Photo : HLTV
Counter-Strike: Global Offensive, abrégé en CS:GO n’est pas tout jeune. Sorti en 2012, c’est surtout le 4e jeu de la série Counter-Strike, après Counter-Strike, Counter-Strike Condition Zero et Counter Strike Source. Mais malgré les années qui passent, le jeu est toujours aussi populaire, même si Valve, l’éditeur, n’est pas réputé pour être hyperactif sur les mises à jour. Récemment, le jeu a même battu son record de joueurs simultanés avec un pic à 1,4 million !
Pourtant, les heures de CS:GO sont comptées et le jeu va bientôt disparaître. On s’apprête d’ailleurs à vivre avec le BLAST.tv Major de Paris, le dernier tournoi de cette catégorie reine sur le jeu. Ce n’est cependant pas du tout une mauvaise nouvelle, CS:GO va mourir, vive CS:GO ! Valve a annoncé plus tôt dans l’année le passage à CS2… Les fans de la licence sont habitués aux refontes et ils ont accueilli la nouvelle avec enthousiasme. Le jeu conserve son ADN, mais offre une cure de jouvence bienvenue à ses systèmes : mise à jour graphique, meilleur “tick rate” (réactivité des serveurs) ou encore un rework des cartes. Mais avant de se projeter dans cette nouvelle aventure, il est l’heure de rendre un ultime hommage à CS:GO et à sa scène esport. La France a été un acteur majeur de la scène pendant cette dizaine d’années d’existence et plus d’un tricolores ont marqué l’histoire du jeu. Comme un symbole, on espère un bouquet final grandiose à Paris pour le dernier Major. ZywOo et Apex (Team Vitality), on compte sur vous ! Attention, sortez les mouchoirs pour les plus nostalgiques.
Un Major sur CS:GO, c’est quoi ?
Le circuit compétitif sur CS:GO est très développé avec des compétitions quasiment toutes les semaines. Qu’on aime regarder du Tier 1 ou du Tier 3, fans comme joueurs n’ont pas vraiment le temps de se reposer. ESL Pro League, IEM, circuit BLAST… le menu est particulièrement copieux. Mais parmi toutes ces compétitions, il y a une catégorie qui résonne plus que les autres dans le cœur des fans : les Majors. Cette catégorie de tournoi a été lancée par Valve en 2013, il y a 10 ans, avec La DreamHack Winter à Jönköping (Suède) avec une dotation de 250 000 dollars, qui passera rapidement au minimum d’un million ! Une telle somme fait rêver, mais au-delà de l’argent le prestige est également au rendez-vous. Gagner un Major, c’est rentrer dans la légende.
Depuis il y a entre 1 et 3 Majors par an, si on exclut l’année 2020 perturbée par le Covid. Cette année, le Major de Paris, le 19e de la liste, sera triplement spécial. En plus d’être le dernier qui aura lieu sur CS:GO, c’est le seul de 2023. Le public français sera d’autant plus gâté, qu’il n’y a jamais eu un tournoi de cette envergure dans l’hexagone. Cette première fois s'annonce donc légendaire.
La France, une référence en déclin sur CS:GO ?
Il n’y a jamais eu autant de joueurs français engagés dans un Major CS:GO que dans le premier de l’histoire. À la DreamHack Winter de 2013, il y avait en effet 12 tricolores !
- HaRts
- ioRek
- kioShiMa
- KQLY
- apEX,
- NBK-
- SmithZz
- shox
- Happy
- GMX
- kennyS
- Uzzziii
Capitaine apeX faisait déjà partie du contingent français à l’époque. Pendant les 3 premiers tournois, la France a gardé cette bonne dynamique avec 12 participants. Mais petit à petit, d’autres nations sont arrivées sur le devant de la scène. Dans un premier temps, on ne s'est pas vraiment inquiété de ce phénomène naturel allant avec le développement et l'internationalisation de la scène compétitive… notamment parce que deux équipes 100 % française ont soulevé un Major. La première c’était LDLC à la DreamHack Winter 2014, survivant au très polémique Olof Boost. La deuxième, c’est Team Envyus en 2015 à DreamHack Open Cluj-Napoca. La quantité était en baisse, mais la qualité était toujours au rendez-vous.
Le problème, c’est qu’aujourd’hui les deux indicateurs ne sont pas franchement rassurants. Au niveau de la quantité, seuls 2 Français seront là à Paris (apeX et ZywOo)… ce qui est bien dommage pour cette grande première à domicile. Au niveau de la qualité, aucun joueur tricolore n’a soulevé le trophée depuis 2015. Même les finales et les places d’honneur se font rares… Mis à part une 2e place pour AMANEK et JACKZ en 2021 à Stockholm, il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent. La France ne semble plus pouvoir assumer aujourd’hui son statut de nation phare de CS:GO, contrairement au Danemark (15 représentants) ou la Russie (9 représentants).
apeX et ZywOo, l’espoir est permis
Dans l’esport tout peut aller très vite et le fait d’organiser un Major à Paris pourrait relancer la scène française. Au-delà des équipes et des joueurs, redynamiser la communauté est également très important. Un peu comme l’organisation des Jeux Olympiques ou d’une coupe du monde de football, un Major fait forcément des émules avec le spectacle et les émotions. C’est peut-être un détail pour vous, mais il faut également noter que même le Président de la République s’est prêté au jeu en participant à la communication. On suppose aussi qu’il y aura des invités de prestige, au cast ou dans le showmatch prévu à Bercy.
Tous ces éléments pourront encore plus snowball si apeX et ZywOo réalisent un bon parcours avec Team Vitality. Le Major est l’objectif numéro 1 de la saison pour les Abeilles et ces dernières arrivent en forme… Elles viennent de remporter les IEM de Rio ! L’aventure des deux Français ne commencera pas le premier jour. Durant le processus de qualification, ils ont réussi à obtenir le statut de “légende”, l’équivalent d’une tête de série qui permet de sauter la première phase. La route vers le titre à domicile sera donc un peu plus courte, mais toujours aussi difficile. Pour le CS:GO français, on sera de tout cœur derrière eux.