La Seconde Guerre mondiale fut très plébiscitée à un moment donné dans l'univers du jeu vidéo, mais cela a fini par se tasser. Se pourrait-il qu'elle revienne sur le devant de la scène par le biais de la réalité virtuelle ? En effet, après Medal of Honor: Above and Beyond que nous avions testé en décembre dernier, voilà que Zen Apps Studio décide de nous y renvoyer sur PCVR, officiellement HTC Vive et Oculus Rift. Le développeur polonais de Cracovie est habitué aux applications destinées aux appareils mobiles, aux écrans tactiles et aux capteurs Kinect et se lance donc désormais aussi dans les casques VR. Bien que reprenant le même pitch que Medal of Honor, D-Day ne joue toutefois pas dans la même cour puisqu'il a pris le parti de nous proposer un jeu tout en low-rez, gros pixels à l'appui. Cela lui donne un look bien à lui qui n'est pas dénué de charme et ne l'empêche pas de vouloir offrir une expérience très immersive, et même assez réaliste en nous faisant vivre des situations variées. La proposition est donc plutôt alléchante, alors voyons ce qu'il en ressort.
- Genre : FPS
- Date de sortie : 11 mars 2021
- Plateforme : PCVR
- Développeur : Zen Apps Studio
- Éditeur : Zen Apps Studio
- Prix : 12,49€
- Testé sur : Oculus Quest 2 (via Oculus Link)
Go, go, go
Nous sommes au début du mois de juin 1944 et cela fait déjà 5 ans que la guerre fait rage en Europe. Le vieux continent est piétiné par les bottes allemandes du Troisième Reich. Il est temps que tout cela cesse et l'opération Overlord des Alliés est sur le point d'être lancée. Arrêtée au 6 juin 1944 par le général Eisenhower, celle-ci verra les forces conjointes de troupes américaines, britanniques et canadiennes débarquer en masse sur les plages normandes afin de submerger l'envahisseur surpris par une opération d'une telle ampleur. Dans l'uniforme d'un parachutiste de la division aéroportée, vous vous lancez dans le vide derrière les lignes ennemies afin de préparer la réussite de cette grande date de l'histoire. En pleine nuit et sous les tirs des batteries anti-aériennes, vous atterrissez ainsi dans les bois. À vous et à vos alliés maintenant de déstabiliser les défenses allemandes en vous en prenant à leur station radio et à leur artillerie afin de faciliter le débarquement d'Omaha Beach.
Une fois cela fait, entrez dans la peau d'un soldat d'infanterie à bord d'une barge de débarquement et lancez-vous à l'assaut. Une fois la difficile traversée de la plage effectuée, faites un peu de ménage dans les blockhaus. Traversez ensuite les tranchées, puis rejoignez la campagne française en traversant les villages détruits par la guerre. Pourchassez les envahisseurs jusque dans les cimetières et mettez à mal leur aviation en vous en prenant à l'aérodrome local. Les missions face aux nazis s'enchaînent ainsi les unes à la suite des autres et vous vous dirigez progressivement vers la victoire. Grâce à vos actions héroïques et celles de vos camarades, l'oppresseur sera bientôt vaincu et la guerre pourra enfin prendre fin.
Schnell, schnell
Le scénario de Days of Heroes: D-Day, dont nous venons de spoiler la fin, bien que vous devriez normalement déjà être au courant, alterne donc entre deux soldats. Cela permet d'avoir plusieurs perspectives et situations de combat différentes tout en restant cohérent dans le déroulé de l'histoire. Vous participez ainsi à des combats rapprochés ainsi qu'à longue distance, en passant par des tirs antiaériens, la destruction de chars ennemis, ou encore la fuite d'un camp de prisonniers de guerre. Avant de vous lancer dans la bataille, un petit camp d'entraînement vous est proposé afin de vous familiariser avec les déplacements, mais surtout au maniement des armes. Le jeu en compte une douzaine (pistolets, fusils, semi-automatiques, ...) et celles-ci cherchent à représenter fidèlement leur apparence comme leur mécanique. Ainsi faudra-t-il apprendre à utiliser chacune d'entre elles. Certaines éjectent seules les chargeurs épuisés, mais la plupart demandent que vous le fassiez vous-même. La méthode de rechargement varie également d'une arme à l'autre. Et si beaucoup nécessitent d'être ensuite enclenchées manuellement avant de pouvoir être utilisées, d'autres le font automatiquement. De plus, se rajoutent à cela les grenades et, outre les armes des alliés, vous pouvez aussi vous saisir des armes de l'Axe trouvées sur le terrain ou lâchées par les adversaires.
Après la séquence de largage derrière les lignes ennemies, ce sont 26 missions qui vous attendent. Chacune sera débloquée une fois la précédente terminée et pourra ensuite être relancée à partir du QG dans 3 modes de difficulté différents : facile, normal et hardcore. Ce dernier devra toutefois être tout d'abord débloqué en terminant la campagne du jeu. Les missions sont nombreuses mais assez courtes. Comptez 10 à 20 minutes maximum pour chacun d'entre elles, sachant que la plupart oscillent plutôt entre 5 et 10 minutes et que certaines, comme celle du débarquement, ne dure pas plus de 2 minutes. La durée de vie du titre reste donc dans la moyenne habituelle des jeux VR, sans compter la rejouabilité offerte par le mode hardcore. Et vu le petit prix demandé, cela reste tout à fait raisonnable.
Hormis, curieusement, le ciel plutôt réaliste, les graphismes en pixel art sont, comme vous pouvez vous en douter et le voir sur les captures d'écran, plus symboliques qu'autre chose. Le poids du jeu est d'ailleurs assez faible et ne devrait pas encombrer votre disque dur. Les visuels n'en demeurent pas moins très charmants et plutôt agréables dans leur style. Et nous pouvons noter l'absence de motion sickness, y compris lors des déplacements en camion par exemple. Le titre n'est disponible qu'en anglais, mais étant dénué de véritables dialogues, cela n'est pas vraiment un problème. Les bruitages (sirène, tirs, cris, nature, ...) mettent, eux, bien dans l'ambiance, mais les bugs restent nombreux. Les soldats prennent par exemple parfois des positions bien étranges avec leurs bras. Le lancement d'une mission nous a aussi positionné très loin du point où l'on aurait dû apparaître, nous obligeant à le rejoindre à pied. Après une mort, il n'est pas rare de perdre ses armes et de se retrouver ainsi en pleine bataille sans rien en main. Lors du débarquement, notre fusil posé au sol pouvait traverser celui-ci et disparaître, rendant impossible sa récupération. Nous nous sommes également retrouvé coincé dans un trou d'obus d'où nous n'avons pu nous extirper, faute de pouvoir sauter...
Recharger, armer, tirer, se protéger, recommencer
Pour chacune des missions proposées, la liberté d'évolution est assez restreinte. Vous apparaissez en un point donné et devez rallier un autre point de la carte en suivant un cheminement précis, même si quelques libertés de trajet sont parfois laissées quant à ligne précise suivie. Et au cas où vous vous perdiez, de petits panneaux "Move" vous indiquent la direction à suivre. Quant aux ennemis que vous croisez en route, le principe est simple, n'en laissez aucun derrière vous. Le problème, dans le feu de l'action, est que vous non plus n'êtes pas seul. Et si vos alliés servent plus à donner une ambiance réaliste qu'à vous prêter main forte, vous aurez probablement tendance à les confondre avec l'ennemi. Il n'est en effet pas si simple de les distinguer du premier coup d’œil. Comme vous pouvez aussi les tuer, vous aurez alors parfois tendance à vous retourner involontairement contre votre camp, surtout que certains n'hésiteront pas à se mettre dans votre ligne de tir, parfois même juste devant vous. Mais ne vous inquiétez pas, personne ne vous en tiendra rigueur. Et comme leur utilité est toute relative, cela ne changera pas le cours de l'histoire. Essayez au moins de prendre soin des toubibs sur lesquels vous pouvez récupérer des bandages en plus de ceux disséminés sur le terrain.
Votre paquetage vous permet en effet de transporter non seulement un pistolet à la ceinture et un fusil en bandoulière, ainsi qu'un sac de munition inépuisable et en tout genre (pas de risque d'être à court donc), mais aussi quelques autres éléments fixés à la poitrine. C'est notamment le cas des bandages pour soigner vos blessures symbolisées par un écran qui se teinte de rouge et les battements de votre cœur qui s'accélèrent. Il peut également s'agir de grenades, mais aussi d'une lampe torche pour vous éclairer, ou encore d'un briquet pour mettre le feu. Sur le terrain, vous trouverez d'autres objets utilisables, à l'image des pommes que vous pouvez croquer, mais aussi des harmonicas avec lesquels vous pouvez jouer, des gramophones diffusant de la musique que vous pouvez arrêter, ... Certaines armes particulières seront quelques fois mises à votre disposition : haches, mitrailleuses, lance-flammes, canons anti-char ou anti-aérien, ... Pour en revenir au paquetage, si celui-ci s'avère pratique pour avoir tout à disposition, il est également parfois bien gênant, surtout si vous voulez ramasser quelque chose au sol. Déjà qu'il faut être au bon endroit, à la bonne distance et trouver le bon angle pour y parvenir, se retrouver à saisir les éléments fixés dessus plutôt que ce que l'on veut récupérer finit de faire rager. La maniabilité n'est donc pas le fort du titre de Zen Apps. Il en est de même pour le rechargement des armes qui peut être capricieux et vous faire tomber sous le feu ennemi.
Pour les combats à proprement parler, il s'agit de faire face à des vagues d'ennemis. Pour éviter de prendre trop cher, mieux vaut donc savoir se mettre à couvert, au moins pour recharger. Le jeu demande ainsi un certain engagement physique, tout comme pour la visée qui est plutôt efficace bien que parfois ardue. Une fois vos ennemis exterminés, il faut avancer jusqu'au point déclenchant la vague suivante. Mais vous pouvez passer à côté et voir soudainement les nazis débarquer par paquet de douze. Ils viennent alors se mettre à la position qui leur a été assignée, sans toujours se soucier de votre présence. D'un côté vous pouvez donc rapidement vous retrouver en plein milieu de vos adversaires, mais d'un autre, ils sont tout à fait capables de vous ignorer et de venir s'installer tranquillement à côté de vous pour tirer sur vos camarades. Le titre s'avère donc un peu trop scripté. De la même manière, chaque SS tire dans la direction qui lui a été indiquée, mais si vous parvenez à le contourner, vous pourriez arriver par-derrière en chantant la Marseillaise à tue-tête qu'il ne se retournerait parfois même pas. Vous n'aurez donc plus qu'à lui loger une balle en pleine tête à bout portant. Et dans le même ordre d'idées, alliés et allemands se retrouvent parfois côte à côte, chacun tirant dans une direction sans sembler être importuné par la présence de l'ennemi sous son nez. On ne peut donc pas dire que l'IA soit au top. Terminons en précisant qu'en mourant, on réapparaît ensuite sur le terrain au dernier point de passage, mais pas les ennemis. Ainsi, si vous ne comptez pas les morts, vous pouvez très bien choisir de jouer au kamikaze jusqu'à ce que vous ayez nettoyé la carte pour boucler la mission.
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