Empire of Sin est le nouveau jeu du studio Romero Games, derrière qui se cache John Romero, ex-star du jeu vidéo des années 1990, dont il était développeur chez id Software et à qui l'on doit entre autre le premier DOOM. De son propre aveu, Empire of Sin est un projet qu'il avait envie de réaliser depuis une vingtaine d'années, projet dans lequel le joueur incarne un gangster qui devra gérer ses business et ses relations avec d'autres gangs présents dans la ville de Chicago des années 20. Le gameplay d'Empire of Sin s'oriente vers de la stratégie au tour par tour à la XCOM pour ses combats avec des mécaniques de jeu de gestion et de RPG pour le développement de notre personnage et de ses sbires.
- Genre : Stratégie au tour par tour, Gestion
- Date de sortie : 1 décembre 2020
- Plateforme : PC, Nintendo Switch, Xbox One, Playstation 4
- Développeur : Romero Games
- Éditeur : Paradox Interactive
- Prix : 39,99€
- Testé sur : PC
Once Upon a Time in America
Empire of Sin commence avec le choix de notre personnage principal. Le joueur devra choisir parmi une galerie de truands ayant chacun ses spécificités, comme une compétence spéciale à activer durant les combats, une affiliation particulière pour deux types de commerces (parmi quatre) ainsi qu'un bonus diplomatique. Dès votre personnage choisi, vous allez pouvoir commencer votre partie. Le principe d'Empire of Sin étant d'étendre votre emprise sur la ville de Chicago en y installant différents commerces tout en soignant vos relations avec les autres gangs ainsi qu'avec la police.
Le jeu commence par le tutoriel à travers lequel vous allez saisir l'essentiel de ce qu'Empire of Sin aura à vous offrir. Dans un premier temps, vous vous retrouvez dans les rues de Chicago et il vous sera demander d'attaquer un premier commerce appartenant au boss local. Lors de votre entrée dans les locaux, un combat s'initie contre quelques malfrats. Le système de combat est similaire à celui de XCOM, c'est-à-dire qu'il s'agit d'affrontements tactiques au tour par tour. Chaque personnage possède deux points d'action qu'il pourra utiliser pour se déplacer, se mettre à couvert, attaquer, utiliser une compétence spéciale ou encore utiliser un objet (tel qu'une trousse de soin, un tonifiant ou bien une grenade à fragmentation).
Le reste du tutoriel s'attarde à vous présenter la gestion de vos commerces, les améliorations que vous pouvez leur apporter et la gestion des relations avec les autres gangs.
Bien que s'inspirant de XCOM, Empire of Sin n'en possède pas la même profondeur tactique. Les personnages que vous allez manipuler pourront se mettre à couvert (avec une couverture partielle et une couverture complète), vos attaques ont un pourcentage de réussite, vous allez pouvoir effectuer des embuscades et bien évidemment attaquer. On peut également compter sur des grenades et autres cocktails molotov sans oublier les compétences de vos personnages que vous allez pouvoir activer.
Sans être particulièrement profond ou original, le volet tactique du jeu assure le minimum syndical pour rendre les combats un tant soit peu intéressants.
Les affrontements étant la composante principale d'Empire of Sin, vous allez les enchaîner dès lors que vous devrez prendre possession un nouvel établissement (qu'il soit occupé par des brutes ou par des membres d'un gang), augmenter les niveaux de vos personnages (jusqu'au niveau 10), ou bien pour amasser de l'argent, des armes ou des consommables. Le jeu tourne très vite au farming et malgré une difficulté qui s'élève un peu lorsqu'il s'agit d'affronter les boss des gangs, on roule facilement sur les ennemis et une lassitude vient assez vite pointer le bout de son nez après seulement quelques heures de jeu.
Public Enemies
L'autre grande partie d'Empire of Sin est son volet gestion. La ville de Chicago est divisée en plusieurs quartiers où se sont installés les divers gangs et leur boss. Comme dit précédemment, vous allez pouvoir vous attaquer à des bâtiments occupés par des brutes et des commerces déjà installés par les autres gangs. Durant les premières heures de jeu, vous allez monter vos premiers commerces en vous attaquant à des bâtiments occupés par des brutes qu'il faudra déloger. Dès lors le bâtiment inoccupé, vous avez le choix entre plusieurs actions: Le piller, ce qui vous apportera de l'argent et des items (armes et/ou consommables) mais ses occupants reviendront sous quelques jours, y installer un commerce parmi un casino, une maison close, un speakeasy et une brasserie. La dernière option qui vous est offerte est de détruire le bâtiment, ce qui ne vous apportera rien mais empêchera les ennemis de s'y installer à nouveau pendant plus de 200 jours.
Dès que vous installez un nouveau commerce, vous aurez accès à une page de gestion où vous retrouverez les diverses améliorations que vous pourrez lui apporter. Un total de cinq améliorations est disponible, comme la sécurité de votre établissement (essentielle car vous allez tôt ou tard vous faire attaquer par les gangs rivaux), l'ambiance (améliorant l'attractivité et par conséquent vos revenus), la discrétion de votre établissement (ce qui diminue les chances de descentes de police) et enfin le bouche-à-oreille (améliorant l'attractivité mais aussi les chances d'attirer la police et les gangs rivaux). Pour les améliorations de vos brasseries, elles changent quelque peu car vous n'allez pas devoir attirer des clients mais juste produire de la bibine pour vos speakeasys. Par conséquent, nous aurons la possibilité d'améliorer la production totale de notre brasserie, la capacité de stockage ainsi que la qualité de notre alcool (attirant ainsi des clients au palais plus délicat).
Empire of Sin s'articulant autour des combats, vous n'irez pas affronter vos belligérants seul, et pour cela le jeu vous propose de recruter divers malfrats. Chaque personnage acceptera de vous rejoindre contre une somme d'engagement ainsi qu'un salaire hebdomadaire. Les meilleurs éléments que vous pourrez intégrer dans votre escouade coûtent bien évidemment plus cher et il faudra monter le niveau de chacun d'entre eux afin d'en exploiter le plein potentiel.
Vous pourrez débloquer de nouvelles compétences, comme la possibilité pour votre malfrat d'utiliser une mitraillette, utiliser une compétence de soin sur soi ou bien sur un allié ou encore avoir la possibilité d'effectuer une action supplémentaire après avoir épuisé vos deux points d'action. On remarque très vite que les compétences à débloquer sont quasiment toujours les même et seules les compétences (efficacité avec les armes à feu, au corps-à-corps, bonus d'initiative, bonus de défense, et d'autres) seront à prioriser lorsqu'on engage un nouveau membre dans notre escouade.
Empire of Sin propose des missions principales et annexes à travers lesquelles vous pourrez par exemple construire dix établissements, vous occuper d'une personne un peu trop éméchée qui sème la pagaille dans un de vos speakeasys ou encore accepter (ou non) que certains policiers viennent boire un verre dans vos bars (là où ils sont refusés dans d'autres enseignes). Des missions et événements bienvenus qui viennent interrompre la routine des combats et vous permettront de faire quelques choix qui influenceront vos affinités avec les autres résidents de Chicago.
La dernière partie d'Empire of Sin s'attarde sur les relations entre vous et les autres gangs. Durant votre partie, le boss d'un gang vous proposera de vous entretenir avec lui au travers d'une réunion durant laquelle il vous présentera ses termes. Il vous sera par exemple demandé d'assister un gang durant une guerre rivale en échange d'un bonus de rendement pour vos maisons closes pendant quelques jours. Les affinités avec les gangs rivaux s'articulent autour de bonus de rendement pour vos enseignes et d'une aide lorsqu'une guerre éclate.
Dès que l'on s'installe dans divers quartiers, la gestion des relations avec les autres gangs peut s'avérer assez bordélique et surtout fastidieuse, tant les guerres entre gangs rivaux éclatent en tout sens et des patrouilles de gangs et de policiers viendront devant vos établissements et lanceront une rixe contre vous si vous ne les avez pas à votre compte, ce qui provoquera des enchaînements de combats qui peuvent très vite lasser.
A l'heure actuelle, le comportement des gangs est assez imprévisible, avec par exemple un boss de gang qui décide de rompre un lien avec vous pour revenir ensuite vers vous avec un pot-de-vin. Il en est de même avec les affinités entre les gangs qui se font et se défont, rendant une partie que l'on aurait voulu pleinement maîtriser quasiment impossible.
Dernier point sur l'aspect technique du jeu, le jeu étant techniquement modeste, l'ambiance de la prohibition est bien retranscrite et Empire of Sin est une véritable joie durant ses premières heures de jeu. Néanmoins, le jeu souffre encore de moult bugs, comme des actions qui peinent à s'enclencher, des animations inexistantes. Comme dit précédemment, le jeu souffre principalement d'un manque global d'équilibrage dans sa difficulté.
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