Photo : LoL Esports
Les Worlds 2020 de League of Legends sont terminés et la compétition a couronné Damwon Gaming. Mais à l'heure du bilan, il faut aussi parler des autres équipes au destin moins glorieux. Certaines ont déçu et n'étaient pas au niveau escompté, là où d'autres ont au contraire fait bonne figure. La rédaction a donc décidé de dresser le bilan de cette édition 2020 en passant en revue les équipes région par région. Aujourd'hui, nous finissons notre tour du monde avec la meilleure région (au moins dans notre cœur), l'Europe.
Bilan collectif
À l'issue des Worlds, les équipes du LEC peuvent avoir des regrets. Les 4 candidats européens n'avaient pas le même profil ni les mêmes ambitions, mais un point les réunit tous : ils sortent déçus de cette compétition et n'ont pas vraiment réussi à atteindre leurs objectifs. Pour les joueurs mais aussi pour les fans, c'est la soupe à la grimace. Cette édition 2020 ne restera pas dans les annales. Si les deux dernières années, Fnatic et G2 avaient réussi à enflammer la communauté, il n'y a pas eu cette fois d'incendie. C'est à peine si on a eu quelques étincelles. On fait un peu la fine bouche, mais il faut rappeler que l'Europe venait avec le statut de deuxième région du monde, lui offrant 4 représentants. Au regard de ce statut, on ne peut pas se satisfaire d'avoir seulement un demi et un quart de finaliste. D'autant plus que les deux équipes restantes se sont pris les pieds dans le tapis en beauté.
Cette édition est donc à oublier pour l'Europe. Ce n'est pas non plus alarmant et il y aura d'autres Worlds pour reprendre la marche en avant. Sauf qu'après la saison solide de la Chine et surtout le retour en force de la Corée, le statut de l'Europe est menacé. Elle n'aura peut-être pas les mêmes privilèges l'année prochaine. On peut tout de même toujours se consoler en se disant que EU > NA.
Bilan individuel
Ce qui est bien avec l'Europe, c'est que les 4 seeds se sont entendues pour faire des résultats proportionnels à leur classement régional. Parmi elles, MAD Lions a vécu des Worlds particulièrement compliqués. Vous ne les avez pas vu au Main Event ? C'est normal, parce que l'équipe composée de nombreux rookies s'est fait sortir durant la phase de Play-In, la phase préliminaire. Cette élimination est embarrassante sur le fond et la forme. Les équipes des régions majeures sont censées rouler sur les équipes des régions mineures, les fameuses Wild Card. Chaque année, on est pas loin de la boucherie. Mais en 2020, les turcs ont eu la peau de MAD Lions. Cette élimination est doublement historique : c'est la première fois qu'une équipe européenne échoue au Play-In et c'est la première fois qu'une équipe d'une région majeure perd un Bo5 contre une région mineure. La majorité de l'effectif découvrait la grande scène internationale et cette première fois a été très douloureuse. Les joueurs ont paru particulièrement fatigués à l'issue du tournoi mais espérons qu'ils ont appris dans la défaite.
Rogue n'avait quant à elle pas beaucoup d'espoir de voir les quarts de finale. La structure pour son premier mondial a été gâtée par le tirage au sort, qui a placé JD Gaming et Damwon Gaming (futur champion du monde) dans son groupe. Compliqué de se projeter plus loin avec ces deux mastodontes sur son chemin. On n'attendait donc pas grand chose de Steven "Hans sama" ( listen) Liv, seul Français de la compétition, et de ses coéquipiers. Le problème, c'est que malgré ça, on a quand même été déçu. Malgré une belle entame de tournoi avec une game parfaite, l'équipe n'a ensuite plus gagné un match. Elle finit dernière de son groupe, derrière le PSG Talon qui n'est pourtant pas une grosse équipe sur League of Legends.
Fnatic est peut-être l'équipe européenne qui sort la moins déçue de ces Worlds 2020. On dit bien peut-être, parce qu'au final elle aura aussi pas mal de regrets. En terme de résultats, la troisième seed n'a pas à rougir. Elle s'est qualifiée dans le groupe C où il y avait beaucoup de beau monde : Gen.G, LGD et TSM. Voir l'équipe en quart de finale n'était pas une évidence et c'est déjà une satisfaction. Comme les satisfactions sont rares pour le LEC cette année, ne boudons pas notre plaisir. Mais l'équipe de Martin "Rekkles" Larsson est ensuite tombée face à Top Esports, les champions chinois qui faisaient partie des grands favoris de la compétition. Un résultat somme toute logique, qui a cependant laissé un goût amer à tous les fans européens... Fnatic menait en effet 2-0 dans la série, avant de subir la révolte chinoise et de concéder le premier reverse sweep de l'histoire des Worlds. C'est bien dommage, mais on est quand même content d'avoir retrouvé un Rekkles agressif et d'avoir pu compter sur un Zdravets "Hylissang" Iliev Galabov décisif. Si tous les joueurs Fnatic avaient été à leur niveau, ils auraient certainement pu espérer un peu mieux... En tout cas, Fnatic a mis du cœur à l'ouvrage et on ne peut pas leur reprocher de ne pas avoir essayé.
Enfin G2 Esports a réussi un parcours honorable en se glissant dans le dernier carré de la compétition. Beaucoup d'équipes européennes seraient pleinement satisfaites avec une telle performance. Mais pour G2, vice-champion du monde en 2019, c'est un résultat presque "normal". Avec un effectif très expérimenté à l'international et des stars à tous les postes, la première seed du LEC pouvait viser plus haut. Le problème, c'est que Damwon Gaming était tout simplement injouable cette année. La machine coréenne était trop bien réglée et G2, comme l'intégralité des autres concurrents, a été impuissant devant son omnipotence. Dans ce contexte, difficile de blâmer un joueur en particulier. C'est presque triste à dire, mais cette défaite en demi-finale n'est ni honteuse ni surprenante. G2 fait moins bien que l'année dernière, mais c'est tout sauf illogique.