Dans presque chaque meta de LoL, il y a souvent un side plus intéressant que l'autre. Dans la plupart d'entre elles, c'est le blue side qui domine légèrement, car il permet de pick le champion le plus fort disponible. La meta est considérée comme intéressante, lorsque les champions dominants de cette dernière peuvent être contrés, ce qui permet au redside d'être viable dans une optique de counter pick. Le jeu est considéré comme équilibré, si le Blue Side est entre 50 et 51% de winrate (dans l'optique où il est dominant, si il est à 49% c'est également équilibré). Il y a eu quelques meta, où le redside était avantagé mais ce n'était pas forcément les plus intéressantes.Dans ces Worlds, le blue side a finit avec 52.5% de winrate, ce qui suffit à le rendre OP selon les critères de Riot Games.
Pourquoi est-il OP aujourd'hui ?
Si le blue side a été aussi fort pendant ces Worlds, c'est en grande partie à cause de Yuumi. La pôtite chatte a finalement réussi à pourrir également la compétition, grâce à sa mécanique d'attache, qui la rend difficilement contrable. Il n'y a pas forcément besoin d'avoir une duolane gagnante pour qu'elle brille, vu que le counter pick peut être pris sur une sololane ou encore mieux, dans la jungle. Yuumi va donc laisser son ADC, pour aller roam avec le jungler, que ce soit pour prendre un objectif ou appuyer une autre lane. Comme elle n'est pas ciblable, elle ne prend pas les dégâts des AoE, ce qui lui permet de s'attacher à un nouvel allié si le premier vient à mourir. Ensuite son heal permet généralement à son équipe de prendre l'avantage si le combat dure trop longtemps, surtout en early/mid quand le burst n'est pas assez puissant pour OS un champion. L'ultime de Yuumi, qui est également un outil redoutable en teamfight, n'est finalement que la cerise sur le gâteau. Et quand on connait la puissance de son R, le fait qu'il ne soit qu'une cerise sur ce gâteau rend la championne encore plus effrayante.
Yuumi est donc un first pick safe, qui ne peut pas être puni. Cela oblige donc l'équipe redside à la bannir. Cela veut donc dire qu'ils jouent littéralement avec un ban en moins, lors de la phase de draft. Il faut maintenant ajouter la seconde championne de ces worlds qui posait problème : Caitlyn. La shérif était un très bon safe pick bot, qui assurait une bonne phase de lane tout en restant assez flexible pour ne pas être contrée intégralement (même si elle ne dominait pas, elle n'était pas censé être à la traîne niveau ressources). Le duo Lucian/Nami a un peu pris sa place en fin de tournoi, ce qui a un peu plus équilibré les choses, forçant aussi le blue side à réfléchir à ce ban. Néanmoins, le redside s'est retrouvé à jouer en moyenne avec un ban et demi en moins (deux pendant la période Yuumi/Cait, puis un rééquilibrage avec seulement le ban Yuumi lors de la fin des Worlds avec la domination Lucian/Nami).
Était-il si fort que ça ?
Si l'on se base uniquement sur les BO5 où chacune des équipes a remporté au moins une manche, on arrive à un résultat de 11 wins blue side contre 12 red side. En voyant cela, on pourrait penser que le redside n'est pas si désavantagé que cela, mais cela doit être contrebalancé par une autre statistique : aucune équipe perdante n'a choisit de rester redside, ou de le reprendre, même si elle avait déjà gagné une map sur ce side dans le BO. Ici les statistiques sont à la fois trompeuses, et à la fois révélatrices. Les équipes qui gagnaient un BO5 des Worlds étaient les équipes qui jouaient le mieux sur le redside, mais ce dernier n'était pas le meilleur side malgré son winrate supérieur. Il est d'ailleurs fort probable que toutes les teams se sont plus entraînées à jouer redside que blueside, parce qu'elles savaient que si elles prenaient l'avantage, alors elles devraient jouer sur ce side, ce qui a permis au redside d'avoir un meilleur winrate, malgré le fait qu'il soit le weak side.