Photo : LoL Esports
Décidément, le ping aura fait beaucoup parler durant le MSI de League of Legends cette année. Pour rappel, les Chinois de RNG ont été obligés de rejouer 3 de leurs matchs pour avoir bénéficié d'un avantage compétitif suite à un problème de connexion à Busan. Même si l'équipe n'y était pour rien, il n'en fallait pas plus pour qu'une partie de la communauté prenne l'équipe de LPL en grippe, accusant les organisateurs et indirectement TENCENT (entreprise chinoise) de favoriser les représentants de l'empire du milieu... En sachant que pour permettre la présence de RNG dans la compétition on a accepté de mettre en place un protocole lourd et contraignant pour tout le monde. Pas épargnée par les critiques, la communauté chinoise est à fleur de peau. Et quand un petit détail a laissé penser que les joueurs de T1 bénéficiaient d'un traitement de faveur au niveau de la connexion, elle s'est évidemment jetée sur l'occasion pour faire du bruit et prendre sa revanche... L'ambiance sur les réseaux est délétère et pour essayer d'y voir plus clair revenons sur ce nouvel épisode sulfureux.
D'où est partie la contre-attaque chinoise ?
Évidemment on ne peut pas résumer cette polémique à un affrontement Chine vs Corée étant donné que toutes les équipes ont été affectées par cette histoire de ping. En premier lieu, le PSG Talon, Red Canids et les Wildcats ont souffert du mauvais paramétrage de l'outil lisseur de ping. Mais on a également eu l'occasion d'interviewer un joueur d'ORDER qui nous a confirmé qu'il y avait bien un problème au début de la compétition et que le ping vendu à 35 correspondait plus à un ping de 60/70. Mais les deux géants asiatiques sont vraiment au cœur des discussions, notamment parce que ce sont les deux meilleures régions du monde et que les titres internationaux tombent quasiment toujours dans leur escarcelle. Le ping est un sujet sensible et les conditions particulières de jeu sont autant des armes pour attaquer que des excuses pour se défendre en cas de défaillance. Plus globalement, les joueurs et les fans coréens ont été les plus virulents pour critiquer et mettre en avant les problèmes de connexion Et c'est justement un joueur coréen qui a relancé la machine à polémiques.
Au cours d'un pro-view (point de vue qui permet de suivre en particulier un joueur durant le match), on a pu voir que Zeus (top) jouait avec "seulement" 21 de ping... Alors que l'ensemble des participants, qu'ils soient sur place à Busan ou en Chine, est sensé jouer avec plus ou moins 35 de ping. Même si on pourrait tolérer une petite différence, un écart aussi important remettrait en cause l'intégrité compétitive des matchs, surtout après le premier épisode à charge contre RNG. Il n'en fallait pas plus pour faire rugir de mécontentement la communauté chinoise. Les plus extrêmes ont même réclamé qu'on annule toutes les victoires de T1... Ce qui impliquerait de fournir des efforts supplémentaires et de révéler de nouvelles stratégies pour rejouer ces matchs, sans parler d'une possible déstabilisation psychologique.
Riot Games a une nouvelle fois dû éteindre l'incendie
Riot Games a pris la parole, voyant que la polémique prenait, à raison, de l'ampleur. Alex François, à la tête des Compétitive Operations a tenu à rassurer tout le monde tout en dédouanant les joueurs de T1. Les joueurs qui jouent depuis Busan sont victime d'un bug qui affiche mal le ping. Il faut notamment souligner que le ping n'est pas naturel mais modifié de manière artificielle pour lisser les connexions entre Busan et la Chine. Étant donné que ce protocole est rare et peu utilisé, ce n'est pas étonnant de voir un tel bug d'affichage. Mais dans la réalité, le ping affiché par Zeus était 13 ms inférieur au ping réel. 21+13 = 34. On se rapproche donc très fortement des 35 de ping prévus. Cette explication devrait permettre de calmer tout le monde... Jusqu'au prochain épisode. Cette édition du MSI s'annonce particulière et alors que les esprits sont déjà bien échauffés, il suffit d'un rien pour mettre de nouveau le feu aux poudres. Le pire dans cette histoire c'est que si la Chine gagne, elle sera critiquée. Si c'est la Corée ça sera la même chose... On coupe la poire en deux et on fait gagner G2 Esport et Targamas ?