussés par les musiques de Joe Hisaishi (compositeur ayant souvent travaillé avec Ghibli) ont fortement contribué au succès du titre. Le jeu comporte bien évidemment d'autres points forts.
Très bien accueilli par la critique et les joueurs, "La Vengeance" revient aujourd'hui remastérisé sur PC, PS4 et Switch. C'est sur cette dernière plateforme que nous l'avons testé.
- Genre : JRPG
- Date de sortie : 20 septembre 2019
- Plateforme : PC, PS4, Switch
- Développeur : Level-5
- Éditeur : Bandaï Namco
- Prix : 59,99€
- Testé sur : Switch
Et Lumi fut
Oliver est un jeune garçon qui vit avec sa mère dans la petite bourgade de Motorville. Il passe son temps entre l'école et son ami Philip avec lequel il restaure une vieille voiture. Un soir, notre jeune ami se glisse hors de chez lui subrepticement pour rejoindre Philip, car la voiture est terminée. Ils l'emmènent le long d'un canal pour la tester. Oliver en prend le volant et, grisé par la vitesse, accélère de plus en plus. Tout à coup, une roue se détache et c'est la sortie de route. La voiture et son conducteur plongent dans le canal. Philip court pour sauver son ami, mais se tord la cheville. Apparaît alors la mère d'Oliver qui le cherchait après s'être rendu compte de sa disparition. Elle se jette à l'eau, le récupère et le ramène sur la berge. Tandis que le jeune garçon reprend connaissance, sa mère fait une crise cardiaque due à l'effort et s'écroule. On retrouve plus tard Oliver, orphelin, seul dans sa chambre à pleurer sur la peluche que lui a offerte sa mère. Ses larmes tombant sur sa peluche, elles lui donnent vie et la petite créature se présente sous le nom de Lumi, Grand Monarque Seigneurial du Peuple Fée. Il raconte au petit apeuré qu'il vient d'un Autre Monde (Ni No Kuni en japonais) dont un sorcier, Shadar, a pris le contrôle. Il lui explique ensuite que les deux mondes sont liés, notamment parce que chaque habitant de l'un a une âme sœur dans l'autre. Et si Oliver accepte d'accompagner Lumi dans son monde pour l'aider à défaire Shadar, il pourra peut-être trouver l'âme sœur de sa mère et trouver un moyen de ramener celle-ci à la vie. Pour cela, Oliver doit devenir un magicien. Une introduction pour le moins sombre mais néanmoins pleine d'espoir.
Le peuple de Shadar s'endort
Que faut-il à un magicien ? Tout d'abord une baguette et un grimoire. Le grimoire, Lumi le dégote sous la cendre dans la cheminée de la maison, ce qui prouve de fait son caractère magique puisqu'il n'a jamais brûlé. Il va rapidement devenir l'objet central de votre "sac sans fond", puisqu'il va regrouper tous les sorts appris, le bestiaire, des recettes, des cartes, etc. Quant à la baguette, une simple branche d'arbre fera l'affaire pour commencer. Premier sort à connaître et à mettre en application : le portail qui permet de passer d'un monde à l'autre.
Oliver et Lumi se retrouvent donc dans le monde de ce dernier, en presque tout point identique à celui du jeune garçon. Première différence : c'est un monde médiéval fantastique peuplé d'hommes et de femmes mais aussi de créatures plus ou moins (plutôt plus que moins d'ailleurs) féroces qui vivent dans les plaines, les forêts, les déserts et les montagnes. Il semble que leur seul but dans la vie, c'est de vous courir après pour vous attaquer. Pas hyper accueillants, les autochtones. Vous aurez bien évidemment reconnu les fameux mobs qui servent, comme dans tout bon RPG "à l'ancienne", à monter en niveau. Parfois, les arbres parlent, certains personnages sont des animaux... On retrouve toute la panoplie d'un monde dans lequel règne la magie. Enfin, dans lesquels elle régnait...
En effet, l'infâme Shadar prend plaisir à rendre les habitants apathiques en leur brisant le cœur et à éradiquer toute forme de magie autre que la sienne. L'une des premières tâches d'Oliver va donc consister à "récolter" des morceaux de cœur pour les "donner" à celles et ceux qui en manquent pour leur redonner leur joie de vivre. Pour parodier un slogan de la célèbre marque à la pomme : "Il y a un sort pour ça !"
#BalanceTonSort
La progression dans Ni No Kuni se fait comme dans tout RPG : le héros avance dans l'histoire tout en acquérant moult connaissances, pouvoirs et capacités au fil de ses pérégrinations et de ses rencontres. La touche Ni No Kuni, c'est la possibilité de s'adjoindre l'aide de "familiers" durant les combats. Ces alliés sont des créatures que l'on rencontre ici et là, qu'il faut capturer et apprivoiser. Elles peuvent se battre à la place d'Oliver en utilisant leurs compétences propres. De la même manière que le héros, plus elles se battent et plus leur niveau augmente, entraînant une montée en puissance et l'acquisition de nouvelles compétences.
Chaque combat se déroule dans une arène dans laquelle les protagonistes peuvent se déplacer librement. Les adversaires prenant place face à face, Oliver choisit s'il va se battre lui-même ou s'il va envoyer l'un de ses familiers au casse-pipe, ce qui sera le cas la plupart du temps. Le joueur choisit ensuite entre porter une attaque simple, un coup spécial, un sort, se défendre, etc. Les options changent bien entendu selon le combattant. Certaines actions ont un système de temps de recharge, c'est-à-dire qu'il faut attendre un petit moment avant de pouvoir exécuter la même action. De même, les familiers disposent d'une jauge d'endurance qui diminue automatiquement durant les affrontements. Il faut y garder un œil pour les rappeler avant qu'elle ne tombe à zéro sous peine de défaite.
Comme souvent, dans un RPG, les sorts consomment du mana qui s'épuise plus ou moins rapidement selon la puissance du sort employé. Heureusement, les ennemis lâchent des orbes durant le combat, ce qui permet de récupérer de la vie avec les vertes et du mana avec les bleues. Enfin, "heureusement"... Lorsqu'il est possible de les attraper avant qu'elles ne disparaissent, parce que l'arène est relativement grande. C'est d'autant plus rageant lorsqu'un boss défait lâche un orbe doré, celui qui redonne toute sa vie, et que la cinématique de fin de combat se déclenche alors qu'Oliver est à 2 mètres de lui (oui, c'est du vécu).
Les ennemis sont visibles sur la carte du monde lors des déplacements, ce qui permet de tenter d'y échapper si on le souhaite. Parce que les bébêtes sont nombreuses, très nombreuses même. Ainsi, un simple voyage entre deux points d'intérêt peut rapidement virer au parcours du combattant. Et la vie pouvant diminuer vite, il suffit parfois d'un simple mob (le cinquième d'affilée par exemple) pour mourir.
The Wandering Wand
Au fil de l'aventure, Oliver va croiser le chemin de toute une ribambelle de personnages. Certains vont l'aider dans sa quête, d'autres vont lui mettre des bâtons dans les roues. Malgré une durée de vie honorable d'une bonne soixantaine d'heures pour suivre l'histoire de bout en bout, les développeurs ont cru bon d'augmenter la durée de vie artificiellement en ajoutant des quêtes annexes. Loin d'être intéressantes, on se retrouve à faire la plupart du temps des allers-retours pour aller récupérer des objets et les restituer à leur propriétaire. Il est possible aussi de remplir des quêtes de chasse. Toutes ces tâches sont regroupées sur un tableau dans chaque village.
Plutôt que de suivre immédiatement le cheminement prévu par les développeurs, celles et ceux qui le désirent peuvent se lancer d'abord dans la visite du monde de Lumi car celui-ci est accessible dès le début de l'aventure. On reste bien entendu loin de la liberté d'action d'un Breath of The Wild, mais parcourir le monde (et combattre des mobs) peut se révéler gratifiant tant l'environnement est un ravissement pour l'œil. Le travail exécuté par le studio Ghibli est magnifique, comme d'habitude, a-t-on envie de dire. On a parfois l'impression de suivre un véritable anime. Les cinématiques et leurs musiques rythment le jeu sans prendre trop le pas sur le jeu proprement dit. Le mieux reste que les transitions des cinématiques vers les parties de gameplay se font de la plus belle des manières, sans rien y perdre en matière de qualité de graphismes et d'animations.
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