League of Legends a plus de 10 ans et continue à se développer dans le monde entier. Depuis son lancement, des nouveaux serveurs ont été créés et la communauté a bien grandi — des régions mineures ont émergé et essayent de rattraper leur retard par rapport aux grosses régions déjà bien installées. Ce retard ne concerne pas seulement le niveau compétitif mais aussi la taille de la scène, en tant qu'industrie et marché. C'est justement sur ce point précis que la ligue océanienne, l'OPL n'a pas donné satisfaction. Malgré une performance honorable lors des Worlds 2020 de la part de Legacy Esports, la scène régionale n'est pas en bonne santé. C'est pourquoi, Riot Games a décidé de mettre les clefs sous la porte, après 5 années d'existence.
Une sanction économique ?
Les chiffres exacts n'ont pas été révélés mais cette décision, qui sonne comme une sanction, est sûrement plus économique que sportive. Parmi les régions Wild Card qui ont participé au Play-In du mondial cette année, l'Océanie s'en est très bien sortie. Finissant deuxième de son groupe et passant à une partie de se qualifier au Main Event (tie-break perdu contre Team Liquid), elle a réussi à battre durant son tournoi des équipes réputées plus fortes (MAD Lions, SuperMassive). Avec des moyens limités, Legacy Esports a définitivement fait bonne impression.
Cependant, le marché de l'esport en Océanie n'est pas le plus facile. Il y a un nombre de joueurs et de spectateurs limité et organiser une compétition régulière sous forme de ligue demande des moyens financiers et logistiques importants. Riot Games a souhaité féliciter l'engagement des joueurs et des équipes, mais les résultats n'étaient pas à la hauteur des attentes.
Quel avenir pour les joueurs ?
Les structures comme Legacy Esports, Order ou Dire Wolves ne pourront donc plus bénéficier de l'OPL et devront s'organiser autrement si elles veulent continuer à participer à des compétitions de League of Legends. Elles peuvent créer leur propre circuit ou faire appel à un autre organisateur tiers. Legacy Esports et Chiefs ont d'ailleurs établi qu'elles allaient continuer à avoir une équipe. Pour les joueurs comme Quin "Raes" Korebrits ou Leo "Babip" Romer, ils peuvent rester dans cet écosystème incertain ou partir — ils sont d'ailleurs indirectement invités à continuer leur carrière du côté... des LCS. Ils ne compteront à l'avenir pas comme des imports et peuvent d'ores et déjà chercher une équipe pour la saison prochaine. On notera qu'il y a déjà plusieurs joueurs océaniens (Tommy "Ryoma" Le, Ian Victor "FBI" Huang, Stephen "Triple" Li...) qui évoluent du côté de l'Amérique du Nord et que les deux régions disposent d'une bonne connexion.
On ne connaît pas encore tous les détails, mais pour la saison 2021 l'Océanie en tant que région sera quand même représentée au MSI et aux Worlds. Il y aura des "tournois qualificatifs" spécifiques à la région. Le niveau de ces tournois pose cependant déjà question. Comment maintenir de la concurrence alors que les meilleurs joueurs sont invités à partir vers des ligues plus stables ? Comment assurer une pérennité aux structures qui voient leur circuit compétitif disparaître du jour au lendemain ? Dans ces conditions, on a vraiment du mal à voir comment l’Océanie pourrait progresser en tant que région. En toute logique, elle devrait même régresser.