Photo : LoL Esports
La phase de poules des Worlds 2022 est terminée et on connaît désormais l'identité des 8 équipes qualifiées pour les quarts de finale (top 8). Comme prévu, les superpuissances asiatiques (Chine et Corée) ont raflé la majorité des places à pourvoir et les autres, ont dû se contenter des miettes. L'Europe fait partie des miséreux et alors qu'on avait pas mal d'espoir après la première semaine du Main Event, Fnatic comme G2 ont totalement plongé, se faisant sortir dans des circonstances peu honorables avec 0 victoire à eux deux en 2e semaine.
Rogue a également connu une baisse de régime avec une seule victoire pour 3 défaites. Mais fort heureusement, les meubles ont été sauvés et l'équipe sera au rendez-vous des quarts de finale pour la première fois de son histoire. Mais avec une seule équipe dans le top 8 pour le LEC, doit-on sourire ou faire la grimace ?
Historiquement, on se situe dans la moyenne basse
* En 2011 le format était bien différent et il n'y avait que 6 équipes qualifiées pour les playoffs. Pour coller au mieux à la réalité on a donc pris comme référence le top 6.
Une seule équipe européenne en quarts, c'est comme l'année dernière (MAD Lions en 2021). Mais plutôt que de dire qu'on a fait aussi bien, il faudrait plus dire qu'on a fait aussi mal... Avoir un petit représentant du LEC, c'est dans la moyenne basse des Worlds. Cette dernière est de 1,75 qu'on aura tendance à arrondir à 2. Chacun utilisera le curseur qui lui convient le mieux, mais de notre côté, pour des Worlds réussis en Europe, il faudrait avoir deux représentants qualifiés pour les playoffs. C'est d'autant plus vrai lorsque notre région dispose de 4 slots, comme ce fut le cas cette année à cause du forfait de la région CIS (guerre en Ukraine).
Le bilan est d'autant plus sombre, que derrière Rogue, les autres équipes n'ont pas particulièrement brillé. Si on peut respecter le bilan de Fnatic (4-1 durant le Play-In puis 2-4 durant le Main Event), MAD Lions n'a pesé durant la compétition en se faisant éliminer dès la phase préliminaire... Avec au passage une défaite très sèche contre Evil Geniuses (0-3). Enfin, G2 Esports avait pris l'habitude de plutôt bien réussir à l'international. Des joueurs comme Jankos ou caPs avaient toujours réussi à voir les playoffs jusqu'à présent. Mais cette année, ce fut beaucoup plus compliqué et les Samouraïs ont terminé leur run avec une seule petite victoire (1-5). Ils sont derniers de leur poule et la qualification était très loin d'être acquise.
L'Europe, une région qui stagne
Ce qui est inquiétant pour l'Europe, c'est que le niveau de la région semble stagner. Il n'y a pas si longtemps que cela, le LEC arrivait à envoyer 3 équipes dans le top 8. C'était en 2019 avec Fnatic, G2 (finale) et Splyce. Pendant cette période, l'Europe rêvait en grand et pouvait même se targuer de faire jeu égal avec les ogres asiatiques que sont la Chine et la Corée. Cette même année, les Samouraïs avaient notamment remporté le MSI et battu à deux reprises SKT et Faker en Bo5. Pour la saison 2020, le classement officiel de Riot considérait même que l'Europe était la 2e meilleure région du monde, devant la Corée du Sud...
Depuis, de l'eau a coulé sous les ponts. Personne n'oserait prétendre que le LEC puisse rivaliser avec la LCK ou la LPL. L'Europe stagne et devrait se remettre en question. Mais que les fans n'accablent pas Rogue après leur future élimination en quarts ou en demi-finales. Odoamne et ses coéquipiers ont fait le job et sauvent l'honneur de l'Europe. C'est un système, des mentalités et un environnement qu'il faut blâmer et restructurer.