Divinity : Original Sin 2, ce sont plus de 700 000 copies vendues en un mois de commercialisation, plusieurs notes parfaites dans de grands médias internationaux et de multiples récompenses. Considéré partout comme l'un, si ce n'est le meilleur RPG de tous les temps, il se devait d'arriver sur consoles après un tel succès sur PC. C'est désormais chose faite : les joueurs Xbox One et PS4 peuvent à leur tour s'adonner aux joies des nombreuses quêtes se déroulant à Rivellon. Histoire de marquer le coup, cette version console a gagné le prix du "Meilleur jeu de rôle" à la Gamescom 2018.
- Genre : RPG
- Date de sortie : 31 août 2018
- Plateforme : Xbox One, PS4
- Développeur : Larian Studios
- Éditeur : Bandai Namco
- Prix : 44,99 €
Je suis le Cerbère de la Porte
Divinity : Original Sin 2 (DoS 2), c'est du vrai RPG, du pur et dur. Directement dérivé des jeux de plateau, il propose toutes les mécaniques du genre, notamment une gestion des personnages très poussée. On retrouve ainsi un système de création d'avatar complet puisqu'il est possible d'en créer "from scratch" (en partant de zéro) ou alors de choisir parmi les six persos préexistants, chacun ayant des caractéristiques modifiables à souhait et une histoire propre, histoire dont on pourra tenir compte ou non durant l'aventure. En effet, tous les protagonistes se retrouvent malgré eux au même endroit au même moment mais n'auront pas obligatoirement un destin commun. C'est le joueur qui décide, puisqu'une très grande liberté d'action vous est offerte. Il y a bien entendu une histoire principale et des quêtes secondaires à foison, mais le déroulé de la partie se fera au gré des choix que vous ferez. Charge donc à vous de suivre ou non les quêtes personnelles de chaque protagoniste. De plus, les développeurs ont eu la bonne idée de faire en sorte que, selon vos actions, certains de vos personnages pourront entrer en conflit. Chacun ayant un caractère bien trempé, les clashs pourront être nombreux. Vous aurez alors le choix de vous séparer de l'un d'eux et de le laisser partir vivre sa vie seul. Pour vous donner une idée de la liberté totale laissée aux joueurs par le studio Larian, il est tout à fait possible de tuer tous les PNJ rencontrés sans que cela ne bloque la progression.
Nous nous devons quand même de parler du scénario, pour celles et ceux qui n'en auraient aucune idée. À ce sujet, le lore de Divinity et des jeux qui composent la série est particulièrement dense et intéressant. Nous ne saurions trop vous conseiller de vous y plonger si vous êtes fans de Fantasy.
Voici les très grandes lignes de la trame de DoS 2. Dans le monde de Rivellon, la source, une forme d'énergie, peut être manipulée par les ensourceleurs. Grâce à elle, ils peuvent lancer des sorts et améliorer leurs compétences. Malheureusement, cette source semble aussi attirer les Anéants, des créatures maléfiques. Du coup, sous prétexte de protéger le monde, l'Ordre Divin cherche les ensourceleurs, leur met des colliers qui annihilent leurs pouvoirs et les enferment à Fort Joie. Ils sont regroupés dans cette prison afin d'officiellement les débarrasser de la source. Votre aventure va principalement consister à découvrir d'où viennent les Anéants, quel est cet Ordre Divin, quel est son rôle et d'où vient la source.
Es-tu le Maître des Clés ?
Ce sont bien entendu de nombreuses quêtes principales et secondaires que vous pourrez suivre. La trame principale peut elle-même s'appréhender de différentes manières. Dans DoS 2, il n'y a pas de bons ou de mauvais chemins, tout va dépendre de vos choix, de vos compagnons, des dialogues, du perso que vous dirigerez à tel ou tel moment, d'où une rejouabilité colossale. Une partie devrait durer environ 50 heures si vous ne traînez pas trop. Mais si vous multipliez cela par le nombre de persos que vous pouvez choisir comme principal et par le nombre de possibilités dans la trame du jeu, vous obtenez une durée de vie abyssale.
Comme nous l'avons vu, DoS 2 est un pur RPG. Ainsi, chaque personnage possède une race, une classe, des attributs, des capacités, des compétences et des talents. Il existe donc une infinité de possibilités et les fans de theorycraft trouveront leur bonheur sur le net afin de créer l'avatar qui leur correspond le plus. Ces caractéristiques vont par exemple influer sur les dialogues. Certaines possibilités de réponses n'apparaîtront ainsi que si votre personnage principal est de la "bonne race" et/ou possèdent la compétence adéquate (Intelligence ou Mémoire par exemple).
Le jeu propose bien entendu son lot de crafting et vous aurez tôt fait de distinguer ce qui vous est nécessaire et ce qui ne l'est pas, surtout pour vous éviter de remplir votre inventaire avec des babioles. Vous collecterez des recettes, surtout en lisant des livres, qui vous serviront à créer tout ce dont vous pourriez avoir besoin en matière de potions, pièges et autres joyeusetés. Cela nous amène à l'un des défauts du jeu : la gestion de l'inventaire. Nous savons tous que cet exercice est toujours une tannée sur console, une manette étant moins adaptée qu'une souris pour cela. Dans The Witcher 3, les développeurs avaient réussi à rendre la chose particulièrement aisée un utilisant par exemple des codes couleurs (vert si un équipement est mieux que celui qui est porté, et rouge s'il est moins bien). Les gars du studio Larian ont plutôt manqué leur coup, même si des améliorations ont été apportées. L'inventaire en lui-même est plutôt pratique puisque l'on peut faire un tri entre les consommables, les objets magiques, les livres et les clés, etc. On peut même envoyer un objet dans l'inventaire d'un autre perso. Mais pour équiper une arme ou un élément d'armure, vous devez sortir de l'inventaire, changer de perso, retourner dans l'inventaire puis équiper l'élément désiré.
Le menu des quêtes est lui aussi particulièrement obscur. Entre les quêtes principales, les quêtes secondaires, les quêtes de personnages, rien n'est clair. D'autant plus que certaines se croisent parce que des quêtes secondaires peuvent être nécessaires à l'accomplissement d'une quête principale. Il n'est pas aisé de s'y retrouver et ce menu aurait eu besoin d'être revu pour plus de clarté et de praticité.
On est venu, on l'a vu, et il l'a eu dans le cul !
Pour le reste de la maniabilité à la manette, c'est plutôt un sans-faute, même si les combats peuvent parfois être assez confus, surtout lorsqu'il y a de nombreux protagonistes. Il est possible grâce au joystick droit de vous rapprocher ou de vous éloigner du personnage sélectionné. Vous pouvez passer aussi en vue tactique, c'est-à-dire en vue de dessus. C'est très pratique parce que les combats dans DoS 2 sont particulièrement tactiques. Au-delà du fait qu'ils se jouent au tour par tour, le positionnement des personnages est aussi très important. En effet, il n'y a pas de possibilités de déplacement infinies et les sorts possèdent un rayon d'action défini. Certains éléments du décor ont aussi leur importance et peuvent apporter un avantage ou un handicap. Enfin, le "tir ami" existe et il faut utiliser certains sorts avec parcimonie si on ne veut pas, par exemple, enflammer l'un de ses compagnons. On aura bien entendu pensé à spécialiser ses personnages pour disposer d'au moins un tank, un sorcier et un soigneur.
Faisons enfin un point sur les apports de la Definitive Edition. Le moteur physique a été remplacé et apporte plus de rapidité et de clarté à l'action (4K supportée sur Xbox One X et PS4 Pro). Les surfaces et textures y gagnent aussi en définition. Par ailleurs, les développeurs de Larian ont expliqué que le portage du jeu a été l'occasion d'améliorer certains passages suite aux remontées de la communauté des joueurs. C'est ainsi la deuxième moitié du chapitre 2 ou tout le chapitre 3 qui ont été revus : level design amélioré, beaucoup plus de choses à faire, de nouveaux combats et de nombreuses nouvelles lignes de dialogue.
Au rayon difficulté, le tutoriel a été rallongé pour faciliter l'apprentissage des nouveaux-venus aux RPG et un nouveau mode de jeu a été créé, le mode Histoire qui permet de se focaliser sur la trame scénaristique du jeu.
Dernier point, et non des moindres, sur le multijoueur. La Definitive Edition conserve tous les aspects multi du DoS 2 "original". On retrouve tout d'abord le mode Arène, mode multijoueur par excellence. Il a lui aussi été amélioré par les développeurs. Les modes Deathmatch et Kill the King, jouables sur 13 cartes, s'accompagnent désormais de contenu solo. De nouveaux persos sont jouables parmi les 16 possibles.
Enfin, l'aventure Divinity: Original Sin 2 peut se vivre en co-op jusqu'à 4 joueurs. C'est d'ailleurs certainement le meilleur moyen de la parcourir. Que vous décidiez de suivre le scénario pas-à-pas ou que optiez pour le "nettoyage systématique" de carte, ce sont des heures et des heures de fun que vous partagerez avec vos amis tellement le jeu s'y prête. Certains y retrouveront peut-être même les souvenirs de nuits entières à jouer autour d'une table.