Débutée en 2015 sur Nintendo WiiU, la saga Splatoon a depuis eu le droit à une suite en 2017 et revient donc 5 ans plus tard pour un troisième épisode, forcément très attendu par une partie de la communauté. Est-ce que la licence réussit suffisamment à se renouveler avec Splatoon 3, ou est-ce que Nintendo nous a refait le coup de vendre un gros patch au prix fort ? On va voir ça tout de suite.
- Genre : TPS compétitif
- Date de sortie : 09/09/2022
- Plateforme : Nintendo Switch
- Développeur : Nintendo
- Éditeur : Nintendo
- Prix : 44,90€
- Testé sur : Nintendo Switch modèle OLED
Ripolinage de façade
Nouvel épisode, nouveau hub central, avec la place qui accueillera les nombreux splatfest de ce troisième épisode et dans laquelle vous pourrez aller faire vos achats d'équipements et laisser des dessins pour d'autres joueurs. Et s'il n'y avait pas eu cette introduction liée à la création de personnage, bien réalisée, on aurait du mal à croire que l'on est sur un jeu inédit, même les ralentissements de fou furieux dans ce petit centre-ville sont d'origine, présents depuis Splatoon en 2015. C'est assez symptomatique de l'expérience globale Splatoon 3, avec un univers et surtout un gameplay que l'on est content de retrouver, mais qui n'ont pas franchement pris la peine de se renouveler en 7 ans. On sait que chaque opus est un petit investissement sur l'avenir et que S3 accueillera beaucoup de mises à jour de contenu gratuites tout au long des deux prochaines années à venir, mais peu importe, il y a trop peu de nouveautés pour être pleinement convaincu.
Pourtant le charme étrange de la licence fonctionne toujours à plein tube et les parties en guerre de territoire s'enchainent avec plaisir, jusqu'à ce que l'on se retrouve coincé par les vieilles limitations présentes là aussi depuis 7 ans : si vous êtes assignés à un groupe de joueurs, il est impossible de s'en détacher ou de quitter le hall multijoueur normalement, la seule option étant simplement de relancer le jeu. Idem, dès qu'un joueur se déconnecte d'un match, tout le monde est renvoyé à l'accueil. Enfin, tant qu'on en est à citer les défauts présents depuis les origines de la saga, il n'existe absolument aucun chat vocal digne de ce nom intégré au jeu, il faut obligatoirement passer par votre smartphone et l'application dédiée, ce qui est toujours un non-sens complet. On note, comme d'habitude, des équilibrages apportés au rythme des parties et aux dégâts des armes pour laisser de la place aux nouveaux flingues, mais à moins de verser dans l'aspect compétitif et d'être vraiment fan de la licence, difficile d'y trouver son compte.
Poulpe fiction
On a quand même pu se faire les crocs sur le contenu inédit du jeu (le tour est vite fait côté PVP), en testant les nouvelles armes et les nouvelles attaques spéciales disponibles dans les kits d'armes vendus en ville. On est évidemment tombés amoureux du crabe robot, capable de balancer missiles et salves de peintures à l'infini pendant quelques secondes. Pour les armes traditionnelles, le Splatana est un excellent ajout au roster, par contre on est beaucoup moins convaincus par l'arc et son tir simultané de 3 flèches qu'il est possible de charger pour ne viser qu'une cible avec un coup dévastateur. Peut-être que son efficacité se révélera avec le temps lorsque des joueurs plus expérimentés se pencheront sur son cas, mais difficile de la favoriser par rapport à un sniper qui fait tout aussi bien le job.
Poursuivons sur le contenu du jeu avec le mode Salmon Run, là aussi avec quelques fonctionnalités supplémentaires, mais qui à aucun moment ne vont venir bousculer ce que vous connaissiez déjà. Simplement, cette fois, les joueurs pourront assister à un énorme combat de boss en remplissant une jauge associée au nombre d’œufs qu'ils ont récoltés. Chacune de ces rencontres donne de nouveaux tickets pour débloquer des tenues inédites, qui consistent simplement en de simples color-swap... Là encore, ce mode est toujours fun, mais on avait déjà fait le tour dans le 2 et on aurait aimé un nouveau concept de PVE en coopération. La meilleure nouvelle concernant le Salmon Run, c'est qu'il ne s'agira plus d'un événement limité dans le temps.
Et on termine par le meilleur (un peu triste pour un jeu axé multijoueur) : la campagne solo du jeu qui, pour le coup, est 100% inédite et très satisfaisante. Le principe est peu ou prou le même que dans les deux épisodes précédents, vous devrez enchainer les niveaux en vous aidant de tout l'arsenal du multijoueur. Cela va vous apprendre à maitriser toutes les pétoires à peinture dans des stages au level-design soigné ou lors de défis originaux et pas toujours évidents à terminer du premier coup. Avec ses 6 continents à explorer et ses bonnes idées, la campagne de Splatoon 3 est très clairement ce qu'il a à offrir de meilleur.
Paint it, Black
Si l'on a évoqué le fait que ça ramait de manière conséquente en ville, ce n'est heureusement pas le cas dans le reste des zones du jeu, qui tournent toujours à un 60 images par seconde qui fait évidemment très plaisir. Pareil pour la direction artistique du monde des octolings, très colorée évidemment et portée par une OST atypique qui colle parfaitement à cet univers. On regrettera tout de même le manque de personnalité de certaines arènes, certes très "pratiques", mais désespérément vides et pas toujours inspirées. La même pour la campagne solo et sa carte du monde de bonne taille et agréable à l’œil, mais qui abrite pas mal de niveaux au look fadasse.