Annoncé en 2020 pour une sortie en 2022, puis reporté à plusieurs reprises jusqu'à la date du 2 février 2024, Suicide Squad : Kill the Justice League est un TPS en monde ouvert avec une forte composante multijoueur et un univers similaire à celui des Batman Arkham. Mais fini de jouer les justiciers en collant pour sauver Gotham, cette fois on fait dans le sale, avec une équipe de 4 vilains timbrés qui vont avoir la lourde tâche de calmer les super-héros DC comme ils le peuvent.
- Genre : TPS
- Date de sortie : 2 février 2024
- Plateforme : PC, PS5, Xbox Series
- Développeur : Rocksteady
- Éditeur : Warner Bros Games
Quand ils arrivent en ville...
Direction Metropolis avec un groupe de héros qui sort de l'ordinaire : Harley Queen, King Shark, Deadshot et Captain Boomerang vont devoir allier leur force pour contrer l'assaut du surpuissant Brainiac. L'entité sème le chaos en ville, avec une malédiction qui touche même les super-héros de l'univers DC, raison pour laquelle l'humanité se tourne désormais vers nos 4 têtes brûlées. Chaque membre du quatuor dispose d'un set d'armes et de compétences propres, que ce soit en combat ou pendant l'exploration de la cité. Pour avoir joué avec l'intégralité du casting, on est d'ores et déjà persuadé que vous trouverez chaussure à votre pied avec le gameplay d'au moins l'un des membres de cette fine équipe. King Shark se sert de multiples propulsions aériennes, Deadshot utilise son jetpack, Captain Boomerang se téléporte à gogo et enfin, Harley, joue du grappin pour se déplacer entre les buildings. La prise en mains des actions de traversée demande un chouille d'adaptation, mais une fois les commandes bien intégrées, parcourir Metropolis est un vrai plaisir.
Même sentiment du côté des combats, avec des affrontements TPS qui donnent l'impression d'être dans le prolongement du fameux free flow combat des Arkham, mais appliqué à un jeu de tir. Ainsi, il sera possible de contrer certains projectiles ennemis grâce à un tir secondaire qui va vous sauver la mise plus qu'à son tour, ou de se régénérer en exécutant les monstres assommés au corps à corps. Là encore rien à dire, c'est propre, et le jeu va se permettre d'envenimer les choses au fil de la progression, en ajoutant des résistances élémentaires à certains ennemis, vous forçant à adapter votre build. Car oui, format de jeu service oblige, on a le droit à toutes les caractéristiques de ce type de titre, avec une fiche de personnage fouillée, un niveau de puissance et de nombreux éléments permettant de varier armes et aptitudes selon votre façon de jouer. Dans le genre, Suicide Squad fait office de bon élève avec une interface claire et de nombreuses opportunités de varier les plaisirs et des effets concrets sur le champ de bataille.
Héros partout, justice nulle part
Malheureusement, Suicide Squad Kill the Justice League laisse également apparaitre les faiblesses de ce type de production, avec des missions aux objectifs peu engageants. Tant et si bien que les missions principales de l'histoire ne sont que des variantes d'objectifs annexes croisés ailleurs. Il s'agit pour la majorité de variations sur le thème de la prise de points dans des arènes géantes, ou le nettoyage en règle de hordes de Brainiac. Entendons-nous bien, cela permet de profiter de séquences d'action ininterrompues pour un sacré défouloir à l'écran et une bonne dose de fun à plusieurs, mais impossible de ne pas voir les énormes ficelles qui vont rendre le jeu répétitif très rapidement. Il y a bien quelques séquences qui permettent de s'immerger davantage dans cet univers post-Arkham, mais rien qui ne semble pouvoir tutoyer le génie de la trilogie Batman de Rocksteady.
Peut-être que le titre saura se montrer plus ambitieux en avançant plus loin dans sa campagne principale, en tout cas rendez-vous est pris, du contenu scénarisé et gratuit sera injecté en continu après la sortie, là encore, jeu service oblige. Kill the Justice League peut en tout cas compter sur ses combats de boss pour ajouter un peu de piquant à sa boucle de gameplay : lors de notre session, nous avons pu affronter Flash, dans lequel le super créait des tornades qu'il fallait neutraliser au bon moment. Pas de quoi casser 3 pattes à un canard non plus, mais cette phase avait au moins le mérite de demander un peu plus d'attention que la foire d'empoigne des 3 heures de jeu précédentes. On espère que la nouvelle production de Rocksteady réussira à aligner d'autres affrontements de ce type, Flash étant le premier super de la liste à se faire malmener par la Suicide Squad.
En marge de cet affrontement, c'est surtout la mise en scène des dialogues et l'émulsion entre les 4 personnages qui ont retenu notre attention : nos 4 marginaux se vannent, s'engueulent et s'entraident en permanence, pour un groupe de personnages qui fonctionnait du tonnerre au cours des quelques scènes auxquelles nous avons pu assister. Pour ne rien gâcher, la réalisation est de très bonne qualité, avec des modèles de personnages très bien modélisés et une fluidité à toute épreuve, malgré l'environnement géant et très détaillé à afficher. En bref, un jeu avec du cœur réalisé par des passionnés, ça se sent, seulement sa structure typique des jeux service nous fait craindre une expérience rapidement redondante.
Notre avis après 4 heures sur Suicide Squad : Kill the Justice League
Il y a à boire et à manger dans Suicide Squad : Kill the Justice League. Du bon côté de la pièce, on sent tout le savoir-faire des équipes de Rocksteady dans la façon de mettre en place un univers que l'on va prendre plaisir à creuser. De l'autre, il y a cette structure résolument jeu service et ses objectifs redondants, en solo ou en multijoueur. Les bases du gameplay sont bonnes, mais la majorité des missions auxquelles nous avons pu jouer se résumaient à des variantes de prises de points et/ou au nettoyage de hordes d'ennemis. Si le jeu parvient à aligner les combats de boss impactants dans des environnements variés, il y aura tout de même de quoi passer un bon moment pour les joueurs accro à la course au loot en multi.
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