Avant Monster Hunter World, qui devrait probablement casser quelques bouches, Capcom nous propose Monster Hunter Stories sur 3DS : un JRPG dédié aux plus jeunes ne manquant pas de charme.
Histoire de monstres
Adios monde des chasseurs et bonjour monde des ryders : avec MHS, Capcom écrit une nouvelle page de l'histoire de sa licence culte, en nous proposant de découvrir un peuple qui vit en harmonie avec les monstres, qu'ils dressent et chevauchent une fois l'adolescence atteinte. Plutôt que de coller de grosses tatanes au moindre Aptonoth qui a le malheur de passer un peu trop près, Stories nous propose de capturer des oeufs puis de les entretenir afin d'en faire de puissants alliés au combat. Depuis ce postulat de départ, le scénario proposé raconte une histoire d'amitié déchirée et d'une substance sombre qui semble affecter l'écosystème et le comportement des animaux. Vous incarnez bien évidemment le sauveur providentiel qui va traverser les frontières interdites de son village pour régler tous ces problèmes à l'aide de votre acolyte tout mimi et de votre roster de monstres affamés. Scénario convenu, dialogues convenus, narration convenue... L'intrigue de MHS se laisse suivre mais ne fait que trop rarement des étincelles. On peut également lui reprocher de trop s'étirer en longueur, avec des quêtes qui rallongent inutilement l'ensemble, rendant de plus la progression dans le monde assez répétitive et pas franchement palpitante. Un aspect renforcé par les quêtes annexes, qui ont toujours ce système suranné de primes à aller chercher auprès du commanditaire à qui il faudra revenir parler une fois la mission accomplie, ce qui est tout à fait insupportable et fastidieux. Il faudra quand même passer par cette case pour améliorer correctement son personnage et disposer de bonus importants accessibles uniquement via ce biais.
La chevauchée fantastique
Les systèmes de jeu de Stories sont beaucoup plus posés que les MH traditionnels, sans doute pour que le jeune public puisse vaincre les monstres les plus féroces : on se retrouve donc avec un système de pierre, papier, ciseau, dans lequel le joueur va devoir analyser le comportement du monstre d'en face pour prendre l'ascendant sur lui et lui causer un maximum de dégâts. Le ryder et son compagnon disposent également de leurs propres compétences, avec des techniques puisant dans une jauge d'amitié qui se remplit au fur et à mesure des attaques enchainées sur l'ennemi. Une fois remplie, cette dernière va également permettre au héros de grimper sur le monstre pour encore plus de dégâts et enfin une attaque ultime très souvent drôle et sympa à regarder. Les mécaniques de combat sont donc limpides et manquent malheureusement de profondeur : on comprend très vite comment l'ensemble fonctionne et on finit par bénir la touche qui permet d'accélérer des combats qui deviennent vite monotones.
L'exploration du monde propose également des systèmes nécessitant l'aide des monstres, puisque chacun d'entre eux possède une compétence de terrain ouvrant l'accès à de nouvelles portions de zones : du classique, mais qui fonctionne et donne envie de ratisser le monde de bout en bout, comme d'habitude à la recherche de filons rares, même si le système de craft reste très limité dans cet épisode. A la place, MHS propose un système de fusion et de reproduction des monstres afin d'acquérir des alliés autrement plus puissants. Pour être franc ce pan du jeu ne nous a pas semblé franchement passionnant et il est bien souvent plus rentable de capturer directement des bêtes grâce aux tanières, des donjons aléatoires dans lequel vous allez pouvoir trouver des oeufs, et donc de nouvelles bestioles pour votre roster. La boucle de gameplay de MHS est donc celle d'un J-RPG tout ce qu'il y a de plus classique et ça se laisse jouer, malgré le fait que l'ensemble manque clairement de profondeur.
De la rate à l'os
Monster Hunter Stories aurait pu prétendre au titre du plus beau jeu 3DS : les animations sont très réussies, les couleurs explosent à l'écran et les environnements à explorer sont assez vastes. Seulement voilà, de gros soucis entachent ce premier regard très positif, notamment l'aliasing ultra-prononcé et le retard d'affichages des personnages que l'on voit pourtant à quelques mètres. Le fin du fin reste ce framerate capricieux qui donne un sentiment de latence particulièrement désagréable au gameplay. Dommage, car on voit clairement que le jeu en a dans le ventre, on dirait simplement qu'il est limité à cause des caractéristiques techniques de la console. Rien à dire cependant sur la direction artistique du jeu, ou encore sur sa bande-son épique reprenant certains thèmes emblématiques de la série.
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