Des compagnons, il en existe pour à peu près tous les goûts dans Baldur's Gate 3. Et si la plupart des joueuses et joueurs ont eu un coup de foudre pour Karlach ou Ombrecoeur, il en est une poignée d'autres qui ont choisi de donner sa chance à Lae'zel, une Githyanki pour le moins rustre et agressive de prime abord. Malheureusement, cela n'aura pas porté ses fruits pour un joueur qui a récemment fait par de sa déception... Une déception que j'ai choisi de mettre en perspective avec les scènes auxquelles j'ai eu droit en liant mon personnage à ce personnage peu commode.
La déception ultime d'un joueur dans Baldur's Gate 3
C'est dans un fil de discussion lancé sur Reddit quelques jours plus tôt que SleepCoachJacob a fait part de son immense déception à l'égard de la fin de Baldur's Gate 3 à laquelle il a eu droit. Plus précisément, il y décrit la fin brutale que son personnage a subi après s'être lié d'amour avec Lae'zel.
Il y explique brièvement qu'après avoir réussi à atténuer l'agressivité de cette Githyanki au point qu'elle eut ouvertement dit à son personnage qu'il était "son monde", son être le plus cher en fait, il est tombé de très haut lorsque l'un des personnages a du se dévouer pour devenir un flagelleur mental pour pouvoir vaincre le Cerveau infernal. Cette tâche aurait pu incomber à Orpheus, le prince Githyanki qui était enfermé dans le prisme d'Ombrecoeur, mais les choses ne se sont pas passées comme prévues...
Au lieu de laisser le prince devenir un "Ghaik", un flagelleur mental, Lae'zel est intervenue en s'écriant que ce n'était pas possible, pas pour un Githyanki de si haute lignée et sur les épaules duquel l'espoir de tout son peuple repose. Après cela, elle a demandé au personnage de SleepCoachJacob d'endosser ce fardeau, ce qu'il a accepté... Après tout, l'amour est plus fort que tout, n'est-ce pas ?
Malheureusement, après la défaite du Cerveau infernal Lae'zel a expliqué qu'il n'était pas possible pour elle de partager sa vie avec un flagelleur mental. Et si ce choix a été dur à avaler pour ce joueur, c'était sans compter sur le fait que sa bien-aimée virtuelle s'est par la suite envolée sur le dos d'un dragon rouge en direction de la Mer Astrale... accompagnée d'Orpheus ! En se liant avec Lae'zel, le personnage de ce joueur a tout perdu : l'amour, sa forme humanoïde et bientôt son esprit comme l'impose la transformation en Ghaik. Une déception fort compréhensible, quoiqu'un peu simpliste résumée comme ça... !
Lae'zel : est-elle condamnée à décevoir les joueurs ?
Lorsque j'ai lu ce fil de discussion, cela m'a pas mal amusé puisque j'ai moi-même fait en sorte que Lae'zel soit la compagne de mon personnage durant ma toute première partie, en août dernier. Et si vous avez déjà lu mon article qui parlait en détail de cette Githyanki, vous savez à quel point j'apprécie son développement narratif fort peu commun.
Contrairement au joueur mentionné dans cet article, lorsque Lae'zel a demandé à mon personnage d'endosser le fardeau d'être un flagelleur mental pour sauver le monde eh bien... j'ai refusé. J'ai même réussi à la convaincre, ainsi qu'Orpheus, que c'est ce dernier qui doit sauver le monde. Parce que c'est son devoir en tant que prince, et que nul autre que lui ne peut mener cette tâche à bien. Et devinez quoi ? Ils ont accepté ! A reculons, certes, mais Orpheus est effectivement devenu un Ghaik.
Une fois le Cerveau infernal vaincu, les scènes d'adieu se sont jouées et est finalement venu le tour d'Orpheus et Lae'zel. Transformé en flagelleur mental, le prince des Giths a préféré opter pour le suicide avant que sa sanité ne s'évapore à cause de sa nouvelle forme. Il m'a demandé de mettre fin à ses jours, j'ai vainement cherché une solution alternative avant de finalement accepter de lui planter ma lame dans le coeur afin de lui accorder une fin digne et honorable.
Lae'zel de son côté était triste, très triste, évidemment puisqu'elle a vu tous ses espoirs en Vlaaakith s'évaporer, avant de voir ceux qu'elle avait placés en Orpehus disparaître aussi. Mais sa force de caractère a rapidement pris le dessus, et j'ai eu le choix : lui demander de rester aux côtés de mon personnage pour toujours comme elle l'avait laissé entendre durant un coucher de soleil quelques jours plus tôt, ou bien la laisser "faire son devoir".
Et c'est à cet instant que tout le sens de la quête de Lae'zel, et de sa narration plus globalement, a pris tout son sens. Aurais-je du faire en sorte que mon personnage fasse preuve d'un égoïsme évident emprunt d'un immense amour à l'égard de la Githyanki au détriment de sa dévotion absolue pour son peuple, et le peuple Gith lui-même qui serait resté à jamais sous le joug de Vlaakith, ou bien la laisser libre de son choix ultime sans avoir à choisir entre deux amours absolus : mon personnage ou son peuple ?
J'ai choisi de la laisser devenir l'héroïne dont son peuple avait besoin, et elle s'est envolée sur le dos d'un dragon rouge en direction de la Mer Astrale, seule et déterminée à défaire Vlaakith et libérer les Githyankis. Cela peut paraître semblable à la scène du joueur mentionné dans cet article, mais il n'en est rien : le baiser et le regard d'adieu que se sont échangés les deux personnages en disaient long sur les sentiments qui les liaient. Presque comme un remerciement de la laisser être plus qu'une compagne aimante, Lae'zel est partie seule rejoindre les siens. Seule oui, mais aimée et aimante. Ainsi, non Lae'zel n'est pas une déception ambulante. Il suffit, comme souvent, de faire les bons choix... et d'aller au bout de ceux-ci : les Githyankis nourrissent une haine viscérale des Ghaiks puisque ce sont eux qui les ont réduits en esclavage, qui aurait pu penser un instant que cette histoire finirait bien en se transformant en flagelleur mental ?