Au commencement, il y avait la Dreamhack Summer 2011. Le Championnat de la saison 1, qui deviendra par la suite les « Worlds ». Huit équipes, trois Européennes, trois nord-américaines et deux asiatiques, pour un petit peu moins de 100 000 $ à gagner. C'est le premier tournoi majeur de League of Legends, alors que le jeu est encore officiellement en beta test. La participation des équipes asiatiques reste anecdotique pour l'instant : ils viennent à peine d'avoir accès au jeu, et n'ont pas de serveurs dédié.
Naissance d'une rivalité
Sans équipes Asiatiques, ce sont des Européens, plus créatifs, qui dominent le tournoi. Alors que les nord-Américains jouent encore avec un support et un mage ou un bruiser en bot, les Européens eux abusent de ce qui deviendra la meta classique durant des années : tireur + support. La finale se jouera entre Européens, puisque TSM, équipe NA la mieux classée, terminera troisième. Premier tournoi international, premiers vainqueurs, premiers vaincus : la rivalité est née, et le premier sang est pour l'Europe.
Malheureusement, les deux régions auront peu d'occasion de cultiver cette rivalité par la suite. Cloisonnées dans leurs championnats respectifs, elles ne s'affrontent que lors des compétitions internationales, où leurs rencontres seront décidées au hasard des tirages. Il devient alors primordial d'organiser un tournoi pour les départager, pour savoir qui d'EU ou d'NA est supérieur à l'autre. Enfin, jusqu'à la prochaine fois.
2013 : Bataille pour l'Atlantique
La question du face à face entre EU et NA ne date pas d'hier, puisque déjà en 2013, Riot décide d'organiser un tournoi qui oppose les deux régions : Battle of the Atlantic. Les cinq meilleures équipes des deux régions participent au tournoi, et chaque participant affronte l'équipe de l'autre continent ayant le même classement : numéro un contre numéro un, numéro deux contre numéro deux, etc.. L'affrontement entre les deux champions est celui qui vaudra le plus de points.
Les matchs commencent, et l'Europe prend l'avantage. Sur les quatre premiers matchs, seul TSM est en mesure de marquer pour les NA. Avec trois victoires pour une seule défaite, c'est du tout cuit pour l'Europe… Mais tout va se jouer au dernier match, qui vaut le plus de points. Et contre tout attente, les jeunes champions de Cloud 9 écrasent les Fnatic 2 à 0 en finale, et donnent donc la victoire à leur région.
- Amérique du Nord : 1
- Europe : 0
De 2013 à 2017 : la traversée du désert des NA
Après cette victoire sur le fil de l'Amérique du nord, on ne verra plus d'affrontement EU vs NA. En revanche, on assistera à la déchéance de nos adversaires lors de la majorité des évenements internationaux. Leur performance en devient presque comique : à chaque rendez-vous, ils déjouent les pronostiques en étant auteurs de résultats de plus en plus mauvais. Alors que l'Europe atteint régulièrement les demi-finales des Worlds (2012, 2013, 2015, 2016), les NA n'ont jamais dépassé les quarts de finale. En 2015, ils ne sortent même pas des poules…
Même son de cloche pour le Mid Season Invitational. Sur quatre éditions, ils ne sortent qu'une seule fois des poules, pour atteindre la grande finale, en 2016, où les CLG seront taillés en pièce par les SK Telecom. L'Europe se qualifie elle à chaque fois pour les phases finales, et atteint la grande finale en 2017, avec G2 Esports contre (encore) les SK Telecom.
2017 : les Rift Rivals
Avancons jusqu'en 2017. Riot remanie le circuit compétitif pour y introduire les Rift Rivals : l'Europe va enfin pouvoir prendre sa revanche ! Les G2 Esports, qui nous représentent, sortent d'ailleurs d'un MSI extraordinaire : ils ont tenu tête aux SK Telecom T1, alors champions du monde, en grande finale, tandis que les TSM ne sont même pas sortis des groupes. La compétition se jouera aux studios des LCS EU, les équipes NA auront donc la moitié du globe à traverser avant de jouer. Tous les analystes s'accordent à le dire : l'Europe vaincra l'Amérique du Nord, et les matchs ne seront même pas serrés.
Plus haut sont les espoirs, plus dure sera la chute. Les Europeéns se font pulvériser par leurs adversaires tout au long du tournoi. Ni les Fnatic, ni les G2 n'arriveront même à se qualifier pour la finale : ce sont donc des UoL fébriles qui affrontent des TSM, qui ne feront qu'une bouchée d'eux (3-0).
- Amérique du Nord : 2
- Europe : 0
2018 : les Rift Rivals, le retour
Un an plus tard, nous sommes une fois de plus sur le point d'affronter notre némésis. Plus d'excuse, plus de raison, plus de moyen de se cacher. Les Rift Rivals 2018 débutent demain, et nos représentants sentent la pression sur leurs épaules. Si les G2 Esports promettent de belles choses, les Fnatic semblent encore en phase de test de cette nouvelle méta, et les Splyce n'ont que deux pénibles victoires au compteur. Privés de Misfits en très grande forme, ce sera donc aux G2 et aux FNC de montrer qu'ils sont les vrais champions de l'Europe, et de porter leurs collègues de Splyce jusqu'à la victoire. De l'autre côté de l'Atlantique, les Team Liquid, les 100 Thieves et les Echo Fox caracolent en haut du classement, et semblent en meilleur forme que jamais : ils attendent nos champions de pied ferme aux studios des LCS NA, à Los Angeles. Difficile de dire pour l'instant qui remportera cette édition des Rift Rivals EU vs NA.
Mais une seule chose est sûre : EU > NA.
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