Call of Duty Black Ops Cold War faisait déjà débat lors de son alpha, et encore plus lors de sa bêta ouverte. Il est possible de croire à un gros retour dans le passé, mais Treyarch semble s'efforcer de donner des petites pointes de modernité afin de ne pas rendre trop vieillotte la licence Black Ops qui existe déjà depuis 10 ans. Notons aussi que le jeu n'a pas encore donné tout son potentiel : celui-ci devrait être atteint lors de l'arrivée de la saison 1 prévue le 10 décembre, avec notamment l'intégration de Warzone. Faut-il s'attendre à une énergie similaire à d'anciens titres, assistons-nous à un bon vieux retour dans le passé ? On tente de vous donner des indications pour appréhender au mieux ce nouvel opus.
- Genre : FPS
- Date de sortie : 13 novembre 2020
- Plateforme : PC, PS4, PS5, Xbox One et Xbox Series X|S
- Développeur : Treyarch et Raven Software Games
- Editeur : Activision
- Prix : 69,99 € version standard et 74,99€ version cross-gen
- Testé sur PC
La pilule rouge ou la bleue ?
Le mode Campagne est très souvent la partie la plus délaissée dans un Call of Duty, car le mode zombie et le mode multijoueur prédominent largement si l'on parle de sa durée de vie. Il vous faudra approximativement 5 à 7 heures pour terminer cette campagne qui progresse à vitesse grand V. C'est un plaisir assez court, et si on avait apprécié le scénario de l'ancien opus, il est incontestable que celui-ci dépasse toutes les attentes d'un mode Histoire pour un jeu en coop. Pour aller au fond du sujet, la campagne de Call of Duty Black Ops Cold War contient un vrai plot twist qui nous tient en haleine de bout en bout. On baigne dans la conspiration et on s'attache beaucoup aux personnages en allant leur parler après une mission. On peut "participer" à l'enquête en analysant le tableau des missions avec les preuves que l'on a sur les différents suspects, et on semble finalement pouvoir se faire une place dans cette fameuse équipe.
Raven Software Games a su rendre le joueur acteur en proposant des choix à faire durant notre aventure dans les années 70 et 80, avec des choix qui pourront plus ou moins impacter la fin de cette histoire remplie de rebondissements. Il est surtout très habile d'avoir habitué les joueurs à résoudre diverses énigmes avec le fameux site Pawn Takes Pawn — qui a su en dépiter plus d'un —, mais le fil rouge de cette campagne réside dans l'enquête et la récolte d'informations — un peu comme Pawn Takes Pawn. Avec le personnage que nous avons pu modifier pour le rendre "authentique" dans son comportement, on retrace des événements passés pour mieux comprendre le présent et c'était aussi le cas pour Pawn Takes Pawn. C'est un clin d'œil qui, après réflexio, prend tout son sens et c'est fort appréciable de voir que "tout est lié" !
Le joueur n’est plus uniquement spectateur des missions : on devient un réel acteur et c’est un changement qui est fort appréciable. Il y a un savant mélange entre les phases assez calmes et les gros assauts que l’on connaît bien de la licence. On peut prendre le temps de comprendre l’histoire, récolter des « preuves », ou encore jouer à des bornes d’arcade lors d’une mission — mais on va se taire pour vous laisser la surprise ! L’histoire est dynamique, on rentre tout de suite dans le vif du sujet et on n’en décroche pas tant elle est intéressante. On rentre dans la peau de Bell, notre personnage, et on souhaite mener à bien cette mission. Comme à son habitude, le mode Histoire nous permet de nous faire la main sur les différentes armes qui seront disponibles dans notre attirail pour le mode multijoueur, et fait office d’introduction aux mécaniques de base du jeu. Et ça, c'est parfait pour les néophytes des FPS ou de Call of Duty de manière générale.
Pour finir sur la partie du mode Campagne, les seuls vrais points noirs sont la bande-son, qui est assez mal calibrée et qui camoufle la voix des personnages, et quelques bugs dans le décor — conserve en lévitation après une infiltration par exemple. Ok, la musique des années 70 est superbement bien choisie. On rentre dans l’ambiance immédiatement, mais il ne faut pas que ce soit en dépit des parties de l’histoire — un petit passage dans les paramètres pour régler le volume de la musique peut aider. Sinon, les graphismes sont très appréciables. Même si nous ne sommes pas de cette époque (70-80) on peut ressentir une nostalgie que l’on n’a pas forcément connue.
Quelques bugs de décor bénins ont été découverts, mais ce sont des choses qui arrivent et qui peuvent être corrigées lors du moindre patch. Durant notre test, nous n’avons pas eu de problème de déconnexion avec la manette, puisque celui-ci a été fait sur PC. De notre côté, nous écartons donc cet inconvénient, même s’il n’est pas plaisant de voir ce genre de bug dès le jour de la sortie du jeu sur d'autres supports.
De bonnes idées, mais pas assez poussées ?
Le multijoueur fait grandement débat, entre certaines armes qui ne sont pas assez bien équilibrées — mais que serait un Call of Duty sans son patch note qui recalibre les armes ? —, des nouveaux modes de jeu qui retravaillent le multi traditionnel, le SBMM qui commence à peser sur les joueurs, et des mouvements repris de l’ancien opus cassant toute fluidité donnée auparavant par Modern Warfare…
En ce qui concerne les modes de jeu, il est important de savoir tester de nouvelles choses, car un jeu qui profite uniquement de ses acquis ne pourra pas perdurer. Créer de nouveaux modes peut apporter de nouveaux joueurs, mais aussi plaire aux plus anciens. On a bien aimé la liste de lecture Armes Combinées et Bombe sale — pour ne pas employer la première personne du singulier. Beaucoup ont tenté de comparer ces modes multijoueur aux parties d’Opération de Battlefield, mais n’oublions pas que la licence Call of Duty se veut profondément "arcade", tandis que Battlefield puise bien plus dans le réalisme et le côté "simulation". De ce fait, la différence se fait réellement ressentir à partir du moment où l’on peut être chargé à bloc en accessoires — avec le Joker « Danger proche » par exemple — et balancer tout notre chargement sur un seul point, pour éviter à un ou deux ennemis seulement de continuer la progression de la domination. Comme on dit, tous les moyens sont bons pour mettre à terre un ennemi, non ?
Par ailleurs, les petits ajustements sur le FOV et le HUD permettent de réellement faire ce que l’on souhaite de notre expérience de jeu ; les cartes sont bien plus profondes et des éléments de HUD qu’on estime inutiles peuvent être enfin supprimés.
Il est indéniable que le fait de revisiter le système de prestige, d’apporter des éléments du passé — comme les Jokers — pour en faire de nouvelles choses, est excellent, mais ces fonctionnalités ne sont pas poussées jusqu’au bout. Une légère refonte du système de base de Call of Duty avec des mécaniques nouvelles pourrait bien plus plaire. On parle bien évidemment d’un système de parties classées, afin de mettre un terme à ce débat sur le SBMM. Si on regarde simplement les plaintes des joueurs face au SBMM, il est évident que les parties classées pourraient être une chose bénéfique, car elles pourraient calmer une frustration qui commence à durer dans le temps. De plus, si nous nous basons sur les autres FPS à vision compétitive, le fait de mettre des parties classées pourrait être un excellent moyen pour les joueurs d’enfin connaître leur niveau de jeu en se basant sur un vrai classement actualisé. Cela pourrait réveiller l’âme des joueurs les plus compétitifs pour tenter de grind sans cesse. Treyarch a instauré les bases des compétitions sur Call of Duty, et un mode de jeu avec des mécaniques compétitives pourrait être plus que bienvenu.
On ressent bien la retenue dans le développement du jeu — ou un manque de temps — et c’est bien le point le plus néfaste. Les armes sont pour certaines mal calibrées, les mouvements de notre opérateur sont bien moins fluides que sur Modern Warfare... On a l’impression de faire un réel bond dans le passé, tandis que Modern Warfare avait fait un grand pas en avant en proposant des mécaniques inédites qui tenaient les joueurs en haleine. Notre avis est assez mitigé : on a apprécié le jeu, mais certains éléments restent assez rédhibitoires.
Le retour du mode Zombie !
Une année sans zombies c’était un peu long, et même si on a pu avoir la chance de voir/jouer des zombies aux pouvoirs spéciaux sur Warzone, rien ne vaut le lore et l’aventure qu’implique le mode Zombie dans Black Ops. La tradition est toujours là, et des petites spécificités comme les atouts ou la gratuité des cartes font que tout ça est très plaisant.
Un petit bémol est à mettre sur le manque de cinématiques, et les seuls éléments du lore sont des enregistrements qu’on ne peut pas écouter en entier à cause des vagues. Ok, on peut retarder la map en faisant tourner en rond un zombie, mais le groupe ne pourra pas profiter pleinement de l’intrigue autour du mode Zombie sur cette première carte, Die Maschine.
Le theorycrafting est toujours aussi intéressant à faire, sans compter l'élaboration de petites stratégies pour savoir quelle arme est la mieux pour dézinguer du zombie. S’il y avait eu des cinématiques durant l’aventure, ou encore à la fin du secret, le mode Zombie aurait fait un sans-faute, mais on ne peut pas toujours avoir le beurre et l’argent du beurre. Il n’y a pas de réelle nouveauté dans les mécaniques de jeu, mais on estime que c'est la tradition du mode Zombie qui fait sa beauté et que les cartes ainsi que les secrets sont là pour apporter cette touche de nouveauté.