L'Autorité de la Concurrence (chargée d'éviter les monopoles commerciaux) a infligé une amende à Sony de 13.5 millions d'euros le mois dernier. Le géant japonais a été épinglé pour sa politique commerciale au niveau des manettes de la console, une politique visant à empêcher ses concurrents de se développer.
Le patch qui a tout changé
En novembre 2015, Sony a sorti un patch sur toutes ses consoles, visant à lutter contre les contrefaçons des manettes de PS4. Sur le principe, il n'y a rien d'illégal, mais ce patch s'est aussi mis à affecter les manettes d'autres fournisseurs concurrents, dont les produits étaient parfaitement légitimes sur le marché. Leurs produits étaient également affectés par ce patch, entraînant des déconnexions intempestives pendant les sessions de jeu, ce qui affectait leur image de marque, car les dits produits passaient pour des manettes de mauvaise facture.
L'image ci-dessous illustre bien cette différence (même si le design peut rappeler la manette d'une console concurrente). Les joysticks et la croix directionnelle ne sont pas positionnés au même endroit et les gâchettes sont différentes. Quant au logo playstation, il ne s'agit pas de faire passer la manette pour une manette "officielle" mais juste d'indiquer au client que cette manette est compatible avec la Playstation 4. Cet exemple a été choisi pour son côté visuel, mais d'autres offres légitimes peuvent avoir des différences bien plus subtiles.
Une simple erreur ?
Les conséquences de ce patch auraient pu être considérées comme un simple bug, mais l'attitude de Sony à côté laisse penser que si ces conséquences n'étaient peut être pas volontaires, la marque n'a rien fait pour y remédier. Malgré de multiples demandes, le géant japonais a refusé l'accès au programme de licence Sony, un programme accessible aux entreprises partenaires de Sony. Leur argument était que cet accès n'est accordé que selon la bonne volonté de l'entreprise, et qu'ils n'avaient aucune obligation à l'accorder aux fabricants concurrents.
L'Autorité de la Concurrence a jugé que seul l'accès à ce programme aurait permis aux autres fabricants de corriger les problèmes de déconnexion, et que leur refuser cet accès était une entorse aux lois sur la libre concurrence, permettant à Sony de se créer un monopole sur ce marché. Le géant japonais n'a pas fait de commentaires suite à cette décision de justice.