Sorti en 2016 sur 3DS, Monster Hunter Stories proposait déjà une aventure sous un tout autre angle aux joueurs, avec une formule plus proche des J-RPG classiques et une direction artistique très proche des jeux et animes pour enfants. Bien que le jeu ait été reçu assez favorablement, son apparence enfantine, sa limitation à une seule machine en fin de vie (avant d'arriver sur iOs et Android) ainsi que l'inexpérience du studio avec le genre ont fait qu'il n'a pas touché un aussi grand public que les jeux de la licence principale. Il aura fallu attendre cinq ans pour voir arriver une suite bien plus ambitieuse qui tente de remédier à tous ces points et d'améliorer sa formule : Monster Hunter Stories 2.
- Genre : J-RPG, Aventure, Pokémon-like
- Date de sortie : 9 juillet 2021
- Plateformes : PC, Switch
- Développeur : Capcom
- Éditeur : Capcom
- Prix : 59,99€ disponible sur Amazon
- Testé sur : PC et Switch
Rathatouille 2
Commençons par un point technique avec l'élément qui saute littéralement aux yeux, l'évolution graphique. D'un côté, la direction artistique a évolué afin de passer du jeu "pour enfants" à quelque chose qui semble approprié à tous les âges, ce qui permet d'en profiter sans arrière-pensées, un peu comme quand on regarde un Ghibli ou qu'on joue à Ni no Kuni. Il en va de même pour l'histoire dans une certaine mesure, mais nous allons y revenir. Chose rare, le jeu sort en même temps sur Nintendo Switch et sur PC via Steam, deux plateformes diamétralement différentes, du moins sur les grosses sorties. Nous avons testé le jeu sur les deux plateformes, sur Switch, on peut considérer que le jeu est beau, avec une distance d'affichage très respectable des éléments (hormis l'herbe), même si nous avons pu noter quelques ralentissements à l'occasion et bien que la console doive tout donner en mode docked pour tout afficher par moment.
Sur PC, il apparaît vite évident que le jeu relève davantage du portage depuis la Switch, ce qui n'est pas vraiment surprenant. La direction artistique aide à faire passer la chose, mais n'attendez pas des environnements ou des modèles qui fourmillent de détails avec des effets graphiques complexes, c'est simple et propre, ainsi qu'un peu vide et plat à l'occasion. Cela peut surtout se voir dans les cutscenes de combat ainsi que dans certaines régions et donjons. Les options graphiques ont le mérite d'exister même s'il a été un peu difficile de les régler au départ. Il est tout à fait possible de jouer en 4K, à 60fps et plus, et même la distance d'affichage des éléments peut être configurée. Sur les cartes les plus ouvertes, on peut donc voir même des éléments importants très éloignés, on peut tout de même voir les monstres sortir de nulle part à une certaine distance plus que respectable quand on y fait attention. Bizarrement, l'herbe au sol est le seul élément qui continue d'apparaître à seulement quelques mètres, il faut espérer que cela sera réglé avec un patch. Au niveau de l'interface, MH Stories 2 est jouable tant au combo clavier et souris qu'à la manette, cette seconde option est plus confortable mais le curseur a néanmoins la mauvaise habitude de rester affiché, ce qui nous a forcé à le cacher manuellement en dehors de l'écran de jeu.
Donner sa langue au chat
L'histoire commence en créant son (ou sa) jeune Rider de toutes pièces, ce qui s'avère purement esthétique. Et comme on le découvre rapidement, il semble aussi muet, puisqu'il ne communique qu'avec ses expressions faciales et corporelles. Être capable de montrer sa détermination à travers son regard n'est pas suffisant pour faire un bon récit, et au final l'intrigue va progresser au travers des dialogues entre les différents personnages qui vous entourent. À notre plus grand dam, Navirou, le palico aussi bizarre que pénible du premier jeu, est de retour, et il s'est autoproclamé porte-parole (stupide) du protagoniste. Ce choix peut sembler un peu étrange, mais il convient de signaler que tous les dialogues importants du jeu sont doublés à la fois en japonais et en anglais (mais pas en français) et le protagoniste des jeux Monster Hunter n'a jamais possédé la moindre ligne de dialogue avant Monster Hunter Rise. S'il est trop bavard et tête à claque, le point positif de Navirou est qu'il n'est généralement pas trop pris au sérieux. Il sert souvent de cible aux blagues et péripéties durant notre aventure.
Et quelle aventure, le chef du village ne vous demande pas de choisir entre trois variations de couleur de bestiole de compagnie avant de vous envoyer explorer le monde en gagnant votre vie avec des combats de pitbull hypertrophiés. Il vous confie un professeur qui va vous donner un premier monstre imposé puis vous apprendre toutes les ficelles du métier de rider, et qui va même vous accompagner durant vos premières aventures. De mon temps, on mettait juste les gamins à la porte sans instructions et ils trouvaient quoi faire tout seuls. Vous allez dans tous les cas vite vous retrouver chargé d'enquêter sur la disparition des Rathalos, l'apparition de trous gigantesques qui rendent les monstres fous furieux, le sauvetage d'une fille wyvérienne mystérieuse, ainsi que l'élevage d'un œuf de Rathalos dont le pouvoir pourrait supposément détruire le monde d'après une vieille prophétie, rien que cela. Et par dessus le marché, votre grand père nommé Red, était aussi un Rider légendaire dont vous allez devoir suivre les traces.
Le déroulement de l'histoire est classique au possible, celle-ci est assez similaire à celle des autres jeux Monster Hunter. On va de région en région afin d'affronter des menaces de plus en plus grandes et rencontrer de nouveaux alliés, mais avec une grosse couche d'amitié tartinée par dessus, entre le rider et son Ratha en proie à son instinct destructeur, mais aussi entre le rider et les chasseurs qui ont l'habitude de tuer les monstres. Tout cela permet de surmonter tous les obstacles. Le jeu n'hésite d'ailleurs pas à faire usage à tout va du fameux "pouvoir de l'amitié", même s'il est possible de détecter une pointe de sarcasme dans son propos, puisqu'au final, presque toutes les situations sont réglées en faisant se battre entre eux des gros monstres tout en les frappant dans le museau avec des armes démesurées. Et c'est ce qui nous intéresse vraiment.
Pierre ciseaux Paolomu
Vous êtes vite lâché sur l'île avec son air de Jurassic Park 2, avec une zone assez ouverte pleine de monstres divers et de ressources. Au moins il n'y a pas de doute, c'est bien un jeu Monster Hunter sur ce point, entre les pacifiques herbivores, les petits carnivores comme les Velocipreys, et des monstres un peu plus costauds comme les Velocidromes ou un Anjanath. Vous êtes libre de récolter les nombreuses ressources disséminées un peu partout afin de vous forger de l'équipement ou de créer de nombreux types de consommables utiles. Les combats s'engagent en entrant en contact avec un ennemi, si possible de dos, afin d'avoir droit à un tour gratuit, mais c'est à double tranchant et si les nombreux monstres qui vous poursuivent vous rattrapent, c'est l'inverse qui vous attend.
Les combats se jouent au tour par tour, équipe contre équipe, d'une façon très similaire à celle de Persona 5, puisque vous pouvez changer de monsties (votre monstre de combat) librement une fois par tour afin de faire usage du plus approprié pour chaque situation. Votre rider est aussi sur le terrain, arme à la main, ainsi que votre buddy, au début du jeu votre professeur accompagné de son propre monstie, mais vous en aurez bien d'autres au cours du jeu, dont des chasseurs ou d'autres joueurs. Vous ne contrôlez pas votre buddy, ce qui rend ses actions parfois un peu erratiques, et il en va de même pour votre monstie, ce qui est plutôt réaliste en un sens. Si vous souhaitez lui donner un ordre précis, il vous faudra faire usage de votre jauge d’amitié symbolisée par la sphère bleue. Les tours sont résolus en simultané pour les deux camps, l'anticipation est donc de mise, puisque si deux monstres ou personnages se ciblent mutuellement, un duel va s'en suivre. Le duel est résolu de la même façon que dans le jeu précédent avec un système triangulaire façon pierre, ciseaux, papier. Cela veut dire qu'en connaissant bien le type d'ennemi en face, vous pouvez gagner le duel, ce qui lui infligera de lourds dégâts, alors que vous allez en subir bien moins.
Cela peut paraître compliqué expliqué comme ça, mais en réalité c'est simple et intuitif. Vous découvrez rapidement quel type d'ennemi utilise quel type d'attaque (ex : toujours Vitesse) et vous utilisez le type qui va le contrer. Vous pouvez aussi ordonner à votre monstie de vous assister, ou à l'inverse vous pouvez assister votre monstie s'il est visé, ce qui donnera une frappe de l'amitié double bien plus puissante qui va aussi charger la jauge. Lorsqu'elle est pleine, vous pouvez chevaucher votre monstie, ce qui va régénérer votre vie et vous permettre soit de vous battre sur son dos pour surcharger la jauge, soit de déchaîner une attaque surpuissante et imparable, accompagnée d'une animation du plus bel effet. Chaque type de monstre en a une différente, et cela donne envie de tous les tester afin de découvrir toutes les attaques. Ces super attaques peuvent même être lancées en coordination à 3 voire à 4 pour un effet d'autant plus dévastateur.
User et abuser des doubles frappes et des super attaques est généralement la méthode la plus simple pour gagner, mais les choses se compliquent avec les ennemis qui enragent ou qui possèdent plusieurs phases comme les boss, ils vont alors changer de type d'attaque, ce qui peut facilement vous piéger et vous tuer. Un peu comme dans les autres jeux MH, vous pouvez être mis K.O 3 fois avant d'être renvoyé directement en ville. Si votre monstie s’évanouit, c'est la même chose, et il en va de même pour votre buddy. Autant dire qu'il va falloir protéger tout ce petit monde, heureusement que l'IA joue a peu près correctement et qu'elle pense à se soigner, voire à vous soigner. Tout cela nous semblait beaucoup trop généreux au départ, et probablement destiné au jeune public, mais nous avons découvert face à certains boss optionnels et à haut niveau qu'un évanouissement peut souvent arriver en un coup, et qu'une AoE ennemie peut parfois mettre tout le groupe K.O d'un coup.
Les choses ne s'arrêtent pas là, comme dit plus haut, votre Rider ne se contente pas d'encourager son monstie sans rien faire, contrairement a un certain porteur de casquette. Il se bat en plus comme un chasseur, et Monster Hunter Rise 2 a été plutôt généreux dans ce domaine. Votre Rider peut équiper jusqu'à trois armes différentes parmi les six types possibles, chacune avec ses propres avantages et même son style de jeu. Par exemple, la grande épée permet d'infliger de lourds dégâts et de charger vos attaques pour déchaîner une super attaque dévastatrice après quelques tours, alors que l'épée et le bouclier vont réduire les dégâts libérer des combos rapides. La corne de chasse permet de soigner et de renforcer le groupe, l'arc possède plein de capacités d'affliction, etc. Les monstres disposent en plus de différentes sections, plus ou moins vulnérables à chaque type d'arme, il faudra donc choisir quelle arme utiliser à quel endroit pour un effet maximal.
Cela devient d'autant plus important sur les boss et les ennemis les plus redoutables, puisque comme dans les jeux principaux, les parties des monstres peuvent être brisées lorsque leur barre de vie est épuisée. En le faisant au bon moment, cela peut complètement renverser la situation. Si le boss est sur le point de vous charger et de tuer tout le groupe, lui briser les pattes va annuler son attaque et le faire chuter au sol, ce qui vous garantira des coups critiques durant un tour. Pour un autre ennemi c'est la queue, pour un autre les ailes, etc. Ajoutez à cela les résistances et vulnérabilités élémentaires, et cela donne un système de combat relativement simple dans son fonctionnement, mais plein de subtilités : il faut utiliser le bon monstie, la bonne arme, et attaquer au bon endroit au bon moment pour un effet maximal. Des petits QTE assez simples et l'usage stratégique des consommables finit d'épicer la chose. Signalons au passage que vous pouvez accélérer jusqu'à 3 fois les combats, ce qui passe automatiquement les cutscenes, ce qui est fort agréable après plusieurs dizaines d'heures de jeu quand on s'en est lassé.
Âme de Kulu-Ya-Ku
Pour progresser dans MH Stories 2, vous ne manquez pas d'options, tuer des monstres vous permettra d'obtenir des composants à amener à la forge pour créer armes et armures avec des attributs divers. Ce n'est pas aussi poussé que dans les jeux principaux, mais il y a tout de même de quoi se faire plaisir et personnaliser ses statistiques. Mais ce qui va être le plus décisif est évidemment votre choix de monsties. Vous démarrez le jeu avec un brave Vélocidrome, mais le pauvre est spécialisé dans la vitesse, vous avez besoin de monstres plus costauds spécialisés dans la Force et la Technique, ainsi que plus rares. Comme dans tous les jeux du genre, vous démarrez avec des monstres bas de gamme, mais vous allez pouvoir rallier la large majorité des monstres croisés à votre cause. outre le Rathalos, les nombreuses têtes d'affiche des jeux comme le Tigrex, le Gammoth, le Mizutsune et même quelques dragons anciens n'attendent que vous. Au total, c'est plus de 80 monsties différents qui pourront rejoindre l'écurie et votre équipe en théorie. Mais il va falloir les trouver pour cela.
Les cartes du jeu sont pleines de petits donjons optionnels générés procéduralement, des repaires de monstres. Il faudra vous aventurer à l'intérieur et voler des œufs dans le nid, puis fuir avec. Si vous avez de la chance, vous ne rencontrerez pas d'opposition, mais dans certain cas, les parents furieux vont vous attaquer après s'être réveillés, ou sur le retour. En revanche, il est un peu étrange que chaque nid contienne des œufs de différentes espèces, vous allez vous retrouver à tirer au hasard des œufs un par un, et il faudra décider à chaque fois si vous le gardez ou si vous en tirez un autre à la place. Il faut tenter d'identifier l'espèce contenue dans l’œuf à son apparence, et sa qualité à son poids, ainsi qu'à son odeur (signalée par la façon dont il brille, ouf). Il est un peu dommage que cela soit une loterie dans la majorité des cas, heureusement, vous pouvez aussi pousser les monstres à fuir dans leur repaire lors des combats, ce qui fera apparaître un nid spécial contenant des œufs d'une seule espèce, c'est plutôt bien vu.
Il ne vous restera plus qu'à ramener vos œufs à l'écurie et à les faire éclore. Les monsties sont directement adultes, et ils bénéficient de bonus d'expérience absolument massifs jusqu'à ce qu'ils aient rattrapés votre niveau. En faisant bon usage du tableau des quêtes qui propose des dizaines de tâches faciles et répétables, parfois simplement en livrant des objets, vous pouvez souvent donner une poignée de niveaux à vos nouvelles recrues. C'est certainement un des points forts du titre : même à haut niveau, vous n'êtes jamais découragé à changer d'équipe et à entraîner de nouveaux monstres. Et cela ne demande pas un farming délirant non plus. Vous pouvez aussi les envoyer en expédition par eux-mêmes par la suite, ce qui leur permettra de récolter automatiquement du butin et de l'expérience pendant que vous jouez avec votre équipe. Par contre, il va falloir visiter beaucoup de repaires de monstres, ainsi que partir à la recherche de repaires rares voire super rares afin de trouver des œufs de meilleure qualité, et des monsties plus puissants.
Garanti 100% OGM
Un des aspects les plus intéressants et uniques du jeu est son système de gènes. Les monsties de votre équipe ont une grille de bingo des gènes en 3 par 3, avec des gènes liés à leur race, des gènes et cases bonus éventuels en fonction de la qualité de l’œuf dont ils sont issus. Ils débloquent aussi des cases et gènes en gagnant des niveaux. Vous pouvez utiliser un rituel afin de sacrifier un monstie, ce qui va transférer un de ses gènes au monstre choisi. Vous pouvez répéter cette opération à l'infini, afin de produire un organisme génétiquement modifié qui répond à vos attentes. Vous pouvez par exemple transférer des gènes de capacités de plein d'espèces différentes afin de créer votre propre mini-Alatreon : un monstre capable d'utiliser tous les éléments, possédant des capacités au choix de type Force, Technique et Vitesse, ce qui en ferait un touche-à-tout ultime.
Bien entendu, cela a un prix, comme le nombre d'emplacement des gènes est limité. Il est plus efficace de créer des spécialistes surpuissants dans un domaine bien spécifique, que vous appelez au combat lorsque vous avez besoin d'eux. Votre Ratha de base peut ainsi devenir un mini-Fatalis aux flammes destructrices, avec uniquement des gènes de feu et de Force. Mais vous pouvez aussi en faire un spécialiste de l'eau à la place, si c'est ce que vous préférez. Le jeu récompense le fait d'utiliser des gènes d'une même couleur ou d'un même type (Force, Technique, Vitesse), ce qui va donner des bonus de ce type au monstre en plus de l'effet des gènes avec un système de bingo. Glisser un seul gène surpuissant d'une autre couleur et/ou d'un autre type a donc un coût élevé. Les fans de theorycraft auront de quoi s'en donner à cœur joie.
Les gènes qui gênent
Autant le dire, les possibilités avec les gènes sont innombrables, et il est possible de se créer des monstres vraiment redoutables ou improbables. Il semble aussi y avoir quelques recettes cachées dans le lot. Vous pouvez aussi faire un peu comme Sasha de l'anime Pokémon, et vous traîner votre premier monstie du début à la fin du jeu, mais sans être un gros loser), puisque vous pourriez théoriquement tuer le dernier boss avec en ayant amélioré suffisamment ses gènes. Bien entendu, cela ne serait pas aussi performant qu'un monstre d'une rareté supérieure avec les mêmes gènes, mais c'est une option. Le hic est que d'un côté, cela va vous demander de passer de longues heures à récupérer des œufs dans l'espoir d'obtenir les monstres ainsi que les gènes désirés.
Et de l'autre, l'interface de transfert des gènes est assez pénible. Vous pouvez avoir jusque 500 monsties en stock à la fin du jeu, et il faut naviguer manuellement d'une page à l'autre pour sélectionner le receveur ainsi que le donneur. Il n'y a que très peu de filtres disponibles dans la liste, et ils n'aident pas tant que cela. Il est par exemple impossible de rechercher quels monstres possèdent un gène spécifique dans votre inventaire, vous allez donc devoir inspecter vos monstres un à un pour voir s'ils ont ce que vous recherchez, et redémarrer de zéro après chaque transfert. Cela devient un gouffre à temps ignoble d'optimiser toute son équipe, surtout si vous le faites plusieurs fois en cours d'aventure.
Un roster sur la sellette
Un élément majeur du gameplay en plus des combats est l'exploration, que ce soit pour chercher les précieux repaires rares des monstres, atteindre la prochaine région, trouver des mini-donjons optionnels pleins de récompenses ou ouvrir les nombreux coffres disséminés à travers la carte. Ces éléments ne sont pas toujours directement accessibles comme on l'apprend très tôt dans le jeu, il faut avoir un monstie avec la bonne capacité dans son équipe, comme grimpeur pour escalader les murs de lianes, nage pour traverser l'eau, brise-rocher pour pulvériser les obstacles, et bien d'autres. C'est au départ assez intéressant, puisque cela pousse à dénicher des monstres avec ces capacités pour revenir dans les zones précédentes afin d'accéder à de nouveaux éléments, un peu comme dans un Metroidvania. Et plus tard durant l'aventure, l'ajout du vol permet de se balader librement dans certaines zones extérieures. Il est d'ailleurs fort dommage que, pour des raisons de level design, cela ne soit pas une option dans 90% des cartes, ce qui s'avère un peu décevant.
Il existe aussi des capacités annexes et de confort, utilisables lors de l'exploration de la carte, comme un rugissement qui effraie les monstres, voire un détecteur d'objets à ramasser. Tout cela est sympathique jusqu'à ce qu'on se rende compte que même en remplissant toute son équipe avec des monstres capables de franchir un obstacle particulier, il n'est pas possible de toutes les avoir en même temps, et qu'en prime, ces capacités sont parfois fort rares, et elles sont impossibles à changer avec les gènes. Nous plaisantions plus haut sur le fait d'utiliser le même monstre du début à la fin de l'aventure, mais ce n'est pas totalement dénué de raisons, puisqu'il possède une capacité de saut impossible à remplacer avant d'approcher le milieu de l'histoire.
Entre le besoin d'avoir des monstres pour couvrir tout le triangle des attaques, et le besoin de se balader avec autant de techniques de franchissement d'obstacles que possible, on se retrouve vraiment limité dans nos choix de monstres pour son équipe principale, et c'est vraiment dommage. À moins d'accepter le fait de passer à côté de nombreux coffres et donjons, ou d'avoir à y retourner plus tard, vous ne pouvez pas utiliser les monstres dont vous avez envie. Les développeurs ont d'ailleurs été étrangement conservateurs avec les capacités en selle, de nombreux monstres volants n'ont pas cette capacité en pratique, par exemple. Un meilleur compromis aurait probablement été atteint si chaque monstre avait au moins une capacité de franchissement d'obstacle, alors qu'en pratique, seule une petite minorité dispose de ce luxe pourtant quasi-indispensable. Si cela peut vous consoler, cela devient moins problématique une fois l'histoire terminée, avec l'exploration qui devient secondaire et le large casting de monstres à disposition, même si cela ne disparaît jamais totalement.
À l'assaut du grenier de papy
L'histoire principale est assez robuste en termes de gameplay, et vous devriez passer entre 30 et 60 heures dessus environ en fonction de votre façon de jouer. Cela peut aussi influencer la difficulté, si vous tentez toujours de progresser dans l'histoire principale, elle peut s'avérer fort difficile. Si au contraire vous prenez le temps de tout faire, de collectionner les monstres et de les optimiser, vous risquez de rouler sur tout ce que vous croisez en dehors de quelques rares combats optionnels et du boss de fin qui vous donneront un peu plus de fil à retordre. Comme dans les jeux principaux Monster Hunter, les véritables défis vous attendent après, avec le déblocage des ennemis de haut rang, de nouveaux monstres, des variantes plus redoutables et une nouvelle zone pleine d'épreuves à relever. Cela va ajouter des dizaines d'heures de jeu additionnelles ainsi que quelques combats bien plus ardus qui devraient satisfaire les vétérans, sans compter la recherche de monsties rares voire super rares, et des meilleurs gènes afin de vous composer l'équipe ultime pour aller PvP.
Multijoueur
Et si terminer ces épreuves et ce contenu de haut niveau conséquent ne vous suffisent pas, de nombreuses activités adaptées à tous les niveaux vous attendent, en local ou en ligne. Vous pouvez accomplir des arènes et des quêtes en coopératif avec un autre rider, ce qui permet de farmer ou de progresser d'une manière plus agréable. Ce mode de jeu comprend aussi son lot de défis spécifiques à relever en arène ou pour obtenir les œufs les plus rares, et les solitaires seront heureux d'apprendre qu'il est tout à fait possible d'y jouer en solo en compagnie d'un PNJ compétent. Vous pouvez aussi comparer avec vos amis qui a la plus grosse équipe de monstres avec des duels en 1 vs. 1 ou 2 vs. 2. L'histoire avait d'ailleurs eu le bon goût d'introduire la chose, puisque les combats sont alors basés sur les 3 cœurs des deux côtés, et il n'est pas possible de cibler directement le Rider en face. Avec la possibilité de changer de monstre et d'utiliser des consommables, c'est autrement plus complexe que contre l'IA. Le jeu intègre même un mode tournois, qui vous permet d'organiser vos propres compétitions en ligne si le cœur vous en dit. Il reste à espérer que le net code tiendra et qu'il sera possible d'utiliser pleinement ces fonctionnalités en conditions réelles, à la sortie du jeu.
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