Photos : Lol Esports
Les Worlds 2020 de League of Legends continuent d'avancer. Si la lutte pour le titre reste indécise, 4 nouveaux compétiteurs ont été sortis du tournoi. Fnatic, Gen.G, DRX et JD Gaming se sont tous arrêtés en quart de finale, tombant face à plus fort qu'eux. Le bilan est contrasté pour ces équipes. Si certaines peuvent se féliciter d'être sorties des groupes, d'autres se seraient bien vues aller un peu plus loin. D'autant qu'au-delà du résultat, toutes ces équipes n'ont pas plié de la même manière. Pour vous, la rédaction tire le bilan des 4 équipes éliminées au premier tour des playoffs.
Fnatic, la fin de l'épopée fantastique
Parmi les équipes éliminées en quart de finale, Fnatic est sûrement celle qui nourrira le plus de regrets. La deuxième seed européenne avait son match bien en main contre Top Esports. Menant 2-0, elle avait fait le plus dur, alors que beaucoup ne leur donnaient aucune chance face à l'ogre chinois. Malheureusement, il a manqué un tout petit quelque chose et les Européens n'ont pas réussi à conclure. Ils ont baissé leur rythme de jeu au pire des moments, quand TES s'est au contraire réveillé. Fnatic sort donc de la compétition la tête haute. L'équipe a pris deux matchs face à l'un des grands favoris du tournoi et a caressé de très près le dernier carré. Elle peut être globalement satisfaite de son parcours. Notamment parce qu'avant ce quart de finale, elle a réussi à se sortir du groupe C, un des groupes les plus indécis du Main Event où se trouvait TSM, première seed américaine, Gen.G structure ancienne championne du monde (ex-Samsung) et LGD, l'épouvantail chinois du Play-In.
Individuellement, il y a aussi beaucoup de satisfactions. Le jeune jungler polonais Oskar "Selfmade" Boderek a été étincelant pour ses premiers Worlds. À un poste hyper important dans la méta actuelle, il a tenu la dragée haute à des joueurs du calibre de Kim "Clid" Tae-min, Han "Peanut" Wang-ho et Hung "Karsa" Hau-Hsuan. Zdravets "Hylissang" Iliev Galabov a également montré de très belles choses. Toujours très imaginatif, c'est souvent lui qui a tenu le gouvernail de son équipe. L'autre bonne nouvelle, c'est qu'on a enfin retrouvé le Martin "Rekkles" Larsson de la grande époque. Bien épaulé par ses coéquipiers, il a montré des fulgurances qui présagent du bon pour la suite. En revanche, Tim "Nemesis" Lipovšek a été globalement fantomatique sur la midlane. Son impact a été très limité et tout au long de l'année, son niveau de jeu a stagné. Incapable de se transcender pour l'évènement, il faudra se remettre en question l'année prochaine, s'il est encore là.
Gen.G, le syndrome de la page blanche
Gen.G se présentait plutôt en confiance face à G2 Esports. La structure coréenne, habituée aux championnats du monde avait fini première de son groupe (5-1). Mais face à G2 Esports, l'équipe n'a jamais existé. Sur le papier l'affrontement s'annonçait assez alléchant. Avec deux styles différents, on pouvait s'attendre à une rencontre serrée. Mais entre la froideur et le contrôle de l'équipe coréenne et la folie et le dynamisme de G2 Esports, il n'y a pas eu photo. La victoire de la première seed européenne a été totale et incontestable. Le 3-0 était cinglant et on sentait les joueurs de l'équipe coréenne totalement perdus et impuissants sur la carte. Acculés et incapables de répondre, les coréens sont presque sortis sans se battre.
Un quart de finale est un résultat plutôt honnête pour l'équipe. D'autant qu'elle tombe face à G2 Esports, les vice-champions du monde en titre. Ce qui est plus décevant dans son élimination, c'est la manière. Plusieurs joueurs avaient montré un niveau de jeu convaincant durant la phase de groupe. Park "Ruler" Jae-hyuk se montrait d'une efficacité robotique et Kim "Clid" Tae-min montrait que son jeu avait gagné en maturité. Mais les deux n'ont pas réussi à faire la moindre accélération durant la défaite en quart de finale. Gwak "Bdd" Bo-seong commence également à traîner une réputation d'éternel espoir. A 21 ans, il n'a jamais vraiment su être à la hauteur des attentes placées en lui. La comparaison face à Caps fait très mal.
DRX, tout était déjà écrit
Dès le tirage des quarts de finale, DRX savait que son match serait très compliqué. Il faut dire que Damwon Gaming fait très peur à tout le monde. L'équipe DRX était d'ailleurs très bien placée pour le savoir, ayant subi les foudres 3-0 des champions coréens lors de la finale du dernier summer split. Comment faire pour exister et faire douter Damwon ? Comment contenir les solo laners ? Comment permettre à Hong "Pyosik" Chang-hyeon de briller ? Comment punir le botlaner adverse Jang "Ghost" Yong-jun, considéré comme le maillon faible de son équipe ? La deuxième seed coréenne avait énormément de questions avant de se lancer dans ce duel de coréens. Malheureusement, elle n'a trouvé aucune réponse. Tout le monde ou presque avait prédit une victoire écrasante de Damwon Gaming, comme lors de leur dernier affrontement. Il n'y eu aucune surprise, et DRX n'a pas eu d'autre choix que d'accepter sa destinée.
Avec une défaite en quart de finale, la seconde seed coréenne aurait sûrement espéré mieux. Mais elle n'a pas été gâtée par le tirage au sort. Avant d'hériter de Damwon Gaming, l'équipe s'était aussi coltinée Top Esports en phase de poules. Avec un tel tableau, difficile de faire mieux. La logique a été respectée et DRX a gagné contre les plus faibles et perdus contre les plus fort. Elle n'a donc pas déçu pendant le tournoi et tous les candidats ne peuvent pas en dire autant. De plus, l'équipe est en train d'écrire les premiers chapitres de son histoire. La plupart des joueurs n'avaient jamais joué ensemble avant 2020. Montrer ce niveau de jeu avec les deux rookies que sont Pyosik et Ryu "Keria" Min-seo reste une performance honorable.
JD Gaming, une tragédie en 3 actes
Parmi les 4 équipes qui ont pris la porte, JD Gaming est sûrement celle qui a le plus déçu les observateurs. C'est aussi la seule qui a perdu contre un adversaire qu'on lui pensait inférieur. JD Gaming était en effet favori face à Suning Gaming. D'une part parce que c'était la deuxième seed chinoise contre la troisième et d'autre part parce que cette année, le bilan comptable du duel était très favorable à JDG : 4 victoires pour 1 seule défaite. Mais la réalité du terrain n'est pas celle des chiffres. Sur la Faille de l'Invocateur, c'est bien les joueurs Suning Gaming qui se sont montrés plus convaincants. Mise à part la première game remportée par JDG, les lions ont constamment pris le meilleur sur leur adversaire. Escarmouche après escarmouche, teamfight après teamfight, ils ont construit leur avantage et ne se sont jamais déconcentrés. Les 3 défaites se sont enchainées, toutes comparables.
Pour l'équipe de JDG, qui était considérée comme une des prétendantes pour le titre, cette défaite est très amère. Pas seulement parce qu'elle a perdu contre une autre équipe chinoise, mais aussi parce qu'au final l'écart était bien présent par rapport à Damwon Gaming et Top Esports, les autres favoris du tournoi. Ces deux équipes sont encore en course, pas JDG. On pourrait également mentionner sa défaite peu glorieuse en poule faces à PSG Talon. Du côté des joueurs, il n'y a pas beaucoup de satisfactions. Mise à part le toplaner Zhang "Zoom" Xing-Ran qui s'est montré intraitable du début à la fin, les autres joueurs n'ont pas vraiment marqué les esprits. Trop neutres, on attendait mieux. C'est surtout vrai pour Zeng "Yagao" Qi. Considéré depuis longtemps comme un des meilleurs midlaners chinois, il a cependant dû attendre ses 22 ans pour enfin goûter à un tournoi international. Il avait l'occasion de se faire un nom, mais il quitte le tournoi comme un anonyme. Et avec les Worlds, il faut mieux en profiter, parce qu'on ne sait jamais si on aura la chance d'y revenir...