Photo : Royal Never Give Up
Sur League of Legends, être un poids lourd dans sa ligue régionale n'assure pas d'être un poids lourd à l'international et aucune équipe nord-américaine n'osera vous dire le contraire. Dominer sa région offre néanmoins l'opportunité de participer aux gros tournois que sont les Worlds en fin d'année et le MSI en milieu de saison. C'est l'occasion d'affronter les meilleurs joueurs du monde mais aussi de se montrer aux yeux de tous, alors que les fans ne regardent pas toujours chez leurs voisins. Cette année, le casting du MSI s'annonce comme d'habitude très relevé et la communauté va pouvoir découvrir pour la première fois des joueurs très prometteurs.
L'ADC de GALA
Les fans les moins assidus s'attendront peut-être à retrouver Jian "Uzi" Zi-Hao en botlane du côté de RNG. Mais cet ADC de légende a pris sa retraite en 2020 et l'équipe s'est reconstruite, petit à petit, pour trouver un ADC de GALA ! Elevé à l'école des tireurs chinois, il a appris des meilleurs et pourrait bien profiter de ce MSI pour se faire un nom à l'international et commencer à écrire sa légende. Il possède des mécaniques léchées, une capacité de tracking hors norme pour concentrer ses tirs sur les bonnes cibles et se place de manière exquise en teamfight. Il ne lui manque qu'un peu d'expérience, mais personne n'est parfait, surtout à seulement 20 ans.
Alors que les autres régions majeures ne jouent pas particulièrement autour de leur ADC, GALA bénéficie lui du soutien de son équipe qui n'a pas hésité à baser son jeu sur lui durant les playoffs de la LPL. Retenez bien son nom, c'est peut-être lui le meilleur ADC du tournoi et on devrait en entendre parler. Kai'Sa, Trsitana, Jinx... Il apprécie particulièrement les champions hyper-carry pour un maximum de dégâts.
Elyoya, le jungler facilitateur
Si nous connaissons déjà très bien Elyoya, le rookie du spring split 2021 du LEC, ce n'est pas le cas de tout le monde. Le jungler espagnol a débarqué sur la pointe des pieds chez MAD Lions avec une maigre expérience compétitive. Mais il a peu à peu pris ses marques pour s'affirmer comme l'une des pièces maîtresses de son équipe. Il possède un sens du jeu rare et se démarque également par sa consistance et une régularité étonnantes pour un rookie. Ce facilitateur de jeu n'a pas un style particulièrement spectaculaire, mais qu'est-ce qu'il est efficace ! Il enchaîne les rotations fluides pour être toujours là au bon moment et au bon endroit. Il a réussi son baptême du feu en Europe, voyons s'il fait coup double à l'international.
Avec pas moins de 12 champions joués lors du spring split, Elyoya pourra compter sur sa grande flexibilité pour briller dans toutes les circonstances. Ses qualités naturelles le poussent généralement à jouer des champions capables de contrôler le rythme de la partie en scalant, mais le jungler a une très grosse marge de progression et pourrait continuer à nous étonner.
StarScreen, la nouvelle sensation turque ?
La ligue turque a connu un regain d'intérêt cette année en Europe avec les bonnes performances de İrfan Berk "Armut" Tükek chez MAD Lions et dans une moindre mesure celles de Ersin "Blue" Gören chez SK Gaming. La Turquie a du talent à revendre et au-delà des deux joueurs déjà cités, on retrouve énormément d'anciens de TCL en LEC (Bwipo, Humanoid, Caps, MagiFelix...). Le vivier est riche et StarScreen pourrait bien être la prochaine pépite de la région. Il est jeune, il est bon et il est décisif. On vous conseille de surveiller ce joueur qui pourrait donner du fil à retordre au PSG Talon et MAD Lions s'ils ne font pas attention.
Le choc des Turcs entre Armut et StarScreen promet du lourd et la jeune pousse espère sûrement suivre les traces de son aîné. Tout comme lui, il apprécie les picks agressifs pouvant dominer en lane comme Renekton et Wukong. Avec plus de 85 % de victoire sur le crocodile en 2021, il connaît son pick sur le bout des doigts. Toujours prêt à sauter à la gorge de son adversaire devant un signe de faiblesse, son inexpérience pourra cependant lui jouer des tours s'il joue sans utiliser sa tête. Mais en cas de bonne performance, il pourrait peut-être espérer trouver une place en LEC s'il a du goût ou en LCS s'il a besoin d'argent.
Kazu, le plus français des participants
Nous n'aurons pas le plaisir de retrouver un Français au MSI, Steven "Hans sama" Liv passant à une petite game et un gros throw de la qualification. Mais un joueur possède cependant un gros lien avec l'hexagone et ce dernier, de manière étonnante, n'évolue pas en Europe ou en Amérique du Nord, mais en ligue japonaise ! Il s'agit de Kazu, le support de Detonation FocusMe. Il est né en France et parle très bien français, puisqu'il a fait toute sa scolarité chez nous. Certains y verront une pointe de chauvinisme, mais rien que pour ça on a envie de lui souhaiter bonne chance... Il en aura bien besoin au moment d'affronter Cloud9 et surtout DWG KIA dès la première phase de poule.
Pour finir de vous convaincre de le suivre, parlons un peu de son parcours atypique. Il a pris 3 fois sa retraite pour revêtir le costume de coach ou d'analyste, mais il est revenu sur les terrains à chaque fois. Il n'est plus tout jeune (26 ans), mais il n'est jamais trop tard pour découvrir sa première grosse compétition internationale en tant que joueur. Il ne devrait pas faire dans la dentelle et joue essentiellement des tanks (Rell, Alistar).
tinowns, le coup de poker menteur ?
Oui, nous avons un peu triché puisque tinowns a déjà joué un gros tournoi international... Il était aux Worlds en en 2014 avec KaBuM! e-Sports, l'équipe qui avait fait si mal à Europe et à Alliance. Depuis, 7 ans se sont écoulés. Il y a prescription, on a eu le temps de l'oublier et de lui pardonner et le Brésilien a disparu des radars. Il retrouve la grande scène à 23 ans et on espère qu'il saura réussir un nouveau coup d'éclat qui nous permettrait de patienter pendant 7 ans supplémentaires.
Blague à part, une statistique de ce midlaner a particulièrement retenu notre attention... Il possède un KDA de 36,5 sur Zoé en 6 parties (83 % de victoire). Il fait du très sale avec la Manifestation du Crépuscule et on a bien envie de la voir de nos propres yeux. Les joueurs de Zoé ne courent pas les rues, mais ce sont souvent des petits génies mécaniques. À titre de comparaison, Heo "ShowMaker" Su qui apprécie aussi beaucoup le champion n'a qu'un KDA de 13,8 avec en 9 parties cette année (78 % de victoire). La ligue brésilienne ne vaut pas la ligue coréenne, mais on check quand même pour voir.