Sous le soleil de Los Angeles, s'est déroulée la deuxième édition des Rift Rivals EU vs NA. Les meilleures équipes du Spring split de l'Europe et de l'Amérique se sont affrontées afin de déterminer quelle est la meilleure région. Si la première édition nous avait laissé un goût amer dans la bouche, la deuxième a permis à l'Europe de corriger le tir et de montrer sa domination sur l'Amérique en l'écrasant 3 à 1 dans la grande finale. Retour sur cette compétition pas comme les autres.
EU > NA
Comme à chaque compétition internationale les taunts et diverses joyeuseries commencèrent avant même le lancement du tout premier match. Les Américains, fiers de leur victoire lors de la première édition, revenaient la tête haute, pensant repartir une nouvelle fois avec le trophée et la gloire. Il faut dire que la situation était à leur avantage, une des trois équipes qu'ils allaient affronter, Splyce, était très loin de leur niveau de jeu du Spring Split et semblait avoir du mal à s'adapter à la nouvelle méta.
Alors que la rivalité entre les deux serveurs fait rage depuis de nombreuses années, l'enjeu était de taille : la confirmation pour l'Amérique, la revanche pour l'Europe et surtout, la suprématie dans le chat Twitch. Dès lors, le vieux continent n'avait pas le droit de perdre une seconde fois. Ni une, ni deux, G2 et Fnatic se sont empressés de donner l'avantage à l'Europe en remportant les phases de groupes en ne perdant qu'un seul petit match (et accessoirement tous les matchs de Splyce). La machine était en route, le plan se déroulait comme prévu, et ils avaient donc le choix des affrontements lors de la grande finale.
Et là, c'est le drame… Les G2 perdent leur premier match et donnent donc l'avantage à l'Amérique. L'ambiance change, les NA > EU fusent à tout-va dans le chat et les Européens s'assoient devant leurs écrans, appréhendant la boule au ventre la suite de cette grande finale. Heureusement, les Fnatic, en digne représentant de l'Europe, prennent le deuxième match et permettent à leur région de revenir à égalité.
1-1, la balle est au centre, et c'est au tour de Splyce, avec toujours aucune victoire à son actif, d'entrer en scène contre la Team Liquid, menée par un DoubleLift on fire qui provoquait l'Europe la veille : « Si l’Europe en avait dans le pantalon, ils ne nous enverraient pas Splyce ».
Si l'on s'attendait tous a un stomp en bonne et due forme, la réalité fut totalement différente. Tel un serpent s'enroulant autour de sa proie, les Splyce n'auront laissé aucune chance à la Team Liquid, les asphyxiant jusqu'à leur dernier souffle. C'était probablement le plus beau et le plus important match des Rift Rivals. Le break était fait, et les Fnatic n'ont eu qu'a terminer le travail pour ramener le trophée à la maison et asseoir la domination de l'Europe sur le nouveau continent.
Pas d'enjeu majeur
Si on a tous adorer voir Splyce rouler sur Team Liquid, il faut avouer que les Rift Rivals n'ont pas eu le résultat escompté en terme d'audience. Un poil au-dessus d'une soirée classique de LCS NA mais en dessous d'une phase de playoffs, les Rift Rivals souffrent clairement d'un manque d'enjeu majeur. À mi-chemin entre le show et la compétition sérieuse, les joueurs ne veulent pas dévoiler toutes leurs stratégies mais ne sont pas non plus prêts à totalement faire le show avec des picks plus exotiques au risque de perdre et de s'attirer les foudres de leur région respective.
Nous avons certes eu quelques animations avec l'incroyable arrivée du désormais célèbre pigeon des LCS NA, des jeux entre les matchs, des concours de pompes menés par un démoniaque Romain Bigeard, et des 2v2 après la compétition. Malgré tout, le côté show des Rifts était loin de celui des All star, et le côté compétitif était à des années-lumières de celui que l'on a pu voir au MSI cette année.
Cette deuxième édition était clairement mieux réalisée que la première, mais il manque toujours ce petit quelque chose pour rendre les Rift Rivals aussi intéressants que les autres compétitions internationales de Riot. Peut-être qu'élire une seule équipe par région, composée de joueurs élus par le public ou de mettre un enjeu, comme un slot en plus pour les Worlds pour la région gagnante, pourrait permettre aux Rift Rivals de devenir la compétition majeure qu'elle devrait être.