Comme le football pour certains, l’esport pourrait être amené un jour à devenir une religion. Katowice - une bourgade polonaise dont le nom résonne à travers toute l’Europe pour l’impressionnant événement compétitif qu’elle accueille - serait dès lors à considérer comme l’un des lieux phares de ses pèlerinages.
Cette image vous ayant sûrement donné une idée de son importance, c’est dans la hype la plus totale que s’apprête à se dérouler la septième édition des IEM de Katowice pour Counter-Strike (24 février - 1er mars). Le temple, plus officiellement appelé la Spodek Arena, verra ainsi le nectar de ce que les 16 équipes engagées auront à offrir se matérialiser sur les écrans géants. De quoi écrire un bien joli morceau d’histoire…
Parce que les 10 meilleures équipes du Monde seront là
Et ce n’était même pas arrivé lors des Majors en 2019 ! Le fait d’avoir regroupé le big ten de la scène Counter-Strike assure déjà à ces IEM Katowice un niveau concurrentiel extrêmement relevé. Astralis, mousesports, Liquid, fnatic, Evil Geniuses, Na’Vi, Vitality, G2, FaZe et 100 Thieves : voilà un intéressant menu d’équipes redoutables, qui ne laissera pas insensible tout amateur de suspens et d’intensité.
Autres faits à noter en ce qui concerne les participants : il n’y aura pas de formation brésilienne circulant sur la scène de ces IEM Katowice, une première depuis 2015. Quant au reste des équipes présentes, toutes sont inscrites dans le top 30 mondial établi par HLTV, et nous ne doutons pas sur leur capacité - notamment NiP ou Mad Lions - à pouvoir poser des problèmes aux cadors du tournoi.
Parce que Mad Lions, la future révélation ?
Pilotée par l’ultra-expérimenté Hunden, un hargneux danois de 28 ans, Mad Lions va avoir l’opportunité de confirmer son excellente phase actuelle, et son statut d’équipe montante la plus dangereuse. Qualifiée via un tournoi européen, cette composition nordique aujourd’hui considérée comme la deuxième plus efficace de son pays - derrière Astralis et devant North ou Heroic - aura tout pour s’imposer comme l’équipe frisson de l’événement.
Parce qu’on pourrait assister à la consécration d’un nouveau numéro un mondial
Et si mousesports chipait la place de numero uno occupée par Astralis depuis novembre 2019 ? Cela n’aurait finalement rien de surprenant, tant les mouz jouissent d’une forme exceptionnelle et semblent inarrêtables. Quatre titres - CS:GO Asia Championship, ESL Pro League Saison 10, cs_summit 5, Ice Challenge - et une finale à l’EPICENTER 2019 : tel est le bilan des 5 finales consécutives disputées par karrigan et sa bande avant de débarquer à Katowice.
Si ces derniers parviennent à remporter ces IEM en dominant Astralis, ils pourraient dès lors occuper la tête du classement d’HLTV et devenir la seconde équipe internationale (sans majorité nationale) à le faire depuis FaZe en 2017 et 2018, à une époque où le clan évoluait avec un certain… karrigan. Tiens tiens.
Parce qu’Astralis peut se rapprocher encore et toujours de nouveaux records
Machines à titres, les Danois d’Astralis joueront gros sur ces IEM Katowice. Notamment un duel à distance avec fnatic, prenant pour fond leur nombre de victoires finales dans le passé de cette compétition. C’est simple : fnatic s’érige en recordman avec déjà trois trophées et l’exploit d’un back to back en 2015 et 2016. Exactement ce qu’entend réaliser Astralis, qui détient les versions 2017 et 2019 des IEM polonais. Suspens.
Parce qu’on ne sait pas quel visage arborera Fnatic
En parlant des Suédois de fnatic, il serait judicieux de préciser qu’ils n’ont ni disputé l’EPICENTER - clôturant l’année 2019 des compétitions Counter-Strike - ni le BLAST Premier (leur non-invitation ayant d’ailleurs fait beaucoup de bruit) datant d’il y a quelques semaines. Comprenez par là qu’après autant de temps loin du haut niveau des matchs officiels, il est très difficile de prédire l’avenir de ces importants favoris de base aux IEM Katowice. Le manque de rythme pourrait leur coûter cher, à moins qu’ils parviennent à entrer directement dans le lard de leurs futurs adversaires. Wait and see.
Parce que les Français de Vitality et G2
D’une manière générale, la France de Counter-Strike se porte plutôt bien. ZywOo est officiellement le meilleur joueur du monde et Vitality, malgré des signes d’irrégularité, pourrait frapper fort durant ces Intel Extreme Masters. D’un autre côté, G2 et son armada franco-serbe s’est récemment imposé sans encombre dans son groupe de BLAST Premier et aura beaucoup d’arguments à faire valoir en Pologne. Bon à savoir : aucun français n’a jusqu’ici remporté les IEM Katowice, la compétition ayant été auparavant glanée par des Polonais, des Suédois et des Danois. Une victoire de G2 ou de Vitality serait donc une grande première.
Parce que ce n’est pas un Major, mais presque
Le circuit compétitif de Counter-Strike est rythmé - en partie - par deux Majors annuels, organisés par des producteurs de tournois divers et variés, mais toujours soutenus financièrement par Valve, l’éditeur du jeu. Leur importance n’est pas contestable. Ce sont des tournois qui regroupent les meilleures équipes de la planète, ils sont très prestigieux, et en remporter un est directement affilié à de la consécration ultime.
Mais à côté de ces tournois légendaires, pourtant, subsistent des rendez-vous qui n’ont pas à rougir, qui peuvent exister et cohabiter sans la moindre pression. Comprenez par là que le passage aux IEM Katowice fait figure de baptême ou de communion pour toute structure de renom sur CS:GO. Logique : ce tournoi s’est fait un nom à la force de ses propres qualités : une arène folle, mais aussi des moments incroyables, des champions anthologiques qui ont gravé leurs parcours historiques dans le marbre.
Chaque année, d’aussi loin que remonte ce moment de partage intense entre les passionnés de Counter-Strike et ses joueurs emblématiques, le spectacle est incroyable. Alors en attendant d’assister aux deux prochains Majors (l’un étant prévu pour mai, l’autre en novembre), vous serez heureux de pouvoir assister à des affiches mémorables et d’assister au sacre du premier gros vainqueur de 2020 sur CS:GO.
Crédits photo : ESL