Avec les trailers assez mystérieux de Stray, sans trop de blabla ou de chichi, on voit qu’on pourra contrôler un adorable petit chat dans un monde post-apocalyptique où les robots semblent avoir pris le contrôle du monde. Sans trop connaître l’histoire vu que les développeurs ont donné leurs langues aux chats, on est étrangement attiré par le titre de Blue Twelve Studio, mais diffiicle de dire s’il vaut vraiment le coup ou non.
Tous les fans de chats se sont déjà satisfait du trailer et n’ont qu’une hâte : se lancer dans cette mystérieuse aventure. Mais est-ce qu’un plus large public pourra être charmé par cette aventure féline ?
- Genre : Aventure, exploration, puzzle
- Date de sortie : 19 juillet 2022
- Plateformes : PC, PS4 & PS5
- Développeur : BlueTwelve Studio
- Éditeur : Annapurna Interactive
- Prix : 26,99 €
- Testé sur : PS5
Chat-pristi, un félin aventurier
On commence l’aventure avec une chute qui viendra matraquer le cœur de toutes les personnes ayant un minimum de compassion pour leur compagnon à poil et nous voilà arrivé dans un monde assez lugubre, rempli de détritus, dépourvu de lumière naturelle, sans humanité avec seulement des robots comme habitants.
Notre petit chat qui semblait vivre une vie paisible se voit être confronté à une dure réalité qu’il ne connaissait pas jusqu’à sa terrible mésaventure. Notre but sera de revenir là d’où on vient, mais compliqué de comprendre nos interlocuteurs lorsque l'on est un simple chat.
Fort heureusement, un petit drone nous viendra en aide pour comprendre le monde qui nous entoure, mais aussi pour percer les différents mystères de la ville souterraine. Notre quête sera d’aider ces robots pour se frayer un chemin vers la surface en résolvant des énigmes, en comprenant des secrets et en se creusant les méninges pour éviter de se faire attraper par les différentes menaces qui se dresseront face à nous lors de notre périple.
On y reviendra plus tard, mais les développeurs ne nous aident pas ; il faudra correctement lire les lignes de dialogue et s'imprégner des différents univers qui nous entourent pour trouver la solution aux problèmes des personnes que nous rencontrons. Tout comme ce petit chat, nous nous retrouvons face à nous-même, sans la possibilité d’être tenu par la main pour réussir des missions.
Stray se veut être un jeu immersif d’aventure, de puzzle mais surtout d’exploration où seul un œil aguerri aidera la progression de notre objectif. Si vous êtes perdu, ce n'est pas grave, continuez votre recherche, vous tomberez tôt ou tard sur la solution. Les robots sont une mine d’informations, mais quand il s’agit de détails, ils sont très timides. On a beau être dans des zones délimitées, la découverte peut se faire comme bon nous semble, même si elle se trouve un peu limitée sur les zones accessibles.
Une difficulté qui n’a pas de quoi fouetter un chat
L’une des zones sombres proposées par Stray se trouve dans sa difficulté et celle-ci se présente en plusieurs points.
Dans les quelques moments d’actions, on peut s’étonner de la facilité qu’on peut éprouver à fuir nos opposants. On ne va pas dire qu’il faut le vouloir pour mourir, mais il est certain que les moins habitués aux jeux vidéo n’éprouveront que très peu de difficulté à échapper aux adversaires. Lorsque l’on s’attend à du challenge, on se trouve en réalité face à une facilité déconcertante.
Comme si la facilité des moments d’action ne suffisait pas, cette dernière est poussée à son maximum même dans l’exploration. On est loin des titres d’Ubisoft où tout est mis en surbrillance ou bien indiqué avec des flèches jaunes fluos et c’est une chance, car Stray se veut être immersif. Toutefois, les mouvements de notre chat lors des phases de plateformes sont calculés à l’angle prêt. On est automatiquement placé sous un plafond de verre où cette belle verticalité que proposent les environnements de Stray ne peuvent pas être explorée librement. Ce choix de gameplay créé un rythme très robotique (normal vous nous direz dans une ville remplie de robots... mais quand même !) qui retire toute fluidité dans les mouvements.
En clair, votre chat ne pourra pas tomber dans le vide, vous ne pourrez pas rater de plateforme et vous ne pourrez pas également tomber dans l’eau… Cette facilité vient un peu ternir l’expérience fabuleuse qu'est Stray. Par contre, cette facilité pourra plaire à d’autres catégories de joueurs qui ne veulent pas se prendre la tête et jouer la contemplation au maximum.
Silence… Ca ronronne
Lors de notre première rencontre avec les robots, on se disait qu’il était dommage de ne pas les entendre vivre au gré de leurs envies ; en effet à l’inverse d’une ville dans Assassin’s Creed (pour prendre un exemple parlant), les robots ne parlent que lorsque nous interagissons avec eux. Ils ne sont pas sans vie, mais disons plutôt qu'ils se font très discrets. Or blâmer cet aspect serait une incompréhension de l’univers de Stray. La contemplation est le mot d'ordre et nous devons nous laisser porter par les bruits de l'environnement qui sont quelque peu soutenus par une bande sonore discrète, plaisante et d'une grande qualité.
En réalité, l’univers de Stray est géré à la perfection au niveau du sound design proposant alors une ode au calme global de l’environnement et à la douceur de la musique qui accompagne le jeu. Selon nous, c’est cet aspect qui vient ajouter du charme à l'univers qui nous est dépeint dans Stray. Or, les environnements se ressemblent quelque peu et aucune scission ne se fait réellement ressentir entre les différentes zones de jeu. Malgré tout, le jeu est très beau par sa direction artistique soignée et maîtrisée, mais il est loin d’être une prouesse technique.
Les bruits produits par les décors, par notre chat ou encore par les robots sont cohérents et se marient à la perfection avec l’univers post-apocalyptique de Stray. Dans les quelques moments d'action, la musique s’amplifie, ce qui permet de créer une réelle différenciation entre les phases d’exploration et d’enquête.
Les joueurs PS5 pourront se satisfaire d’une petite feature avec la manette DualSense : une excellente harmonisation entre l'environnement et les vibrations de la manette. Parlons aussi des bruits émanant de celle-ci. Sincèrement, on en dira pas plus, car cela pourrait être un réel spoil pour les joueurs PS5, mais on peut néanmoins vous garantir une chose : les adeptes des félins fondront face à leur écran (non pas par la canicule qui sévit à l’heure où nous écrivons ces lignes).
Les joueurs appréciant les jeux calmes où seul l’environnement fait le travail d’ambiance pourront pleinement se satisfaire avec ce titre des studios Blue Twelve Studio qui rend une copie pleine d'amour.
Aider les autres, c’est s’aider soi-même
Sans trop aller dans les détails afin de vous épargner tout spoil sur l'intrigue du jeu, nous allons quand même parler un peu de l’histoire proposée dans Stray. Même si nous ne sommes pas face à un scénario révolutionnaire, il faut avouer que la formule d’un récit simple fait son effet sur ce genre de titre. On se laisse porter par cette légèreté et on peut parfois s’étonner d’issue qu’on ne pouvait imaginer.
Même si nous avons affaire à des robots, nous arrivons assez facilement à nous lier avec eux. Les robots, ici, sont tels des humains pourvus de sentiments et dotés d’une pureté qui nous donne envie de les aider, les apprécier et les humaniser.
Stray apporte de belles morales que ce soit par le dénouement de son histoire, mais aussi par les lignes de dialogues que l’on peut avoir avec les protagonistes. On se met à réfléchir sur le monde actuel, mais aussi sur la façon dont nous devons nous comporter avec les autres.
Une journée dans la peau d'un Chat-pardeur très malin
En matière de gameplay, Stray ne révolutionne pas le jeu vidéo, mais vient apporter une touche d’originalité en nous mettant dans la peau d’un chat. Notre petit corps sera parfait pour se faufiler dans divers endroits et l’habilité octroyée par un félin aidera pour atteindre des endroits difficiles à rejoindre en apportant une réelle verticalité au titre. De plus, il est possible d'utiliser toutes les mimiques d'un chat, comme les pattes pour se frayer de nouveau chemin ou dérober moultes objets qui aideront notre petite boule de poil dans sa quête. Enfin nous serons aidés par un petit robot qui sera dédiée à la gestion de la logistique derrière nos déplacements tout en étant notre traducteur personnel et il sera également notre expert en informatique pour hacker différents appareils électroniques !
Stray nous apprend en réalité à tirer avantage de notre environnement d’une façon bien différente de celle qu'on a l’habitude d'avoir sur d’autres jeux d’exploration et nous permet d’aborder les obstacles de diverses façons. Être un chat est une expérience intrigante, mais pas déplaisante, bien au contraire.
Malheureusement, la durée de vie de Stray se résume au nombre de vies que peuvent avoir les chats. Effectivement, nous avons fini le jeu à 100% en un peu moins de 9 heures. On estime que 7 heures seront largement faisables pour terminer l’intrigue principale du jeu voir une petite dizaine pour les joueurs qui prendront leur temps à contempler chaque tableau offert par le jeu. D’une certaine façon, le prix assez abordable de Stray est en adéquation et cohérent avec sa durée de vie.
Les plus habiles pourront même prendre moins de temps pour finir le jeu, donc c’est relativement dommage. Stray est un titre fabuleux qui propose un environnement rafraîchissant, une histoire qui tient en haleine et des phases d’exploration minutieuse qui donne envie d’en réclamer encore plus, mais notre beau voyage s’arrête alors qu’on en voudrait clairement davantage.
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