Cela faisait plus de 7 ans que la série n'était pas revenue sur consoles, c'est désormais chose faite avec cette version Fated Retribution de Tekken 7, un jeu qui traine dans les salles d'arcade japonaises depuis déjà deux ans.
Test de Tekken 7
Découvrez notre verdict sur Tekken 7, jeu de baston 3D disponible dans toutes les bonnes crèmeries dès demain sur PS4, Xbox One et PC.
Dallas chez les Mishima
Pour cette version de salon, Namco et Harada ne pouvaient se contenter d'une simple conversion et ont donc décidé d'ajouter quelques modes à même d'occuper les adeptes du plaisir solitaire. Le plus gros morceau solo du jeu est son mode histoire, contant la saga de la famille Mishima, en prenant soin d'y inclure un personnage qui n'avait à priori rien à faire ici : ce bon vieux Akuma de Street Fighter. Découpée en chapitres et sous-chapitres, cette histoire de famille mêlant démons et gros sous propose des combats mis en scène avec soin et se permet même l'incursion de séquences cinématiques d'anciens Tekken. D'un point de vue purement scénaristique, ce n'est clairement pas la folie, même si quelques scènes auront le mérite d'éclaircir une fois pour toutes le background entourant les relations entre Heihachi et son fils.
En avançant dans l'histoire principale, vous débloquerez de nombreuses histoires annexes mettant en scène les «seconds couteaux», dans de petites historiettes clairement moins marquantes que la saga Mishima, mais qui ont au moins le mérite de faire durer le plaisir : comptez 3 à 4 heures de jeu pour faire le tour de ce mode proprement. L'autre petite gourmandise permettant d'étoffer le solo est le mode Combat au Trésor, qui va permettre d'engranger éléments de personnalisation et crédits en enchainant des matchs, parfois agrémentés de quelques modificateurs (boost de vitesse, attaque, etc). Un mode sympathique mais qui n'a cependant rien d'inédit pour qui a déjà tâté des derniers épisodes de la saga. Et c'est là que le bât blesse un tantinet : si les modes solo font le job correctement, on pourra difficilement comprendre l'absence du team deathmatch ou de façons d'exploiter le gameplay de manière plus extravagante comme avaient su le faire les aînés de ce Tekken 7. Sur le moyen terme, il faudra donc impérativement que le joueur solo se tourne vers le online, qui reste cependant de très bonne facture, avec un mode tournoi au format bracket et un netcode de qualité.
La rage de vaincre
Tekken 7, s'il ne bouleverse évidemment pas la formule instaurée dès le quatrième opus, parvient tout de même à l'enrichir significativement avec quelques subtilités bienvenues. Le jeu de baston fait toujours la part belle au positionnement des combattants et aux fameux combos à juggle qui permettent d'enchainer un adversaire en l'air afin de lui gratter toujours plus de vie. Il faudra désormais compter sur quelques nouvelles finesses, comme les coups «armor» qui permettent d'absorber un ou plusieurs coups sans vaciller et en donnant donc l'occasion de punir sévèrement l'agression. La gestion de la Rage a aussi évolué, avec un déclenchement automatique du mode lorsque la jauge de vie entame ses 20 derniers pourcents. Plusieurs options s'offrent alors à vous : soit déclencher une furie à placer facilement en combo et causant de sérieux dégâts ou une Rage Attack possédant des propriétés propres au combattant sélectionné.
Les options stratégiques se retrouvent donc renforcées par ces nouveaux affinements de gameplay et on en voudra finalement à Namco de ne pas mieux les expliquer : le mode training n'assure que le service minimum et le jeu ne se montre pas assez didactique, pour qui aurait envie d'apprendre les nouvelles features du gameplay. Qu'à cela ne tienne, les rookies qui veulent quand même faire de jolis combos et faire rager leurs potes un peu trop sûrs d'eux pourront toujours se rabattre sur des valeurs sûres comme Hwoarang ou Eddy, qui restent toujours aussi simples et agréables à contrôler, même sans connaitre les spécificités de T7. La plus grosse surprise de Tekken 7 reste tout de même l'intégration d'Akuma au roster (conséquent) du jeu : le transfuge dispose de son moveset habituel, avec les inputs à la Street, pour un résultat franchement convaincant. Pour le reste, les habitués ne devraient pas être trop chamboulés, avec des wall combos toujours aussi dévastateurs et quelques environnements destructibles afin d'ajouter un peu de spectaculaire à des affrontements qui ne manquent pas de dynamisme, le petit plus qui fait la différence étant ce ralenti survenant au moment d'attaques simultanées, franchement jouissif.
Un poing c'est tout
Graphiquement, Tekken 7 est plutôt propre sur lui, même si quelques textures et choix de couleurs font vraiment tâche en 2017. Côté bande-son, on reste sur ce que la série nous offre depuis le début : de l'électro à tout va, parfois mêlée à quelques compositions plus «épiques», pour une OST qui ne fera clairement pas l'unanimité. A noter que la musique est gérée de façon dynamique et donc qu'elle s'emballe une fois qu'une balle de match est accordée à l'un des combattants. Sur le plan artistique, c'est toujours aussi kitsch et tape à l'oeil, mais c'est ce qui fait le charme de la série depuis des lustres et c'est surtout dans la grandiloquence de certaines arènes ou dans l'absurdité des éléments de personnalisation que cela se ressent. Enfin, en concluant le conflit entre Heihachi et Kazuya Mishima, on sent que Harada et ses équipes ont également souhaité faire une synthèse de la série Tekken avec une galerie dantesque dans laquelle il sera possible de dépenser ses crédits afin d'acheter les fameuses séquences cinématiques de fin des différents épisodes : une madeleine de Proust à savourer sans modération aucune.
