C'est toujours la même chose avec la chanson des Worlds. Quand on l'écoute et qu'on se plonge dans le clip pour la première fois, on se dit que Riot a déjà fait mieux. Que le son de l'année précédente était plus puissant, plus percutant. Qu'il avait le don de nous donner des frissons, là où celui de cette année ne parvient qu'à être plat. Au mieux. Et pourtant, au fil des écoutes, notre appréciation évolue. Une fois, deux fois, trois, et plus encore — notre oreille finit par entendre autre chose. La mélodie prend corps après répétition.
Burn It All Down n'échappe pas à cette règle — et c'est là finalement la force de cette chanson des Worlds : sa capacité à rester dans le fond de notre crâne, comme un refrain permanent, au point où on se rend finalement compte que notre jugement a changé. Un peu comme un bon whiskey, qui mature en fût de chêne, Burn It All Down risque de prendre un peu de temps avant d'atteindre sa quintessence. Mais, n'est-ce pas cela, finalement, l'apanage de la "chanson des Worlds" ?
L'excellence sur commande
Tous les avis convergent et divergent sur ce sujet — et c'est bien normal. Après tout, comme le dit l'adage :"Des goûts et des couleurs, on peut discuter mais pas disputer." Et cette maxime s'applique tout particulièrement à la musique. Comment juger objectivement d'une chose qui s'adresse à la subjectivité de chacun ?
Et surtout : comment en vouloir à Riot ? Râler sur l'instant, jugeant la chanson des Worlds claquée au sol avant même de la laisser maturer, n'est-ce pas une réaction à chaud qui mériterait de patienter ? Après tout, quand on pense à tous les bangers que le studio californien nous a livrés au fil des années, on se dit qu'on lui doit bien ça. On ne peut pas exiger d'eux qu'ils nous offrent l'excellence sur commande. Ou plutôt, on ne peut pas l'exiger immédiatement.
Mais Riot ne cherchent pas à produire un single, qui survivrait à peine quelques mois, avant de tomber dans l'ombre de ses prédécesseurs. Ils visent plutôt à offrir un son qui évolue et se bonifie, un hymne qui survit au temps. Et c'est là, finalement, le point d'orgue. Réussite après réussite, la "chanson des Worlds" est un défi toujours plus difficile à relever, et la communauté est désormais si grande qu'on ne peut espérer la contenter dans sa totalité.
On ne peut pas connaître le succès à tous les coups et, à chaud, Burn It All Down illustre sans doute ce propos. Mais réservons notre jugement final. Attendons quelques semaines, quelques mois, et on sera peut-être surpris de constater à quel point il a changé...