Si la licence Layton a su séduire par ses énigmes et son design cartoonnesque à l’ère de la Nintendo DS, elle ne s’est pas suffisamment réinventée pour fidéliser les fans, entraînant une baisse notable des ventes. L’arrivée de l’opus L'Aventure Layton: Katrielle et la Conspiration des Millionnaires en 2017 sur 3DS avait donc en partie surpris.
Le titre s’inscrit dans la continuité des Layton, avec ses énigmes diverses (mais parfois compliquées) et son écriture humoristique. Seule variation dans l’équation, c'est désormais Katrielle, fille du professeur Layton, qui a pris la relève après la disparition de ce dernier.
Bien accueilli, le titre n’en était pas pour autant révolutionnaire. Comme ses grands frères, il offrait d’agréables heures de jeu, mais souffrait malgré tout d’un manque de nouveauté. Si l’on peut comprendre que studio Level-5 n’ait pas voulu miser sur un opus inédit sur Switch, on s’interroge sur le choix de ce portage, ce volet n'étant pas le plus emblématique de la licence. Voyons donc ce qu’apporte cette version Deluxe.
- Genre : Jeu d'énigmes
- Date de sortie : 7 novembre 2019
- Plateforme : Nintendo Switch, Nintendo 3DS, IOS, Androïd
- Développeur : Level-5
- Éditeur : Level-5
- Prix : 30,99 € disponible sur Amazon
- Testé sur : Switch
La réalité est toujours plus étrange que la fiction
L’histoire débute à Londres lorsque Katrielle, la fille du professeur Layton, inaugure son agence de détective. En dépit d'un manque de clientèle, l’ennui est de courte durée puisque le premier individu à se présenter n’est rien de moins qu’un chien qui parle. Ce dernier, amnésique, demande de résoudre le mystère de sa situation et ne comprend pas pourquoi certains humains, dont Katrielle, sont à même de le comprendre. Mais l’affaire est vite éclipsée lorsqu’un commissaire de Scotland Yard frappe à l’agence pour soumettre à Katrielle un problème pour le moins saugrenu : la disparition d’une aiguille de l’horloge Big Ben. Le sort de notre ami canin, (baptisé Sherl O.C Kholmes) aussitôt oublié, Katrielle se lance dans la résolution de cette affaire.
Un début rocambolesque fidèle à la série où, comme aime le répéter Katrielle, « la réalité est toujours plus étrange que la fiction. »
Un gameplay à la loupe
Tout au long du jeu, vous serez amenés à résoudre une dizaine de mystères, disparitions et vols en tout genre, aux quatre coins de Londres, flanqué d’un basset râleur et d’un assistant du nom d’Oliver. La résolution d’une enquête vous demande de jongler entre différents modes de jeu : observation, énigme et phases de dialogues.
Dans chaque lieu, vous commencerez par dénicher des indices afin d’avancer dans votre enquête. Il vous faudra ensuite interroger les protagonistes présents et chercher les objets dissimulés. Il peut s'agir de collectibles, ou encore de pièces SOS, qui vous permettront de débloquer des astuces utiles dans la résolution des énigmes. Si cela se limite au début à fouiller l’intégralité de l’écran à l’aide de votre stick (un peu trop nerveux) ou de l’écran tactile, vous arriverez très vite à intégrer la logique du jeu, et à cibler plus efficacement vos recherches.
Les phases d’énigmes se déclenchent généralement lors de conversations, ou en dénichant des objets cachés dans le décor. Certaines sont obligatoires pour faire avancer l’histoire, d’autres facultatives. Une fois résolues, elles vous permettent d’obtenir des indices précieux, ou encore des objets rares.
Entre réflexion et acharnement
Un objet trouvé, une conversation, un nouveau mystère, tout est un prétexte pour faire travailler vos cellules grises, et on attendait rien de moins du titre. Ce dernier réussi le pari de proposer des énigmes variées et originales, alternant entre casse-têtes, puzzles, calcul mental et devinettes dans des registres divers. Si celles qui font appel à la logique et au calcul sont très plaisantes à résoudre, d’autres joueront avec vos nerfs, si vous ne parvenez pas à saisir ce que le jeu attend de vous. Cela est en partie dû à la formulation des énigmes, parfois confuse et alambiquée, qui rend difficile leur compréhension (sur la version française que nous avons testée en tout cas.) Les énigmes vous assureront malgré tout de nombreux moments de réflexion et de distraction, rappelant par certains aspects les mini-jeux des magazines de notre enfance.
L’art de la caricature
L'arrivée des nouveaux protagonistes apporte une touche de fraîcheur au titre, mais Katrielle reste relativement superficielle. S'il est heureux que les créateurs aient évité l’écueil d’une copie conforme du professeur Layton, on regrette malgré tout qu’elle ne se démarque que par son obsession pour la nourriture. Oliver, quant à lui, n’est pas beaucoup plus creusé, mais sa naïveté et sa grande gentillesse suscitent notre sympathie. Notre ami Sherl est finalement le point fort du trio, équilibrant l'ensemble par un humour et un caractère au poil. Les personnages secondaires que vous croiserez durant vos enquêtes restent, quant à eux, représentatifs du ton léger et loufoque de la série. Les milliardaires excentriques, les vieilles dames commères et les majordomes inquiétants sont autant de stéréotypes assumés qui prêtent immanquablement à sourire.
Nouveauté, es-tu là ?
L’histoire se découpe en une série d’enquêtes que l’on peut résoudre dans l’ordre désiré, chacune racontant une histoire. Si ces dernières parviennent à être variées, tout en gardant la patte humoristique du titre, certaines conclusions d’enquêtes peuvent sembler capillotractées. Si vous aimez les mini-jeux, vous apprécierez les annexes qui fonctionnent sur le modèle des party-games. Un ajout plaisant, entre deux missions, si l’on souhaite faire une partie rapide.
Notez également que vous aurez la possibilité de personnaliser la décoration de l’agence ainsi que la tenue des personnages. Un ajout qui n’apporte pas grand-chose, mais qui reste plaisant dans un titre aussi visuellement satisfaisant.
Les extras, quant à eux, comptent des défis journaliers, la possibilité de collecter des objets issus des autres jeux de la licence, ou des énigmes déblocables au fil de l’histoire. Des suppléments assez anecdotiques, mais qui renforcent tout de même une durée de vie déjà solide. Côté scénario, ce portage n’amène malheureusement rien de nouveau sous le soleil, hormis quelques énigmes inédites.
Une adaptation réussie
Quid de l’adaptation ? Visuellement, l'aventure Layton déploie tout son potentiel sur la Switch, avec des graphismes revus et soignés, et des décors riches qui participent à retranscrire l’atmosphère british si particulière du titre.
En mode salon comme en nomade, le titre reste fluide et agréable. Si l’on constate que le stick analogique a tendance à être un peu capricieux, la prise en main n’en reste pas moins agréable, et le mode tactile bien exploité.