Malgré le report de Cyberpunk 2077 du 17 septembre au 19 novembre 2020 sur PC, PS4 et Xbox One, le stream Night City Wire, repoussé au 25 juin en solidarité avec le mouvement Black Lives Matter, a été maintenu. Et il en a été de même des previews préalables destinées à la presse, pour notre plus grand plaisir. Le jeu sera également disponible sur PS5 et Xbox Series X dès leur lancement avec une mise à niveau ultérieure pour booster les performances sur les consoles next-gen, et devrait ètre porté sur Stadia, théoriquement en fin d'année.
C'est ainsi que nous avons pu jouer pendant 4 heures au prologue du RPG du studio polonais CD Projekt RED (The Witcher) dont le développement a tout de même débuté en 2012. Basé sur le jeu de rôle sur table Cyberpunk 2020 de Mike Pondsmith, qui a d'ailleurs participé à la conception du jeu, Cyberpunk 2077 propose comme on le sait une société dystopique dans un univers cyberpunk où les mégacorporations et les gangs font la loi au sein de Night City. Et c'est à travers un stream via Parsec que nous avons pu jouer directement sur les machines de Varsovie afin d'éviter toute fuite incontrôlée sur le jeu. Et maintenant, trêve de digressions et plongeons au cœur de Night City.
V comme... V
Notre premier contact avec Cyberpunk 2077 a consisté à choisir une voie parmi les trois proposées : Nomad, Street Kid ou Corporate. Les Nomads vivent en clan et errent librement dans les Badlands en pillant à droite et à gauche ce dont ils ont besoin. Les Street Kids, eux, appartiennent aux rues de Night City et la seule loi qu'ils respectent est celle du plus fort. Les Corporate, enfin, viennent du monde des mégacorporations dont ils savent contourner les règles et exploiter les secrets et les informations militarisées. Selon la voie choisie, vous aborderez différemment Night City et les événements qui s'y trament. Nous n'avions droit qu'à une seule voix durant cet aperçu et nous avons retenu pour notre part celle des Nomads.
Il nous a aussi fallu créer notre V, le personnage que nous incarnons et désigné par une simple lettre permettant d'en faire ce que l'on veut. À travers une interface légèrement différente de celle aperçue précédemment en vidéo et après avoir choisi son sexe, on peut en effet, outre les différents éléments du visage paramétrables (couleur de peau, coiffure, yeux, bouche, sourcils, nez, mâchoire, oreilles, sans parler des tatouages, piercings et autres cyberwares), décider de lui attribuer indifféremment une voix féminine ou masculine, comme l'organe sexuel de notre choix. On peut donc très bien créer un mâle barbu à la voix d'écolière et émasculé au profit d'un vagin, ou greffer un pénis (gros ou petit, ainsi que sa forme) à notre V féminine qui peut, pourquoi pas, être dotée d'une voix caverneuse.
Il en est de même de l'application d'une pilosité faciale comme du maquillage ou des ongles manucurés et vernis qui peuvent aussi bien être retenus pour un homme que pour une femme. Ce choix se justifie pleinement dans un univers où la frontière entre les sexes n'existe plus vraiment et où le corps est ouvert à divers implants cybernétiques. Aucune personnalisation n'est en revanche proposée au-delà du sexe et du visage du personnage, à l'exception de la possibilité de supprimer les tétons. Impossible donc de jouer un nain ou un géant comme un obèse ou un tas de muscle. De même, aucune classe à l'horizon. Sept points devaient enfin être répartis entre le corps (santé, endurance), l'intelligence, les réflexes, la technique et la cool attitude, jouant notamment sur le stress et la furtivité.
Après avoir abandonné notre clan pour suivre notre propre route, nous sommes entré en contact radio avec Willie McCoy, un autre Nomad de notre clan à qui l'on demande un dernier service pour trouver Jackie Welles, avec qui nous devons transporter un colis de contrebande à l'intérieur de Night City. Mais il nous faut pour cela traverser la frontière de la ville, ce que nous ferons sans difficulté après avoir soudoyé un garde. Alors que nous conduisions jusque-là, on cède alors le volant à Jackie et peu de temps après avoir passé la frontière, celui-ci prend la fuite alors qu'il est sommé de faire halte par des voitures de la NCPD qui lui barrent la route, le colis semblant être la propriété de la mégacorporation Arasaka. S'engage alors une course-poursuite où, en tant que passager, nous devons nous occuper de faire feu sur nos poursuivants pour pouvoir nous échapper, comme on peut le voir sur la vidéo ci-dessous.
Après un tutoriel justifié par un entraînement proposé par une puce de Militech que nous propose Jackie, et un bond de 6 mois pendant lesquels les deux coéquipiers ont rempli divers petits contrats, nous partons à la recherche de Sandra Dorset, une mission à laquelle on a déjà pu assister en vidéo, mais qui permet de tester le gunfight avec utilisation des couvertures. Nous avons ensuite pu rejoindre notre appartement où une vue imprenable sur Night City nous attendait dans l'ascenseur ainsi qu'une vidéo sur un nouvel implant d'Arasaka dénommé "Relic" promettant l'immortalité, un point qui s'avérera particulièrement important dans l'histoire de Cyberpunk 2077. Nous étions ensuite libres de suivre la quête principale ou d'errer dans le monde ouvert de Night City rempli de quêtes secondaires, comme par exemple la participation à des combats à mains nues, paris à l'appui.
Dans chaque district, des primes relatives aux petits crimes dont le NCPD n'a pas le temps de s'occuper sont à saisir et un fixer peut également nous procurer des jobs, un briefing nous accueillant lorsque l'on s'en approche. Il est donc important d'observer la carte ou son téléphone pour se tenir informé de ce qu'il y a à faire dans le coin. C'est à ce titre que Dexter Deshawn (Dex), lui aussi déjà présenté en vidéo, nous confiera une mission, elle aussi bien connue, consistant à récupérer un prototype de bot de combat volé à Militech par le gang Maelstrom que dirige Royce, et à aider Evelyn Parker, une Corporate, à dérober la puce Relic des mains de Yorinobu Arasaka en personne. Notre aventure nous aura aussi amené à rencontrer bien d'autres personnages hauts en couleur comme le docteur Viktor Vektor qui nous permet d'hériter de nouveaux implants cybernétiques, ainsi que Judy Alvarez, un membre du gang The Mox qui nous apprend à exploiter les BD (braindances), des enregistrements permettant de revivre certains événements vécus et enregistrés par d'autres personnes comme si nous y étions.
Que c'est beau une ville la nuit
Le moins que l'on puisse dire est que notre visite de Night City, dans l’État libre de Californie, s'est avérée plutôt enchanteresse. Il faut dire que cette ville tentaculaire et haute en couleur est un peu un personnage central du jeu, puisqu'elle participe grandement à donner au titre son essence cyberpunk. On sent clairement le poids des cybercorporations comme des gangs ainsi que les inégalités qui règnent ici. Night City est pleine de vie et s'y balader en voiture comme à pied est un plaisir. Les gens semblent vraiment vaquer à leurs occupations et les interactions en vue à la première personne avec les autres personnages sont convaincantes et travaillées. Au cours des conversations, notamment lorsque l'on est passager d'un véhicule, il ne faut pas hésiter à admirer la ville par la fenêtre.
Cette preview ayant eu lieu en streaming, nous ne pouvons toutefois que difficilement nous prononcer sur la qualité graphique du titre. Si celle-ci nous a paru de bonne facture sur les vidéos recueillies sur les machines des développeurs à Varsovie et que vous pouvez admirer ici, les images que nous avons eu devant les yeux lors de la preview étaient malheureusement d'une qualité réduite et elles souffraient ponctuellement de quelques lags ou d'effets de pixellisation. Nous avons notamment été surpris par un curieux effet granuleux de la peau en vue rapprochée ainsi que par l'impression d'être parfois face à des mannequins à cause de l'aspect peu trop lisse et brillant de certains PNJ, mais cela était peut être, en partie tout au moins, dû au mode de diffusion du jeu. Et puis il reste encore 5 mois pour peaufiner tout ça comme pour résorber les quelques bugs restants (nous n'avons rencontré que 3 d'entre eux au cours des 4 heures de jeu). Les animations, elles, sont en tout cas bien travaillées et donnent beaucoup de réalisme au titre.
Si la démo à laquelle nous avons pu prendre part était en VO sous-titrée en anglais, on nous a toutefois garanti que le jeu sortirait bien avec voix et textes en français. Cela tombe bien, car les lignes de dialogues sont nombreuses et les échanges entre les personnages sont légions. Plusieurs choix de réponses sont généralement proposés et celles-ci doivent parfois être fournies en temps limité, histoire de faire monter la pression. Sur le plan sonore toujours, on retrouve la classique radio dans la voiture avec possibilité de changer de canal. Pour poursuivre dans cette ambiance GTA, nous avons aussi voulu dérober le véhicule d'un conducteur qui passait devant nous, mais cela n'a pas été possible, car nous n'avions pas encore assez de points de force pour cela.
Le titre devrait en tout cas laisser beaucoup de liberté d'action, dans la veine de The Witcher 3. Rien ne nous a par exemple empêché de sauter du haut d'un immeuble ou d'écraser tout le monde dans la rue. Si, dans le premier cas, la mort nous a ramené à notre dernier checkpoint, le second a attiré les forces de l'ordre que nous avons semé en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. On nous a toutefois assuré que dans la version définitive, ce ne serait pas si facile. Rappelons encore une fois que l'expérience que vous vivrez dépendra de la voie que vous aurez choisie, mais aussi des statistiques de votre personnage et qu'il faudra donc aborder les choses en conséquence. De même, vous n'accéderez à certaines conversations que si vous remplissez certaines conditions. Et les choix de dialogue que vous ferez, comme vos actions, pourront avoir des conséquences immédiates ou plus tardives.
En revanche, si vos relations avec les gangs seront impactées par vos actes, vous ne pourrez pas rejoindre une faction ou une corporation spécifique. Concernant l'inspiration derrière Cyberpunk 2020, le RPG de table a été un point de départ important particulièrement au niveau du lore, mais beaucoup de culture pop est venue se mêler à tout cela. Ainsi, chacun des attributs a des capacités spécifiques qui en découlent et qui peuvent être mélangées et assorties comme bon vous semble afin de créer vos propres combos correspondant à votre style de jeu. Vous n'aurez donc pas à être simplement "netrunner", vous pourrez aussi être très agile et vous spécialiser dans les armes de poing de votre choix par exemple.
Hack 'n' Kalash
En tant que RPG, Cyberpunk 2077 offre en effet la possibilité de répartir les points acquis avec l'expérience dans les domaines de votre choix, eux-mêmes subdivisés en aptitudes à débloquer selon vos préférences à travers des arbres de compétences. De même, le jeu vous incite à l'exploration pédestre comme véhiculée (différentes vues sont disponibles ici, dont une vue interne immersive) avec la possibilité d'avancer le temps pour atteindre une heure donnée, à moins de mettre à profit celui-ci pour acheter du matériel auprès des marchands. On peut également en trouver en fouillant un peu l'environnement ou sur le corps des ennemis tombés à terre. Une limite de poids est tout de même à respecter, obligeant tôt ou tard à faire des choix. Une aptitude permet cependant de doubler le poids maximal transportable.
Parmi les objets bien utiles se trouvent bien entendu ceux permettant de se soigner : les inhalateurs "Bounce Back Mk 1" et "Max Doc". Très légers, ceux-ci peuvent être transportés en quantité suffisante pour faire face aux affrontements. Ces derniers reposent à la fois sur les armes à feu, avec un gameplay assez classique en la matière, et les armes de mêlée comme les katanas ou les fameuses Arasaka Mantis Blades. Et booster ses neurotransmissions permet ici de gagner en efficacité pendant quelques instants comme on peut s'en rendre compte ci-dessous.
Au corps-à-corps, le principe est identique avec ou sans arme : on peut parer, contre-attaquer, et asséner des coups rapides qui peuvent être parés par les ennemis ou des frappes lourdes dont il est plus difficile de se prémunir, mais plus longues à charger. Et il faut surveiller en permanence son endurance pour ne pas s'en retrouver à cours et impuissant. Si arme à la main cela fonctionne assez bien, nous avons toutefois trouvé les combats à mains nues un peu fades et manquant de dynamisme, avec une grande lourdeur dans l'action.
Les combats à bord des véhicules nous ont en revanche enchanté. Entre les fréquents virages du conducteur et les secousses dues au terrain, il n'est pas si évident d'aligner les cibles. Outre l'affrontement direct, le jeu propose aussi de miser sur la furtivité en saisissant les adversaires par-derrière et par surprise afin de s'en défaire de manière létale ou non, sans oublier de cacher ensuite les corps pour ne pas se faire repérer. Attention toutefois aux ennemis en rouge qui pourront échapper à votre emprise.
Le dernier élément majeur de gameplay réside dans le hacking. Une fonction de scan permet non seulement d'obtenir des informations sur les individus que l'on croise (force, armes, résistances, faiblesses, ...), mais aussi de repérer les différents éléments de l'environnement avec lesquels on peut interagir grâce à des quickhacks. Ces derniers permettent par exemple de prendre le contrôle d'une caméra, d'utiliser un écran pour distraire l'ennemi ou encore d'agir sur les cybercomposants de ceux-ci pour les faire surchauffer ou les pousser à lâcher une bombe. Durant ces opérations de hacking, le temps ralentit pour permettre d'agir sereinement. De plus, chaque hack représente un certain coût limitant votre marge de manœuvre. Le programme Icepick dont vous serez pourvu vous permettra toutefois de réduire ce coût.
On regrettera simplement ici que certaines méthodes de hacking ne soient pas plus clairement présentées. Il est en effet parfois un peu difficile d'en comprendre le principe. Mais une fois celui-ci saisi, il n'y a plus aucun problème. Enfin, l'utilisation des braindances s'avère bien efficace pour obtenir des informations. En analysant la scène vécue par une tierce personne, avec possibilité de rembobiner, d'avancer rapidement ou de faire pause afin de déplacer la caméra pour mieux observer les lieux et analyser les éléments qui s'y trouvent, y compris en vue thermique ou sonore, vous pouvez recueillir de précieuses données. Attention seulement à ne pas trop vous éloigner de la personne ayant enregistré la BD pour ne pas perdre le signal. Et pour mieux comprendre tout cela, quoi de mieux qu'une vidéo explicative ?
Voir la suite