*Jeu testé le 20 avril 2018
God of War est un jeu riche et pas forcément évident à appréhender si vous n'êtes pas habitué aux jeux d'action/aventure. Ainsi, dans les jours et les semaines qui viennent, nous vous proposerons une coluce complète du jeu, y compris pour les défis les plus difficiles du jeu, afin que vous puissiez profiter de tout ce que Santa Monica vous a réservé.
- Genre : Action-aventure, Hack and slash
- Date de sortie : 20 avril 2018
- Plateforme : PS4
- Développeur : Santa Monica Studio, Jetpack Interactive
- Éditeur : Sony
- Prix : 19,99 €
Laisse pas trainer ton fils
Tout d'abord, réitérons l'avertissement : si d'aventure vous vous feriez spoiler un élément du jeu en parcourant ce test, il ne s'agirait que de la première poignée d'heures du voyage de Kratos et Atreus. La réécriture de la formule God of War est tellement profonde que nous allons nous appliquer à en dévoiler un minimum. S'il fallait de toute façon se rassurer sur les ambitions démesurées de cette nouvelle production, chouchoutée pendant près de 5 ans, il suffirait de vous en décrire ses 30 premières minutes : puissantes, belles, surprenantes… L'intro de GoW 2018 happe le joueur avec une aisance assez déconcertante. L'intégralité du titre ne parvient évidemment pas à maintenir une telle intensité, mais on ne lui en tiendra pas en rigueur, puisqu'il a d'autres arguments à faire valoir qu'une réalisation et une mise en scène léchée.
On pouvait craindre une certaine "The Last of Us-isation" de la narration en visionnant les trailers et même s'il est vrai que l'inspiration se sent, papy Kratos parvient à tracer sa propre route dans le chemin semé d'embûches des productions à vocation hautement narrative. Quant au fameux pari du "plan-séquence de 25 heures" imaginé par Cory Barlog avec un enchaînement des séquences sans aucune coupure, il est définitivement réussi, même s'il est possible de déceler quelques artifices, l'illusion est parfaite. Côté scénario, comme précisé plus haut c'est motus et bouche-cousue, on vous laisse découvrir tout ça, sachez simplement que si vous êtes un fan de la licence, de belles surprises vous attendent, quant aux nouveaux venus, ne vous en faites pas, GoW réussira à vous poser sur vos deux petites fesses à de multiples reprises.
Kratos, Dieu de naguère
Avec un scénario omniprésent, on pouvait craindre que God of War fasse l'erreur bête mais tellement courante d'oublier d'être avant tout un jeu vidéo amusant. Là encore, rangez vos inquiétudes au placard, SMS délivre et pioche chez les ténors de l'exploration/aventure tout en conservant le level-design "à raccourcis" qui nous fascinait déjà dans le premier épisode il y a 13 ans.
A la formule du semi open-world requérant backtracking et nouvelles compétences afin d'être bien exploité, papa Kratos y ajoute sa fureur, avec des combats complétement réimaginés. Tout d'abord, la caméra collée dans le dos du personnage donne un gros coup de boost aux affrontements, moins vifs que par le passé, mais ô combien plus impactants. Celui qui a réduit l'Olympe en cendres manie désormais Leviathan, une hache runique puissante et personnalisable jusqu'au trognon, mais on y reviendra.
Pour faire un raccourci très facile, GoW se joue "comme un Souls" : R1 pour les attaques rapides, R2 pour les attaques fortes et un ciblage sur R3. Fort heureusement, Kratos ne dispose pas de jauge de stamina, il lui est donc possible d'enchainer du streum sans demander son reste et de sprinter sur 5km si ça lui chante. D'ailleurs à ce sujet, Santa Monica semble s'être fait un devoir de supprimer tous les clichés craignos de ce genre de jeu : QTE quasi-absents, loot rapide des ennemis, raccourcis adaptés, du caviar qu'on vous dit ! L'exclu PS4 se paie en plus le luxe d'un système de progression lorgnant fortement du côté Action-RPG de la force. Nous aurons l'occasion de revenir longuement sur ses aspects du jeu dans des articles et des guides détaillés dès la sortie du jeu, là encore on ne voudrait pas vous gâcher la découverte de ces mécaniques essentielles et totalement inédites : si on vous avait dit il y a 10 ans qu'il y aurait des statistiques à gérer dans un GoW, vous l'auriez cru ?
On se le gardait pour la fin : Atreus, le fiston, est évidemment l'un des éléments central du gameplay de cette nouvelle formule et comme à chaque fois qu'un jeu promet un binôme de héros, difficile de ne pas se demander si le collègue géré par l'IA ne sera pas davantage un obstacle. Décidément bien motivé à balayer les inquiétudes les unes à la suite des autres, Santa Monica se propose de soigner les traumatisés de TLOU et de son pathfinding douteux. Le petiot s'en sort même sacrément bien et s'aborde finalement plus comme "une arme supplémentaire" que comme un simple compagnon de route. Grâce à sa science des runes et à son agilité à l'arc, Atreus est un couteau-suisse qui va servir, entre autres, à déverouiller de nouveaux passages ou à prêter assistance au pater' pendant les bastons. A noter que son équipement peut également être amélioré et que son éventail d'actions s'agrandira au fil de son périple. En définitive, God of War PS4 ne réinvente pas grand chose, si ce n'est lui-même, mais la maestria avec laquelle toutes les mécaniques s'imbriquent lui permet de trouver sa propre direction.
Mytho logique
Narration hollywoodienne, check, gameplay qui défonce, check, passons maintenant aux aspects techniques et artistiques du jeu, même si la vidéo un peu plus haut et les quelques images qui illustrent ce test devraient vous mettre la puce à l'oreille. Mais oui, évidemment que c'est une baffe visuelle, et une bonne, en passant. Parce qu'au delà de la gestion des lumières tout bonnement hallucinante et de la modélisation des différents personnages qui frise le jamais vu, GoW propose également des panoramas de toute beauté.
A tel point que notre PS4 pro semblait parfois cracher ses tripes et même en privilégiant la performance dans les options, quelques chutes de framerate se sont faites sentir dans les lieux les plus chargés : on est plus sur du chipotage qu'autre chose, soyons francs, et jamais ces baisses n'entraveront votre plaisir de jeu. Un mot enfin sur la partie sonore : la version française est excellente, vous pouvez foncer sans crainte, quant aux compositions de Bear McCreary, elles se font peut-être un peu trop discrètes lors des phases d'action, plutôt logique lorsque l'on a un Dieu de la Guerre et son fils en train de hurler sur leurs ennemis en permanence. Cela n'empêche pas l'OST de se parer de quelques envolées qui vont vous donner des frissons.