Photo : LoL Esports
On connaît désormais l'identité des 2 équipes qui se battront pour le titre à San Francisco dans quelques jours. T1 avait déjà réservé son billet en prenant le meilleur sur JDG. On imagine que Faker et ses coéquipiers ont apprécié le spectacle offert par DRX et GEN.G, deux équipes coréennes qu'ils connaissent très bien. Sur le papier, le match semblait très déséquilibré et tout le monde s'attendait à voir Chovy accomplir sa destinée. Il faut dire que cette année en LCK, les deux équipes avaient déjà croisé le fer avec des résultats à sens unique (4-0 pour GEN.G). Il ne faut pas non plus avoir un master en mathématiques pour supposer que la 1ere seed d'une région est meilleure que la 4e...
Mais au final, DRX a créé la surprise. Avant de conquérir possiblement le monde dans moins d'une semaine, l'équipe a réussi à le choquer. Solidaires, inventifs et surtout très déterminés, les joueurs ont montré que sur League of Legends, il ne faut jamais enterrer les outsiders. Quelles que soient les forces supposées, il suffit de tuer ses adversaires et de mieux jouer le jour J pour l'emporter.
GEN.G trop tendre, DRX trop discipliné
Le Bo5 a débuté tout doucement avec un rythme très LCK. On pourrait parler de round d'observation, où GEN.G a doucement pris le meilleur en étouffant calmement mais sûrement son adversaire. Le tout, sans faire d'effusion de sang et en muselant ses ennemis. Il n'en fallait pas plus pour que les premiers analystes du dimanche se lâchent sur Twitter... "Je vous l'avais bien dit, GEN.G c'est trop fort, DRX c'est trop nul". Ce genre de déclaration a cependant très mal vieilli. Il fallait juste donner le temps aux joueurs de DRX de se mettre en jambes. Du côté de la première seed de la LCK, on est cependant resté sur notre faim. Après avoir gagné, sans forcer, la première manche du Bo5, Chovy et compagnie n'ont pas réussi à élever leur niveau de jeu pour tenir la cadence. Aller jusqu'en demi-finale reste honorable, mais on en attendait plus... Le midlaner, porté aux nues depuis des années n'a pas réussi à faire de différence. Tout comme l'ancien champion du monde Ruler qui a traversé le match comme un fantôme. Les deux carry n'ont cependant pas été aidés par Doran (top) et Peanut (jungle). Les deux ont enchaîné les erreurs et se sont fait manger par leur vis-à-vis.
SI on met de côté la Game 1, DRX a été impressionnant de maîtrise et de discipline. Les joueurs ont tour à tour pris leurs responsabilités pour briller individuellement. Même Kingen, qui vit ses premiers Worlds, y est allé de son solokill en Game 3 avec Ornn. En parlant de nouveau... Zeka a explosé aux yeux de tous et il a montré que sur ce match, il n'avait absolument rien à envier à Chovy. C'est sûrement à l'heure actuelle le meilleur joueur d'Akali du monde et il a réussi des mouvements de malade mental durant toute la série ! Enfin, n'oublions pas non plus la paire Pyosik/BeryL. Malgré la grande différence d'âge entre les deux larrons, leur complicité est fluide et ensemble ils ont dicté le rythme en accélérant toujours au bon moment. Enfin, Deft en bon leader a fait preuve d'une solidité remarquable. Sans fioriture, il a été efficace pour bombarder sans relâche ses ennemis tout en faisant attention à son placement. Ça parait simple, mais c'est tout ce qu'on attend d'un ADC.
Mais jusqu'où peut aller DRX ?
Les fans de T1 avaient sûrement très peur de GEN.G étant donné que leur dernière rencontre s'était soldée par une très sèche défaite 0-3. Voir DRX en finale pourrait paraître comme une bonne nouvelle, mais attention à ne pas célébrer trop vite. Deft est remonté comme jamais et pour ce qui pourrait être le dernier tournoi de sa carrière, il ne lâchera rien. Constamment dans la peau de l'outsider, DRX est sur une énorme dynamique. Après avoir galéré à se qualifier pour les Worlds, après être passé par le Play-In, après avoir obtenu la première place de son groupe suite à un tie-breaker, après avoir reverse sweep EDG en quart de finale, l'équipe a réussi une démonstration de force face à GEN.G, grand favori de la compétition. Le parcours tient du miracle et on n'est plus à une petite surprise près.
Et même si on aime pointer du doigt la jeunesse et l'inexpérience de Zeka, Kingen et Pyosik, rappelons que quand on a dans son roster Deft et BeryL, on mérite du respect. Faker a une prophétie à réaliser, mais Deft compte bien lui faire danser un tango endiablé à la place.