La célèbre licence de jeu sur table a inspiré d’innombrables jeux vidéo au fil des années, comme Diablo et Dark Souls pour n'en citer que quelques-uns. Mais nous allons plutôt nous intéresser ici aux jeux qui ont tenté de reproduire son univers médiéval-fantastique et son gameplay de groupe bien particulier, au format électronique et en vue isométrique. Il n'y a donc pas de Fallout ni d'action-RPG ici. Ce n'est qu'une liste assez courte des jeux que nous considérons comme les plus fondamentaux dans le genre à l'heure actuelle, ce qui ne rend évidemment pas justice au très vaste monde des RPG. Mais c'est un point de départ pour découvrir le genre.
Baldur's Gate Enhanced Edition
Ce jeu a probablement été le point d'entrée dans le genre CRPG pour toute une génération de joueurs. C'est le jeu qui a servi, et qui sert encore de modèle à beaucoup de nouveaux titres, ce qui montre qu'il a bien vieilli. Le premier titre offre néanmoins une immense liberté, puisqu’il propose de démarrer une aventure assez classique, sur la Côte des épées, avec une histoire qui se dévoile petit à petit, sans mettre le joueur sur des rails. Il est possible d'ignorer le scénario pendant de nombreuses heures, afin d'explorer les nombreuses zones découpées qui forment la carte du monde. On n'a pas non plus l'impression d'être l'élu destiné à sauver le monde, mais juste d'être une bande d'aventuriers qui tentent de déjouer un complot local. Dans tous les cas, avec ses nombreuses classes, des compagnons hauts en couleur au doublage improbable (Imoen est encore un mème, 20 ans après), et des tonnes de contenu à explorer, il y a vraiment de quoi s'amuser. Le jeu est en temps réel, avec une pause active, ce qui en fait un bon choix pour les joueurs impatients.
Baldur's Gate 2 Enhanced Edition
Le deuxième titre se concentre davantage sur l'histoire principale et ses personnages, et les enjeux grimpent fortement, mais c'est dans la logique des choses, et cela se fait naturellement, puisque c'est la suite directe. Les classes et les sorts gagnent aussi un peu en complexité, et le jeu est encore meilleur, même s'il a abandonné la recette de l'open world. On ne peut que vous conseiller de commencer par là, avant d'attaquer des titres plus modernes.
Si jamais vous adorez la recette et si vous en voulez davantage, vous devriez jeter un œil à Icewind Dale 1 et 2 Enchanced Edition, qui sont aussi les remaster de jeux de cette époque. On crée et prépare entièrement son équipe de 6 aventuriers, et on enchaîne les donjons et les gros combats afin de tenter de sauver les cités humaines, nichées entre les pics gelés du grand Nord. Il y a bien moins de liberté, et explorer le monde n'est pas une option, mais les combats, ainsi que les manières de les aborder, sont excellents. On pourrait aussi conseiller Planescape Torment, mais le style du jeu et la structure de l'histoire sont si radicalement différents, qu'on n'ose pas les mettre dans la même catégorie.
Divinity: Original Sin - Enhanced Edition et Original Sin 2 - Definitive Edition
Pendant que Larian Studios prépare Baldur's Gate 3, on peut s'intéresser à leurs premiers titres. L'univers n'est pas celui de Donjons & Dragons, mais les inspirations sont similaires. Ici, les combats sont au tour par tour, avec un système bien pensé à base de points d'action, assez facile à prendre en main. Il y a aussi une excellente gestion des interactions entre les sorts, les pièges et les éléments du décor, dont il vous faudra faire usage pour l'emporter. Couvrir vos ennemis de graisse pour les empêcher de vous foncer dessus est bien, mais utiliser une attaque de feu sur ces derniers pour les enflammer en prime est encore meilleur. Mais ce qui fait vraiment le charme de ce titre est qu'il est pensé pour le jeu en coopératif, puisque l'aventure comprend 2 héros principaux. Cela permet de se partager les rôles, mais aussi de débattre afin de choisir les réponses et les décisions lors des dialogues. Cela rend les combats un peu plus tactique aussi.
Le second titre, Divinity: Original Sin 2 - Definitive Edition, reprend un peu le même principe, mais avec une histoire plus ambitieuse et plusieurs héros prédéfinis et au caractère bien trempé, chacun avec une histoire et une aventure personnelle. Comme pour Baldur's Gate, si vous avez aimé la recette du premier, le second devrait vous ravir.
Pillars of Eternity 1 et 2 Deadfire
Si vous avez adoré Baldur's Gate et les RPG Obsidian, alors Pillars of Eternity est pour vous, puisque c'est leur prolongement moderne le plus pur, au point qu'on peine à lui trouver des éléments distinctifs par rapport à ses ancêtres, si on met de côté l'amélioration de l'interface. On retrouve les mêmes combats en temps réel avec pause active, et surtout un univers incroyablement riche et bien écrit. Si les nombreux dialogues et l'univers inédit ne vous rebutent pas, ces deux jeux sont des piliers (oh oh) actuels du genre. Le second titre innove cependant un peu plus, avec la gestion des voyages en navire, de son armement, de son équipage, et surtout des abordages. Jouer à l'aventurier (voire au piratage) des mers, et explorer des îles mystérieuses tout en poursuivant un gigantesque titan ne manque pas de charme.
On en profite pour vous conseiller un autre de leurs jeux, Tyranny, qui force à jouer un méchant, ce qui est plutôt rare dans les RPG classiques, qui ont plutôt tendance à nous obliger d'accomplir des actes héroïques. Ce n'est pas pour tout le monde, et il est plutôt court, mais c'est un bol d'air frais.
Pathfinder: Wrath of the Righteous
Il est bon de voir de nouveaux studios se lancer dans des projets ambitieux, et c'est à présent le tour d'Owlcat Games d'entrer en scène. Le studio débarque avec Pathfinder, qu'on pourrait décrire comme étant Donjons & Dragons, sans la licence complète. On retrouve donc pas mal d'ennemis, de classes et de races connues, mais ailleurs qu'en Faerûn. Pathfinder: Kingmaker a été leur coup d'essai, mais le jeu montrait l'inexpérience du studio, surtout avec le système de combat aussi riche et complexe qu'ils ont voulu créer. C'est pourquoi on vous conseille directement leur second titre, qui n'a pas de lien scénaristique avec le premier, et qui est un gros cran au-dessus à bien des niveaux. Le second titre a aussi introduit les combats en tour par tour qui se prêtent mieux au genre (de notre point de vue). C'est probablement l'un des RPG les plus riches en termes de builds de personnage, que ce soit pour créer quelque chose de RP, ou le gros bill ultime capable d'affronter les modes de difficulté les plus injustes.
L'aventure est incroyablement riche, avec des tonnes de dialogues, de quêtes et de possibilités, et le fait que votre personnage finisse par s'engager dans différentes voies mythiques, radicalement différentes, donne aussi d'excellentes raisons de refaire le jeu plusieurs fois, alors qu'il faut compter 100 à 150 heures et plus. Elles sont très satisfaisantes, à la fois pour le sentiment de puissance qu'elles offrent, mais aussi pour les interactions qui vont avec. Livrer la croisade contre les démons en incarnant un ange, ou une liche, voire un démon soi-même, n'a pas grand-chose à voir. Wrath of the Righteous intègre aussi la gestion de la croisade, avec un jeu dans le jeu, dont les mécanismes sont assez similaires à la défunte licence des Might & Magic : Heroes. Cette facette du gameplay peut néanmoins profondément rebuter, puisqu'elle n'a pas été intégrée ou pensée de la meilleure des façons possibles. Elle a néanmoins son charme.
Si vous vous interrogez à juste titre sur les raisons derrière l'absence de l'excellent Dragon Age: Origins, elles sont multiples. La première est l'absence d'un remaster officiel, il a donc pris un sacré coup de vieux à moins d'utiliser des mods. La qualité discutable des suites a aussi lourdement pesé dans la balance. Il mérite néanmoins une mention honorable dans cette page.