Initialement annoncé avant la sortie de Cyberpunk 2077, l'anime Edgerunners a mis du temps à sortir. Comme Cyberpunk 2077 a été une déception, et que les bonnes adaptations de jeux vidéo en anime se comptent sur les doigts de la main, il est légitime d'hésiter à le regarder, surtout si vous n'avez pas fait le jeu.
Synopsis
Cyberpunk: Edgerunners raconte une histoire indépendante, sur David Ramirez, un gosse des rues qui essaye de survivre dans Night City, une ville obsédée par la technologie et les modifications corporelles, avec les corporations qui règnent en maître. Après avoir presque tout perdu, il décide de devenir un cyberpunk, un mercenaire bardé d'implants cybernétiques, qui accomplit des missions aussi dangereuses que bien payées.
Critique (sans spoilers)
Le studio Trigger était certainement le meilleur choix possible pour ce projet, puisque ses animes ont beaucoup en commun avec la licence Cyberpunk : sexe, violence et étrangeté. On peut vraiment dire que le studio s'est lâché avec Edgerunners. Sans être au niveau d'un film d'animation, la réalisation est excellente à tous les niveaux, Night City est aussi dépravée que magnifique, le character design est aux petits oignons, et les scènes d'action sont très réussies. Les musiques sont très bien choisies, qu'il s'agisse de l'opening ou de l'ending, et les doublages sont de grande qualité, qu'ils soient en Japonais, en Anglais ou en Français n'y est pas pour rien. On retrouve aussi la touche artistique du studio, mais sans l'aspect un peu infantile de certains de leurs projets plus légers (Kill la Kill, Little Witch Academia). Il se distingue aussi nettement des animes habituels. Le plus impressionnant est certainement le respect de l'identité visuelle du jeu, avec de très nombreux éléments immédiatement reconnaissables, que ce soient les lieux, les armes, ou même l'interface. Soyez néanmoins rassurés, il n'y a absolument pas besoin d'avoir joué à Cyberpunk 2077 pour suivre l'intrigue et comprendre de quoi les personnages parlent. L'anime prend le temps d'établir naturellement l'univers de Cyberpunk pour le public. À plus d'un titre, il est aussi bien plus fidèle à la licence que l'est le jeu, qui a dû faire pas mal de concessions. Il vous faudra peut-être un peu de temps pour comprendre tout le jargon des personnages, mais cela fait aussi leur charme.
Les joueurs ne sont néanmoins pas oubliés, et ils ont droit à pas mal de clins d’œil en passant. Cyberpunk Edgerunners va vraiment très loin dans la dépiction des thèmes liés à son univers, avec la misère, la décadence extrême et l'exploitation des habitants de Night City d'un côté, et l'attrait des plaisirs violents qu'elle offre via la technologie de l'autre. La nudité et le sexe sont omniprésents, voire banalisés, tout comme la violence arbitraire. Edgerunners parvient à donner un aperçu brutal d'une société dans laquelle presque tout le monde est armé, et dans laquelle la vie n'a que peu de valeur. Personne n'est à l’abri d'une mort grotesque et dépourvue de raison, à n'importe quel moment. Ces éléments font que Cyberpunk Edgerunners n'est absolument pas pour tout le monde. Public sensible, s'abstenir. En revanche, pour ceux qui apprécient ce genre d'ambiance, c'est une expérience incroyable. Si vous avez un doute, jetez un œil au bien-nommé Trailer NSFW, qui montre honnêtement à quoi vous attendre.
Écrite par CD Projekt Red, l'histoire de Cyberpunk Edgerunners s'avère intéressante et plaisante à suivre, avec quelques personnages attachants, même si elle est plutôt courte. Comme il n'y a que 10 épisodes, elle va à l'essentiel, mais sans se précipiter. On peut néanmoins lui reprocher de ne jamais vraiment nous surprendre, et on peut voir arriver les événements à des kilomètres, surtout pour les joueurs. Cela vient un peu ternir les derniers épisodes, d'autant que tout le monde n'apprécie pas la vision assez pessimiste qui imprègne la licence Cyberpunk dans son ensemble.