Photo : LOL Esports
Le mois prochain se déroulera le Mid-Season International de League of Legends, plus communément appelé MSI. Il est de retour après un an d'absence, puisque l'édition 2020 avait été annulée à cause de la pandémie. Si cette dernière est toujours là, Riot Games a pris ses dispositions cette année et a choisi d'organiser la compétition en Islande. On aura l'occasion de voir tous les champions régionaux (Europe, Amérique du Nord, Chine, Corée, Vietnam, Turquie, Brésil...) s'affronter — à l'exception de la ligue vietnamienne, coincée au pays à cause de la crise sanitaire. Les équipes se battront pour la gloire et l'honneur, mais également pour assurer l'avenir de leur région et éventuellement augmenter leur statut. Le résultat du MSI influence en effet sur le long terme les répartitions du nombre de slots et des seedings aux Worlds.
Pour ceux qui ont la mémoire courte, l'Europe est toujours championne en titre du MSI. Puisque le vainqueur de la dernière édition (2019) est G2 Esports. Depuis, de l'eau a coulé sous les ponts et c'est MAD Lions qui représentera l'Europe cette année, après leur première titre régional de leur histoire. Ce sera sûrement compliqué de faire aussi bien que G2 puisque les lions retrouveront de très gros morceaux comme DWG KIA. Pour autant, alors que beaucoup de fans considèrent que G2 Esports reste la meilleure équipe d'Europe, c'est une occasion rêvée de prouver sa valeur à la communauté. Que peut-on espérer MAD Lions de ce MSI ?
Le minimum syndical : se qualifier pour la deuxième phase
Le MSI change très souvent de format et les organisateurs ne sont jamais avares d'innovations. Cette année la compétition se déroulera en 3 phases : 2 phases de poule et une phase de playoffs. Le tournoi débute en douceur et protège les régions majeures qui s'évitent. Les choses sérieuses commenceront vraiment durant la deuxième phase. Ce serait le minimum syndical pour MAD Lions que de se qualifier pour la phase 2. Pour se faire, il suffit de finir 1er ou 2e de sa poule qui est composée de :
- MAD Lions (champion du LEC)
- PSG Talon (champion des PCS)
- Istanbul Wildcats (champion de TCL)
- Pentanet.GG (champion de LJL)
Sur le papier le champion du LEC semble largement au-dessus. Alors que MAD Lions a déjà honteusement trébuché lors des derniers Worlds (éliminé par l'équipe turque SuperMassive où évoluait İrfan Berk "Armut" Tükek), les lions ne peuvent plus utiliser l'excuse de l'accident. Ils sont maintenant plus expérimentés et ne doivent faire qu'une bouchée des équipes issues des régions mineures.
L'objectif principal : se qualifier pour la troisième phase
La 3e phase réunira les 4 meilleures équipes du moment qui s'affronteront dans un bracket à élimination directe. Une poule unique sera constituée avec les 6 équipes qualifiées de la phase 1. Il faudra alors finir dans les 4 premières équipes de cette nouvelle poule pour obtenir son ticket pour la phase 3.
L'Europe fait partie du Big Four (Corée, Chine, Amérique du Nord et Europe). Elle a souvent du mal face aux représentants de la LPL et de la LCK, mais martyrise régulièrement les joueurs des LCS. Dans ce contexte, MAD Lions peut légitiment prétendre à une place dans le dernier carré. Une élimination en phase 2 reste possible et ne serait pas non plus catastrophique : en 2016 G2 Esports n'avait pas passé la phase de poule en finissant 5e du tournoi. Mais un tel résultat resterait une grosse déception et provoquerait sans aucun doute le courroux des fans.
L'objectif sous-jacent : prendre un maximum d'expérience
Au-delà des résultats, l'équipe doit essayer de prendre un maximum d'expérience. Le roster de l'équipe n'est pas très expérimenté à l'international et le MSI est une opportunité d'affronter de très gros joueurs, de repousser ses limites et d'apprendre à leur contact. Mis à part Marek "Humanoid" Brázda, aucun joueur de l'équipe n'a disputé une phase finale d'un tournoi international (Worlds ou MSI).
Ce n'est pas tous les jours qu'on peut affronter la machine Heo "ShowMaker" Su ou le jungler à trois poumons et deux cerveaux Kim "Canyon" Geon-bu. Pour être honnête, on ne voit pas dans quel monde MAD Lions pourrait battre en Bo5 DWG KIA ou le champion de la LPL — mais résister, prendre une ou plusieurs games, permettrait à MAD Lions d'emmagasiner beaucoup de confiance et de connaissances.
Les objectifs bonus : se faire plaisir et faire plaisir aux fans
Tout bon joueur de jeu vidéo sait également qu'en plus de la quête principale, il y a toujours des objectifs bonus. Cette année au MSI les MAD Lions pourront se faire plaisir tout en faisant plaisir aux fans s'ils arrivent à :
- Battre les champions de Turquie pour Armut qui rêve de briller face à ses compatriotes. Et MAD Lions a aussi une revanche à prendre contre la TCL.
- Prouver une nouvelle fois que EU > NA en battant Cloud9. Ce qui sera l'occasion de montrer à Luka "Perkz" Perković et Jesper "Zven" Svenningsen que l'argent ne fait pas le bonheur.
- Ne pas perdre 3-0 en finale, parce qu'on a déjà donné.