Doom 2016 a pris beaucoup de joueurs par surprise avec son reboot réussi de la licence. Avec Doom Eternal, id Software a tout l'air de vouloir concentrer au maximum ce qui a fait le charme de la licence, et en particulier de l'épisode précédent, pour atteindre un nouveau niveau dans la boucherie décomplexée.
- Genre : Tir à la première personne
- Date de sortie : 20 mars 2020
- Plateformes : PC, Xbox One, PS4, Google Stadia, sur Switch courant 2020
- Développeur : id Software
- Éditeur : Bethesda
- Prix : 59,99€ disponible sur Amazon
- Testé sur : PC
We're Doomed
Notre aventure reprend 6 mois après la fin de Doom 2016. Visiblement, les démons se sont frayé un chemin sur Terre, et notre Doom Slayer, avide de sauver son lapin de compagnie (probablement), s'est doté d'une antique forteresse orbitale ainsi que d'une version mise à jour de l'IA VEGA. Alors que 60% de la population terrestre a déjà péri, il nous est donné la lourde charge de décapiter la force d'invasion, les 3 prêtres infernaux ainsi que la Khan Mayker, une figure angélique qui semble manipuler jusqu'aux forces infernales. Et alors que le Doom Slayer se fraye un chemin à la tronçonneuse dans la campagne, on en apprend davantage sur ses origines, et l'univers de Doom. Nous ne sommes pas certains que c'était bien nécessaire, d'autant qu'il faut avoir suivi de près l'histoire et le lore de la licence pour tout suivre, mais cela a le mérite de ne pas traîner en longueur.
Ils en profitent aussi pour bâtir le mythe du Doom Slayer sur Terre, une sorte de Kratos des temps modernes, à la fois badass et taciturne, ainsi que très intimidant même pour les humains, tout en offrant quelques justifications à ses pouvoirs surhumains. Une approche plus humoristique aurait peut-être été davantage dans l'esprit de la licence. Cela reste néanmoins un détail, cela sert surtout de prétexte aux combats, et quelques scènes parviennent à être à la fois amusantes et impressionnantes.
Doom Eternal a pris le parti de la lisibilité et de la fluidité sur toutes les plateformes. N'espérez pas quelque chose d’époustouflant même sur un PC de compétition avec les graphismes au maximum, ce n'est pas le but. En effet, l'horreur n'est pas de mise, et l'action prime sur tout. On peut clairement voir que le jeu embrasse ses racines avec ses menus qui hurlent "Jeu vidéo", et ses bonus en tout genre qui flottent dans les airs.
Le rêve de Goblin Slayer
Si vous avez joué au précédent opus, vous ne serez pas perdu. Doom Eternal prend la quintessence de son gameplay et l'enrichit afin de proposer une expérience de jeu encore plus intense. Une boucle de gameplay incroyablement efficace est proposée. De nombreuses zones servent d'arène inopinée face à des hordes de démons qui se téléportent dans tous les coins. Il faut alors faire parler tout l'arsenal qu'on se trimballe et adapter son arme à ses adversaires, tout en faisant bon usage de ses pouvoirs à temps de recharge comme le lance-flammes, les grenades et la bombe de glace. Il faut chercher à effectuer des "Glory Kills" sur les démons affaiblis, qui brillent alors, ce qui nous offre une petite scène d'exécution à mains nues absolument brutale, et nous récompense avec de la vie, et de l'armure si la cible était en feu. Les munitions étant rares, il faut régulièrement sortir la tronçonneuse pour découper un ennemi qui va alors en lâcher des tonnes. On repart alors pour un tour.
Les ennemis sont bien plus vifs et nombreux que dans l'épisode précédent, et dès la première mission, on peut se retrouver dos au mur. Bien que le gameplay soit vraiment arcade et que nous disposons de tonnes d'outils et de mécanismes en notre faveur, ce n'est pas facile du tout. Il faut bouger en permanence, tout en évitant les pièges des arènes. Avec l'ajout de nouveaux pouvoirs comme le dash et la frappe sanglante, il devient rapidement évident que faire un usage parfait de tout cela demande un très haut niveau de skill. Les joueurs modestes s'en tireront grâce aux vies supplémentaires (une nouveauté) et aux checkpoints, mais les joueurs compétitifs pourront mettre leurs talents à l'épreuve et s'épanouir dans ce qu'on pourrait décrire comme étant un abattoir travaillant à flux tendu. Comme si les Glory Kills n'étaient pas suffisants, l'apparence des ennemis reflète aussi les coups reçus à présent, voire la viande être déchiquetée par les tirs et les os apparaître avec des lambeaux de chair encore attachés est grotesque, et satisfaisant en un sens.
Le bestiaire est assez varié, et chaque monstre dispose de ses forces et faiblesses, auxquelles il faudra répondre avec les bonnes armes, voire le bon module d'arme. Une fois encore, bien jouer est richement récompensé. Vider tout un chargeur dans un Cacodémon ne le tuera pas forcément, alors qu'une seule grenade collante dans la bouche l'exposera à un Glory Kill instantané. D'un autre côté, l'aspect exploration et la recherche de secrets nous semble avoir été mis un tantinet en retrait, il a été remplacé par un petit côté plateformes. Entre les murs d'escalade, les barres horizontales et les sauts gigantesques à faire à coup de double dash, bonus à attraper à la volée suivi à nouveau d'un double dash. Cela ne nous a que modérément convaincu, et nous a même donné quelques PTSD de la zone de Xen dans Half Life, mais ce n'est rien de bien méchant en réalité. En revanche, cela ouvre des options infinies aux meilleurs joueurs lors des combats, qui pourront s'amuser à faire des head shot 360° no scope depuis les airs.
La campagne est d'une longueur similaire à celle de Doom 2016, comptez entre 10 et 20 heures pour la finir une première fois. Les missions ne sont pas très nombreuses, mais elles sont longues et intenses. Certains des nouveaux ennemis ainsi que les boss donnent du fil à retordre, même en normal, et ils ne pardonnent pas l'erreur dans les modes de difficulté additionnels. Visiblement, la rejouabilité était un objectif important, puisqu'une série de cheat codes à trouver permet de refaire les missions avec des bonus, voire des malus dans certains cas. Dans ce domaine, le plus gros ajout potentiel est le système de niveaux de maître. Cela permet de rejouer une mission avec un bestiaire mis à jour. Attendez-vous à croiser les pires ennemis du jeu livrés par palettes, ce qui permet de se replonger dans l'action et de corser les choses sans toucher à la difficulté. Leur disponibilité est cependant douteuse, il n'y en a aucun de disponible par défaut. Un niveau de maître est exclusif au bonus de précommande, un autre est offert en récompense de connexion Bethesda.net le mois du lancement du jeu. On aurait aimé en avoir quelques-uns inconditionnellement sous la main, c'est donc un gros bémol.
Vous êtes enfermés avec moi.
Malheureusement, les serveurs de jeu n'étant pas en ligne avant la sortie de Doom Eternal, nous n'avons pas pu inclure le mode multijoueur, intitulé Battle Mode dans notre test. Nous connaissons son principe et nous avons pu assister à des démonstrations de gameplay, qui ont l'air vraiment intéressantes, mais il nous faudra patienter pour mettre la main sur la bête et éventuellement éditer ce test. Ce mode de jeu remplace ceux de Doom 2016, il propose de participer à un 2 vs.1 asymétrique en plusieurs manches : le surpuissant Doom Slayer face à 2 démons élites contrôlés eux aussi par des joueurs. Il est rare que l'humain soit considéré comme étant le "monstre". Le Doom Slayer doit s'assurer que les 2 démons meurent en même temps, car s'il en tue un, celui-ci va réapparaître après quelques dizaines de secondes. Le Doom Slayer dispose de presque tout son arsenal et de ses capacités tirés de la campagne solo.
Les démons sont des versions revues et améliorées du solo aussi, comme l'Arch-vile, le Revenant, le Mancubus ou le Maraudeur, avec des capacités spéciales comme la possibilité de bloquer provisoirement l'apparition de butin pour le Doom Slayer, ou d'invoquer d'autres démons en renfort. Leur objectif est tout simplement de tuer le Doom Slayer une fois. Nos inquiétudes portent principalement sur l'équilibrage de la chose, et il faudra probablement quelques semaines pour que tout le monde prenne ses marques afin de pouvoir en juger pleinement.
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